Chronique d’un départ annoncé

Boisclair démissionne


André Boisclair a finalement tiré la seule conclusion qui s’imposait et il a quitté la direction du PQ dans la dignité et en refusant de laisser trainer les choses au détriment de son parti.
Il n’est pas facile de diriger un parti politique et, de tous les partis, le PQ est sans doute le plus difficile à diriger. Le dernier chef du PQ qui ait réussi à survivre à une défaite électorale est Jacques Parizeau en 1989, il y a près de deux décennies. Depuis le PQ a changé de chef après chaque défaite électorale. Il a même réussi à montrer le chemin de la porte à Lucien Bouchard, un chef qui avait pourtant gagné en sièges, mais pas au vote populaire.
Mais M. Boisclair a fait une erreur fondamentale d’appréciation de l’humeur de son parti. Il ne pouvait pas rester à la tête du parti sans donner, le plus rapidement possible, le droit à ses militants de se prononcer sur son leadership.
Dès qu’il a commencé à donner l’impression de vouloir attendre jusqu’en 2009 pour tenir un vote de confiance, ses militants ont décroché. Dès ce moment, même s’il a fait des compromis par la suite, il ne pouvait plus compter sur un appui suffisant pour rester en poste.
Surtout pas s’il voulait, en même temps, lancer une vaste remise en question du programme du PQ. Un chef dont le leadership n’avait pas été reconfirmé ne pouvait tous simplement pas penser qu’il aurait la légitimité requise pour une telle remise en question.
Autant, il serait illusoire de penser que les problèmes du PQ à la dernière élection n’étaient dus qu’à son chef, autant il est impossible de penser que le leadership de M. Boisclair n’a rien eu à voir avec cette défaite.
Ce qui aura tout précipité fut l’entrevue de M. Boisclair à la SRC en fin de semaine, qui avait toutes les allures d’un suicide politique. Mais il ne faut pas en exagérer l’importance : le leadership de M. Boisclair était déjà moribond et il n’aura fait qu’accélérer l’inévitable.


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