Ce que les chefs fédéraux auraient pu lire au Moulin à paroles

1759 - Commémoration de la Conquête - 12 et 13 septembre 2009


L’épopée francophone en Amérique au lendemain de la défaite française de 1759 est riche de grands textes que des chefs politiques fédéraux auraient pu lire avec fierté s’ils avaient eu la générosité et l’indépendance d’esprit de dire aux organisateurs du Moulin à paroles qu’ils voulaient contribuer à cette solidarité de la mémoire.

Car leurs idéaux à eux aussi ont fait l'histoire des francophones d'Amérique au cours des derniers siècles.
Le chef néo-démocrate Jack Layton aurait pu lire avec émotion le discours prononcé au Parlement, en 1944, par le député montréalais Fred Rose, membre du Parti ouvrier progressiste.
La voix du chef libéral Michael Ignatieff aurait pu tonner tandis qu'il aurait lu l'acte d'accusation de Louis Riel. La pendaison du rebelle, en novembre 1885, a convaincu les Canadiens français de l'époque que l'État fédéral canadien était incapable de protéger leurs droits et aspirations, et a lancé le grand mouvement de repli vers le territoire québécois.Ou encore le discours d'Honoré Mercier, chef de l'opposition libérale à l'Assemblée législative de Québec, prononcé en pleine nuit, le 7 mai 1886, sur la question Riel.
Le chef conservateur Stephen Harper se serait délecté des mandements de Mgr Briand, qui en 1763, au moment où le Canada était définitivement cédé à la Grande-Bretagne par le Traité de Paris, invitait le peuple canadien-français à se soumettre à son nouveau monarque au nom de valeurs bien conservatrices. Il aurait pu lire le discours de Brian Mulroney promettant aux Québécois, en 1984, de les faire revenir dans la famille canadienne «dans l'honneur et l'enthousiasme».
Pour vous permettre de découvrir ces textes, L'actualité les met en ligne. Et vous en invite à en proposer d'autres.
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Mandement de Mgr Briand ordonnant de faire chanter un Te Deum à l'occasion du Traité de Paris (1763)
Considérez donc attentivement, Nos Très Chers Frères, combien il vous importe d'être soumis et fidèles, et que rien ne peut vous dispenser d'une parfaite obéissance, d'une scrupuleuse et exacte fidélité, et d'un inviolable et sincère attachement à notre nouveau monarque et aux intérêts de la nation à laquelle nous venons d'être agrégés.
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L'acte d'accusation de Louis Riel (1885)
Étant sujet de Notre Souveraine Dame la Reine, mettant de côté son devoir d'allégeance, n'ayant pas la crainte de Dieu dans son coeur, mais étant poussé et séduit par l'instigation du diable comme faux traître contre la dite souveraine Dame la Reine, et foulant entièrement aux pieds l'allégeance, la fidélité et l'obéissance que tout sujet vrai et fidèle de notre dite souveraine Dame la Reine doit à notre dite souveraine Dame la Reine, a, le vingt-septième jour de mars, dans l'année susdite, avec diverses personnes, faux traîtres, inconnues au dit Stewart, armées, et équipées en guerre, [...] ont de la manière la plus méchante, la plus malicieuse, la plus traîtreuse pris les armes et fait la guerre contre notre dite souveraine Dame la Reine[...]
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Discours prononcé par l'Honorable M. Mercier à l'Assemblée Législative sur la question Riel (1886)
Hélas ! monsieur, si j'en juge par les débats qui se font depuis dix jours, nous avons été bien trompés, nous avons été bien trahis ! On nous promettait la liberté, et aujourd'hui, on nous refuse la liberté la plus sacrée de toutes, celle de défendre le faible et l'opprimé. On nous disait alors que notre nationalité serait entourée de toutes les protections possibles, et aujourd'hui, le Procureur général nous dit : « Étouffez la voix de votre patriotisme et taisez-vous, vos ennemis sont là qui vous écoutent et leur haine vous serait fatale ! »
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Discours prononcé au Parlement par le député ouvrier montréalais Fred Rose (1937)
Le Gouvernement doit absolument trouver le moyen de répondre aux besoins de la population, de faire disparaître ces inégalités, et la population sera trop heureuse de tout ce qu'on entreprendra pour lui donner la justice qu'elle mérite. J'ajouterai qu'il nous faut encourager les syndicats ouvriers qui veulent apporter leur concours dans la lutte pour la démocratie. Nous avons besoin d'une politique hardie, car le problème de l'unité national est grave à cette dernière phase de la guerre, et il sera tout autant demain au cours de la periode après-guerre.
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Qu'auriez-vous aimé entendre lire au Moulin à paroles ? Dites-le nous dans la section commentaires ci-dessous.


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