De l'indignation à la résignation

Tribune libre 2008

Je suis régulièrement abasourdi quand je constate que des
millions - que dis-je des milliards - sont engloutis dans des projets
gouvernementaux sans que le citoyen désabusé ne pousse de hauts cris. Comme
si il manifestait un tel cynisme envers la classe politique... qu'il avait
décidé de se laisser flouer sans mot dire. L'impuissance totale. Il n'est
pas une journée sans que je ne lise dans la presse des histoires d'horreur
sur le gaspillage des fonds publics, que ce soit dans l'affaire du CHUM,
dans notre réseau routier, dans notre système d'égouts ou même en éducation
où les dépenses augmentent tandis que les résultats déclinent
dangereusement.
Un grand ménage de notre façon de faire s'impose. Mais pour y arriver,
ça prend des hommes politiques courageux, lucides et visionnaires. En
connaissez-vous ?
À l'heure où les ténors de la souveraineté n'osent plus en parler que
du bout des lèvres, comment voulez-vous que la résignation se transforme en
indignation ?
Et quand je lis dans [Le Devoir de samedi que l'ex-camarade Jean-Marc
Piotte->14977] s'affiche comme un décrocheur de la question nationale, je me
demande si notre combat n'est pas perdu.
"Une souverainteté portée par les défenseurs de l'ALENA et du déficit
zéro ne m'intéresse pas, affirme-t-il... comme si le Canada lui assurait une
meilleure protection de son option sociale-démocrate...
L'ex-révolutionnaire radical croit maintenant qu'un genre de statut
particulier pourrait assurer la souveraineté culturelle du Québec.
"Jeune, conclut-il dans son entrevue à Louis Cornellier, me heurtaient
ces vieux désabusés qui prédisaient que je deviendrais comme eux."
Ils avaient donc raison : que d'idéalistes vieillissent affreusement mal.


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