Construction d'un amphithéâtre à Québec

Contradictions, mauvaise foi, et médias soumis

Tribune libre

Dieu merci Vigile existe. Au moins nous avons un média vers lequel on peut se tourner quand tous les autres sont tombés sur la tête ou pire, quand ils mangent bêtement dans la main du pouvoir comme c’est le cas présentement à Québec. Cette ville où se déversent toutes les immondices et les inepties de notre belle province. Québec, foyer de la réflexion au premier degré. Québec joyaux du patrimoine mondial de l’insignifiance et des raccourcis intellectuels.
La région de Québec est le symbole par excellence de la détérioration massive du tissu social québécois. Elle brille par sa beauté architecturale que Régis Labaume rêve de moderniser à grand voyage d’asphalte et de béton. Un Patro St-Vincent qui disparaît ici et un monastère des Franciscaines jeté à terre par là. Et pourquoi pas des buldings en hauteur tant qu’à être parti?
Québec est profondément schizophrène. Bonne pour la neuro. C’est la seule conclusion que l’on peut tirer. En effet, comment pouvez-vous expliquer que les mêmes contribuables qui se sont révoltés contre le budget au printemps dernier saluent maintenant l’initiative du même gouvernement d’investir massivement dans un amphithéâtre pour accueillir une équipe de millionnaires?
La seule explication tient à la campagne que tient la radio-poubelle de Québec en faveur de cette connerie. À Montréal il y a la mafia et les gangs de rue. Ici à Québec il y a Bouchard en parle, Dupont le midi, Jeff Filion et Gilles Parent. La violence est moins évidente que celle des mafiosi, mais elle est aussi subtile qu’insidieuse. Du véritable poison social.
Tous les jours que le Bon Dieu amène, ils vomissent sur les intellectuels, les gens de Montréal, les péquistes les gauchistes, les syndicalistes, etc. Ils haïssent les gens qui réfléchissent. Ils forment l’opinion en répétant leur mantra haineux contre ce qu’ils appellent la classe de la haute-ville.
C’est le quotidien radiocacophonique de Québec. Les gens s’y abreuvent. Ils aiment ça. Si la ville semble belle en apparence, elle n’est en réalité qu’un sépulcre blanchi. Une odeur putride y règne depuis des années. Le conservatisme qui naît dans le fumier y a pris racine. Québec est un terreau fertile à toutes les inepties allant de l’enviro-scepticisme à la peine de mort en passant par la justification de l’infect projet de loi visant l’abolition du registre des armes à feu.
C’est dans ce contexte que la plus grande gueule des 50 dernières années a lancé sa carrière politique. Le roi des maîtres chanteurs Régis Labaume se vante d’avoir été élu sans dépense ni pancarte, mais en réalité, la radiopoubelle de Québec a mené campagne tambour battant en faveur de son élection. Et si ces spots publicitaires que l’on a fait passer pour de l’information avaient été comptabilisés en dépenses d’élection, Labaume devrait s’expliquer devant le DGEQ pour une série d’infraction aussi longue que la distance entre Québec et la lune.
Régis Labaume, est le maire Drapeau chez nous. La seule différence, c’est qu’il a moins d’envergure. Impoli et grossier, il est le reflet d’une frange de la population qui déteste que l’on soit intelligent et sophistiqué. Le diminutif maire devenu millionnaire de manière étrange veut quant à lui entraîner toute la région dans ses crises de mégalomanie. Un TGV par ci, une grande roue par là, un miroir d’eau pour matante Alice, des jeux olympiques pour mononcle Arthur et finalement un colisée pour le cousin Edmond.
Amenez-en des projets! Un tunnel dans la baie de Beauport pour se rendre à Lévis, un tramway, des festivals qui coûtent une fortune en service d’ordre et en temps supplémentaire d’effectifs policiers de la ville. Alouette! HAAAAA. Pas grave! C’est le con-tribuable qui paie…
Un matin on parle d’équilibre budgétaire, et le lendemain, vogue la galère à coût de millions et de moitié de milliard. La ville est aux mains d’une bande de crack-potes auxquels s’ajoutent d’autres personnages bizarres. Péladeau qui fait moisir ses journalistes en lock-out depuis des mois est venu en rajouter cette semaine, disant sans rire qu’il n’y aurait pas d’équipe de la LNH à Québec sans injection de fonds publics.
Questions :
Si je décide de m’ouvrir une usine à pétaques chips, pensez-vous que les gouvernements vont payer 100% de la facture comme c’est le cas pour un Colisée?
Le milieu du sport professionnel est une entreprise privée au même titre que n’importe quelle autre. Pourquoi ne devrait-elle pas assumer le coût de ses infrastructures?
En affaires, quand on veut développer un créneau, on passe par la capitalisation et le crédit. Pourquoi devrait-il en être autrement pour les équipes de la LNH?
Comment se fait-il que le gouvernement du Québec qui a imposé une série de mesures fiscales le printemps dernier pour soi-disant résoudre un problème de finances publiques vienne aujourd’hui annoncer des investissements pour une industrie qui est un exemple à ne pas suivre en matière de contrôle des dépenses?
Pourquoi pensez-vous qu’il y a autant d’équipes en difficulté dans des villes pourtant beaucoup plus grandes et populeuses que Québec?

Le milieu du sport professionnel est toujours incapable de contrôler ses coûts d’exploitation. Est-ce que de ce point de vue le contexte a changé depuis 1997 ?
Combien de gens parmi les auditeurs des as de la démagogie pourront se payer le luxe d’une paire de billets à 250 dollars?
L’argument de ces spécialistes en éructation et flatulences en tous genres est bien sûr de dire que Montréal a reçu des millions pour son stade. Si on a été cave ailleurs, faut-il nécessairement l’être ici?
Le paradoxe dans tout cela, c’est que le Quebec Bashing des médias de l’Ouest canadien est en train d’avoir raison de la volonté des conservateurs de financer un projet de Colisée. La belle photo du club des sous-fifres affublés du maillot des Nordiques a fait le tour du Canada et soulevé un tollé. Qu’il s’agisse d’un Colisée ou d’une tour Effel en bâtons de popsicle, tout investissement au Québec est devenu dans l’ouest, le prétexte à une levée de boucliers. Là-bas aussi, on se nourrit à la haine de l’autre tous les matins. Et le Québec est leur punching-bag favori.
Parions que les conservateurs feront danser la ville de Québec aux prochaines élections. Ce sera un vote contre un Colisée. Josée Verner a déjà commencé son petit jeu en affirmant que le Parti québécois et le Bloc n’avaient rien fait pour garder les Nordiques à Québec en 1997. Ce que la « Barbie » de service a par contre volontairement oublié de dire, c’est que le dollar était à 65 cents; et qu’à cette époque-là, il fallait payer les joueurs en billets de l’oncle Sam.
La mémoire sélective est, pour les conservateurs, une arme aussi efficace que des avions de chasse à 35 millions pièce et à propos desquels les médias de l’ouest sont curieusement très silencieux. Pas grave! Ça ne sert qu’à tuer du monde…
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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2010

    @ Monsieur Barberie-Gervais
    Je suis moi-même un amateur de hockey, ayant joué durant plus de 17 années. Je désire tout autant que n'importe qui le retour d'une équipe de hockey professionnelle à Québec. Mais pas à n'importe quel prix. Le sport professionnel est une entreprise PRIVÉE. Le public n'a pas à financer des infrastructures pour le privé. Si c'est si rentable comme le dit l'étude Ernst & Young, pourquoi le privé n'investit-pas de ses poches?
    Pour ce qui est de madame Verner, elle fait des beaux sourires et dit n'importe quoi à des médias qui mangent dans la main du pouvoir. Jamais vous ne la verrez annoncer des engagements chiffrés. Jamais vous ne la verrez donner un chèque. C'est femme n'est qu'une vulgaire potiche au service des conservateurs.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 septembre 2010

    M. Daniel Lévesque
    J'ai écrit mon texte: Pour le retour des Nordiques à Québec, je l'ai envoyé à Vigile puis je vous ai lu.
    J'aimerais savoir ce que Jacques Noël pense de votre pamphlet.
    Je suis sous le choc. Je ne peux pas être insensible à un texte qui appelle Josée Verner "la Barbie de service".
    Mais ce qui est écrit est écrit.
    Robert Barberis-Gervais, 11 septembre 2010