Charest et Boisclair mal-aimés

La popularité de Mario Dumont ne se dément pas

17. Actualité archives 2007


QUÉBEC - Environ un Québécois sur trois seulement souhaite que Jean Charest et André Boisclair soient à la tête de leur parti aux prochaines élections générales.
C'est ce que constate la maison CROP dans sa plus récente enquête, réalisée du 19 au 29 avril pour le compte de La Presse. Le sondeur observe aussi, depuis le 26 mars, une légère augmentation de l'appui à l'Action démocratique du Québec dans ce coup de sonde auprès de 1001 répondants, précis à 3 points de pourcentage près.
Pour Claude Gauthier, vice-président de CROP, ces constats sont une mauvaise nouvelle pour MM. Charest et Boisclair.
"À la lumière des dernières élections, bien des gens doutent que les chefs du PLQ et du PQ soient en mesure de gagner une campagne électorale. Bien qu'il ait gagné, Jean Charest n'aura jamais été un moteur pour son parti. Quant à André Boisclair, on lui attribue le pire résultat du PQ depuis les années 70", résume M. Gauthier. Au pouvoir, M. Charest aura peut-être la chance de renverser la vapeur; c'est moins sûr pour André Boisclair, poursuit-il.
Un mois après le scrutin, 35% des gens se disent d'accord quand on leur demande s'ils "souhaitent qu'André Boisclair soit à la tête du Parti québécois aux prochaines élections".
En revanche, 51% des répondants sont d'avis contraire et pensent que le nouveau chef péquiste devrait tirer sa révérence après un seul scrutin. Finalement, 14% n'ont pas d'opinion. Chez ceux qui ont voté pour le PQ il y a un mois, M. Boisclair obtient 53% d'appuis contre 41% des gens qui souhaitent son départ.
Même s'il vient d'être élu premier ministre, Jean Charest est dans une situation comparable, mais il trouve un appui plus net chez les supporteurs du PLQ.
Ainsi, 37% de la population souhaite qu'il demeure en selle avant les prochaines élections, tandis que 52% estiment qu'il devrait passer la main.
Chez les électeurs libéraux en revanche, 72% jugent qu'il doit rester à la barre contre 22% qui pensent qu'il devrait abdiquer.
Avec le résultat de l'ADQ aux dernières élections, la perception quant à l'avenir de Mario Dumont n'est pas une surprise; 74% des répondants, et 95% des électeurs adéquistes, pensent qu'il doit rester en poste.
Le Cabinet
Le sondage a débuté le lendemain de la formation du gouvernement par M. Charest, une opération qui reflète très bien ou assez bien le changement souhaité par les électeurs selon 45% des répondants. Inversement, 39% jugent que le désir de changement est mal ou très mal incarné. Par ailleurs, la décision de nommer autant de femmes que d'hommes au gouvernement remporte une adhésion enthousiaste : 87% des gens sont en accord, seulement 8% désapprouvent.
La décision de Jean Charest de ne pas appeler Pierre Paradis au Cabinet laisse les Québécois partagés, 33% désapprouvent le choix de Jean Charest tandis que 22% l'approuvent. Aussi, 45% des gens sont indifférents ou indécis.
L'idée de Mario Dumont de rouvrir le dossier constitutionnel, formulée à l'occasion du 25e anniversaire du rapatriement de la Charte des droits, remporte l'adhésion de 55% des gens, et de 68% des adéquistes. Chez ceux qui votent pour le PQ, on approuve ce projet à 62% et à 66% chez les souverainistes.
Intentions de vote
Un mois après le scrutin du 26 mars, CROP observe que l'Action démocratique du Québec monte encore. Le Parti libéral du Québec aurait eu 27% des suffrages, six points de pourcentage de moins qu'aux élections si le scrutin avait eu lieu cette semaine, le PQ aurait perdu cinq points de pourcentage à 23% tandis que l'ADQ gagnait 1% à 32%. Les verts et Québec solidaire, qui ont obtenu chacun 4% il y a un mois, auraient eu respectivement 9 et 7% des suffrages, après répartition proportionnelle des 13% d'indécis.
Chez les francophones, par rapport à l'enquête CROP de février, libéraux et péquistes perdent des appuis au profit de l'ADQ. Le PLQ passe de 25 à 20% d'appuis chez les francophones et, fait important, de 70 à 59% chez les allophones, au lendemain de la formation d'un gouvernement chez lequel la place des anglophones a été réduite.
Le PQ passe, entre février et aujourd'hui, de 33 à 27% chez les francophones tandis que l'ADQ prend six points de pourcentage, à 35%. L'ADQ récupère cinq points aussi auprès des anglophones, à 18%.
Le parti de Mario Dumont récolte pas moins de 39% d'appuis dans la couronne nord et sur la Rive-Sud de Montréal et atteint 44% dans la région de Québec.
Dans l'île de Montréal, les libéraux font leur meilleur score avec 35%, suivis du PQ avec 20% et de l'ADQ avec 17%.
L'appui à la souveraineté piétine en avril. La semaine dernière, 42% des Québécois auraient voté oui à la question référendaire de 1995 sur la souveraineté-partenariat.


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