Construction et PLQ: Charest encore écorché

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Jean-Marc Salvet - (Québec) Après Pauline Marois samedi, le péquiste Stéphane Bédard a suggéré que Jean Charest se fait acheter. «C'est quoi, le prix du premier ministre au Québec?» a lancé le député de Chicoutimi, mercredi, à l'Assemblée nationale.
Le Parti québécois a ajouté une pierre au dossier qu'il bâtit sur les liens entre les entreprises de construction et le Parti libéral. C'est encore une fois l'intégrité de Jean Charest qu'il a écorchée.
Le PQ a révélé que Construction Frank Catania, à travers ses associés et des membres de la famille de Paolo Catania, a versé pas moins de 152 155 $ au PLQ entre 2000 et 2008. Ce chiffre apparaît au bas d'un tableau monté par les recherchistes de l'opposition.
En Chambre, M. Bédard a parlé de 141 000 $. Le député n'avait pas tous les éléments en main à ce moment-là, a expliqué un porte-parole du parti après la période des questions. «C'est quoi, le prix du premier ministre au Québec?» La question de Stéphane Bédard a fait bondir les libéraux.
Jacques Dupuis a dénoncé ce qu'il a appelé des «insinuations». Pour lui, il est faux de prétendre que l'entreprise de M. Catania a versé cette somme au PLQ. Au Québec, la loi interdit le financement des partis politiques par les personnes morales. Seuls les individus peuvent contribuer.
La liste du PQ est éloquente à ce sujet; on y trouve le nom de 18 personnes liées à l'entreprise ou à la famille Catania. Rien de cela n'est illégal, à moins qu'il ne soit démontré que les contributeurs ont été remboursés par leur employeur. Pour le PQ, il est déjà clair que ces 152 000 $ étayent les liens existant entre des entreprises de construction et la caisse électorale du PLQ. Qui plus est, selon l'opposition officielle, les contributions faites par Catania auraient dépassé le plafond de 3000 $ autorisé par la loi à au moins quatre reprises durant cette période.
Élément contesté
Ce dernier élément est contesté par le principal intéressé. «Il y a plus d'un Paolo Catania au Québec», a assuré Philippe Roy, de la firme Ryan Affaires publiques, mandaté par l'entreprise de construction Catania. Des additions ont été faites qui n'auraient pas dû être faites, selon lui.
Autre son de cloche au bureau du Directeur général des élections. On affirme que les plafonds ont effectivement été dépassés à quatre reprises et que les sommes en trop ont été remboursées au DGE.
Quoi qu'il en soit, cela laisserait tout de même des contributions totales de quelque 145 000 $ entre 2000 et 2008 au PLQ par des personnes liées à cette entreprise.


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