Des maires téméraires

Québec 2007 - ADQ



Quatre maires de l'ouest de l'Île de Montréal ont donné leur appui vendredi à l'Action démocratique de Mario Dumont, signifiant ainsi leur colère à l'égard de la manière dont se sont opérées les défusions municipales promises par les libéraux. Ce geste est non seulement surprenant. Il est illogique. Et surtout téméraire.
Il faut accorder à M. Dumont le talent d'enfourcher les causes négligées par les autres partis - Jeff Fillion, les accommodements raisonnables - sans trop se préoccuper des principes en cause. Ce talent a un nom: l'opportunisme.
Mario Dumont a promis récemment que si l'ADQ formait le gouvernement, elle se débarrasserait des conseils d'agglomération, structures mises sur pied à la suite des défusions. L'ADQ est vague quand il s'agit d'expliquer par quoi ces conseils seraient remplacés. En conférence de presse, M. Dumont a parlé de régies inter-municipales qui géreraient les services communs à plusieurs municipalités. On reviendrait alors non seulement à l'époque pré-fusions, mais à celle d'avant la Communauté urbaine de Montréal!
Il n'en fallait pas plus pour que les maires de Baie-d'Urfée, Montréal-Ouest, Ste-Anne-de-Bellevue et Senneville se joignent à l'ADQ. Ils en veulent tellement à Jean Charest de ne pas leur avoir redonné leur pleine autonomie qu'ils font fi du parcours tortueux de M. Dumont dans ce dossier. Lorsqu'il y a quatre ans, les journalistes lui ont demandé s'il était favorable aux défusions, le chef de l'ADQ avait répondu: "Non, non et non." Il avait répété cette position en campagne électorale: "Nous ne pensons pas que l'énergie du monde municipal dans les prochaines années doit être mise à ramer en remontant la rivière vers la défusion." Faut-il rappeler que le candidat vedette de M. Dumont en 2003 était nul autre que Pierre Bourque, chantre du rêve "Une île, une ville"?
"En imposant un système de "taxation without representation", l'Angleterre a perdu sa plus importante colonie. De la même façon, Jean Charest pourrait perdre ses sept forteresses de l'ouest de l'Île", a soutenu la mairesse de Baie-d'Urfée, Maria Tutino, qui ne voyait rien d'excessif dans cette comparaison ridicule. Sommes-nous vraiment à l'aube d'une vague de mécontentement dans l'ouest de Montréal? Pour l'instant, les libéraux ne semblent pas avoir grand-chose à craindre. Les quatre municipalités concernées comptent au total moins de 16000 habitants. Elles se trouvent dans des circonscriptions où le PLQ a obtenu plus de 75% du vote en 2003, tandis que l'ADQ finissait troisième avec un score d'au plus 7%.
La manoeuvre pourrait donc n'être qu'un coup d'épée dans l'eau. Par contre, si le mouvement s'étendait et que les libéraux perdaient quelques comtés, on voit mal comment cela servirait la cause des défusionnistes. Seraient-ils bien avancés si le PQ était élu? Oublions un instant l'éventualité d'un nouveau référendum, que les leaders de la communauté anglophone estiment (à tort) peu probable. S'il y a un parti sur lequel ils ne pourraient pas compter pour revenir à leur statut d'antan, c'est bien celui qui est à l'origine des fusions. Pour tout dire, les maires défusionnistes feraient bien mieux de continuer à travailler avec le gouvernement Charest afin de trouver une solution à leur problème.
apratte@lapresse.ca

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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