Bury

Un conseiller semonce les anglophones

"Un anglophone a même déjà rappelé aux francophones qui étaient les conquérants de la Nouvelle-France, en faisant référence à la victoire des Anglais lors de la guerre de la Conquête, en 1759. C'est à peine s'il n'a pas proposé un deux de trois sur les plaines d'Abraham."

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17. Actualité archives 2007

Jérôme Gaudreau - BURY - En se vidant le coeur dans une lettre envoyée par la poste à tous les citoyens de Bury, le 23 novembre dernier, le conseiller municipal James Cork est venu raviver le conflit entre certains citoyens anglophones et le conseil de ville, à majorité francophone.
Il y a quelques semaines, La Tribune publiait un article dans lequel le maire de Bury, Marc Jacques Gosselin, avouait qu'un conflit linguistique planait au-dessus de Bury.
Cependant, ce dernier a voulu préciser, le lendemain, qu'il ne fallait pas généraliser en mettant tous les anglophones dans le même panier.
De leur côté, plusieurs citoyens croient qu'aucune guerre linguistique n'existe à Bury.
Mais voilà que le conseiller anglophone James Cork a comparé, dans sa lettre, certains citoyens à des "anglos pauvres d'esprit et anti-francophones" ainsi qu'à des "chimpanzés".
"Un groupe d'anti-francophones haineux et peu brillant a abusé de son privilège de poser des questions aux membres du conseil en les insultant", a écrit James Cork dans sa lettre, tout en indiquant que certains de ces "pauvres" anglophones ont une "vie vide", des "egos sans fond" et une soif de "vandaliser les biens des élus".
Le maire de Bury, tout comme certains conseillers, a en effet été victime de dizaines de gestes de vandalisme et de plusieurs menaces de mort en quelques mois seulement.
Il y a quelques années, le conseil de ville de Bury était constitué en grande majorité d'anglophones. Les assemblées se déroulaient donc entièrement en anglais.
Il y a deux ans, ce conseil a été remplacé par de nombreux élus francophones, ce qui a choqué quelques citoyens anglophones qui se considèrent comme étant les "membres des familles pionnières de Bury et les conquérants de la Nouvelle-France".
Le conseil tient maintenant ses assemblées dans les deux langues, même si plusieurs hurlent au conseil de parler uniquement en anglais lorsque les membres échangent en français. Il a mis sur pied une bibliothèque municipale bilingue et a adopté une politique sur le service des incendies. Tout cela, encore une fois, a semblé déplaire à l'Association des citoyens de Bury, la cible des attaques virulentes de James Cork.
En lisant le début de la longue lettre de cinq pages, recopiée aussi en anglais, on comprend rapidement qu'elle constitue le rapport de mi-mandat du conseiller. Mais peu à peu, James Cork s'aventure dans le conflit qui règne à Bury.
Des excuses aux chimpanzés
Dans un courriel envoyé aux autres membres du conseil plus tôt cet automne, M. Cork avait comparé à des chimpanzés les personnes qui se présentent à l'hôtel de ville, de façon exagérée, pour mettre la main sur des documents, comme le permet la Loi sur l'accès aux documents.
Une des personnes visées par la comparaison est Leona Hodge, membre de l'Association des citoyens de Bury, qui compte 123 membres dont environ une centaine d'anglophones. Cette dernière avait déjà demandé des excuses à James Cork.
Dans sa lettre, James Cork s'excuse en effet, mais pas à Mme Hodge.
"Je suis prêt à présenter mes excuses, mais à tous les chimpanzés du monde pour les avoir comparés à Mme Hodge", a-t-il rédigé.
"Je ne regrette pas du tout mes écrits. À la base, tout ce conflit part d'une guerre entre les anglophones et les francophones. Je suis un anglophone qui n'est pas originaire de la région. J'ai donc un regard différent face à la situation. Les anglophones insultent sans cesse les francophones et tentent de les intimider. Le temps est venu de changer les choses ", a-t-il affirmé hier.
"Un anglophone a même déjà rappelé aux francophones qui étaient les conquérants de la Nouvelle-France, en faisant référence à la victoire des Anglais lors de la guerre de la Conquête, en 1759. C'est à peine s'il n'a pas proposé un deux de trois sur les plaines d'Abraham."
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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    29 novembre 2007


    La bataille des plaines d'Abraham est citée hors contexte. Les colons de Nouvelle France ont gagné la bataille de Sainte Foy le 18 avril 1760. Quatorze ans plus tard, avec les débuts de la guerre d'indépendance américaine, il y a eu l'Acte de Québec, preuve que, malgré le traité de Paris du 10 février 1763, les colons de Nouvelle France restés sur place étaient en position de force en face des Anglais, qui n'avaient pas les moyens de battre les Yankees, comme cette guerre l'a prouvé.
    Les Anglais ont eu encore besoin de nous à la guerre de 1812, en face d'une nouvelle invasion américaine.
    Ils ont de nouveau besoin de nous lorsque les Newsyorkais ont construit le canal Érié qui reliait New York directement au Niagara et plaçait les Newyorkais en position de force en face des basses terres des grands Lacs, que les Anglais étaient menacés de perdre. C'est alors qu'ils ont construit le chemin de fer et le pont Victoria qui leur a permis de transférer du Québec vers l'Ontario méridional des centaines de milliers de Loyalistes dont les terres ont été achetées par notre monde, avec l'argent des Caisses Populaires.
    C'est au terme de ce processus que NOUS, QUÉBÉCOIS, SOMMES DEVENUS UNE NATION ET AVONS CONSTITUÉ LES ASSISES DE NOTRE PROPRE ÉTAT.
    IL FAUDRAIT INFORMER TOUS LES Anglos récalcitrants du Québec qu'ils ne sont nullement en position de force devant nous qui les avons bien traités, non parce qu'ils sont nos vainqueurs et supérieurs à nous mais parce que nous sommes humains.
    René Marcel Sauvé, géographe et auteur de
    Géopolitique et avenir du Québec.