Bilan de fin de session à Québec

Charest veut dissiper l'idée d'un gouvernement paresseux

Charest en fin de régime - L'art de ne rien faire



Québec - «On n'est pas en vacances, mesdames et messieurs!»: voilà le cri du coeur qu'a lancé Jean Charest, hier à l'Assemblée nationale, au terme de la session parlementaire.
Le premier ministre craint que ne s'installe dans la population l'impression que les élus en général, et les libéraux en particulier, ne se la coulent douce, surtout que, selon un rapport de l'Assemblée nationale, dans le Parlement dit «de cohabitation», les députés ont siégé 455 heures de moins que l'année précédente.
C'est pourquoi, dans son bilan de fin de session, le premier ministre a insisté sur des mots tels que «travail», «effort», et a rempli le plus possible sa liste de réalisations, parmi lesquelles on retrouvait plusieurs éléments du dernier budget Jérôme-Forget.
Depuis deux semaines, l'opposition officielle qualifie le gouvernement de «paresseux», de «flemmard», de «cossard». «L'inaction, ce qu'on a appelé en cours de session la "paresse" et qui nous a fait sortir quelques autres synonymes qui ont fait réfléchir, en a amusé certains», a noté le chef de l'opposition, Mario Dumont, avant de condamner «l'immobilisme» du gouvernement, en faisant son bilan.
Économie d'abord
M. Charest a soutenu, hier, que son gouvernement avait remis, en des temps économiques incertains, l'accent sur le développement économique. Il a souligné l'élimination graduelle de la taxe sur le capital pour le secteur manufacturier, le Pacte de l'emploi - qu'il a décrit comme «une initiative de 1 milliard de dollars» - et l'adoption du projet de loi sur la retraite progressive. Sur le plan des investissement, il a mis en relief les appels d'offres pour 2000 mégawatts d'énergie éolienne, «5,5 milliards de dollars qui seront investis, en particulier dans les régions du Québec».
Par ailleurs, M. Charest a rappelé l'adoption d'une motion sur les valeurs québécoises et d'une loi sur l'égalité des sexes, en guise de première réponse au rapport Bouchard-Taylor. Il a aussi insisté sur l'adoption du projet de loi 22, qui donne des droits de taxation à la Ville de Montréal et tente de régler les problèmes de l'agglomération, qui n'ont cessé de nuire à la Ville depuis les défusions.
Cette dernière loi complète, aux dires de l'entourage du premier ministre, la liste de huit engagements pris par M. Charest lors de son discours inaugural de chef minoritaire du 9 mai 2007. Sa prochaine priorité? Le développement de «l'espace économique». Dans les prochains mois, il espère annoncer des ententes avec l'Ontario, mais aussi avec la France sur la reconnaissance mutuelle des acquis et des compétences, et enfin avec l'Europe. Il a répété hier vouloir profiter des prochains événements internationaux (Sommet de la Francophonie, Sommet Canada-Union européenne), où il rencontrera le président et le premier ministre français (qui occupera incessamment la présidence de l'Union européenne), pour faire avancer ces dossiers. «Je veux que nous puissions être la référence mondiale en matière de mobilité de la main-d'oeuvre et le faire en français, c'est une affaire qui me paraît très, très importante.»
Occasions ratées
Pour Mario Dumont, le gouvernement a raté des occasions de mener de vrais débats de société. Notamment à propos du rapport Castonguay sur le financement des soins de santé. Interrogé sur la possibilité qu'il tente de renverser le gouvernement, M. Dumont, au plus bas dans les sondages, a répondu: «Il faudrait être débranché des Québécois pour ne pas sentir que l'appétit pour le changement, aujourd'hui, au printemps 2008, n'est pas ce qu'il a déjà été.»
Quant à la chef péquiste Pauline Marois, elle a déploré le fait que le gouvernement ait multiplié le recours à de grandes commissions, mais qu'il ait remisé leurs rapports sur les tablettes. Elle a aussi dénoncé la «pitoyable gestion libérale de l'État québécois» en soulignant entre autres le «fiasco» financier de l'UQAM, les retards du CHUM et des «dépassements de coûts pour la construction de l'autoroute 30».


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