Ce pays que j’aime...

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Un lien de filiation culturel aussi profond que déterminant





J’aime la France. En ce 14 juillet, jour de sa fête nationale, comment ne pas lui dire aussi clairement?


La France, pour moi, c’est non seulement mes racines - même si elles remontent aussi loin dans le temps que 1698 -, c’est aussi un lien de filiation culturel aussi profond que déterminant dans ma vie.


Et pourtant, je n’ai pas grandi à Outremont. Je n’ai pas fréquenté ses augustes collèges privés. Je suis à l’origine une «petite fille» de St-Michel, quartier ouvrier de Montréal. Point.


Et pourtant, la France, j’y ai rêvé très jeune. Curieuse de ce pays dont mes ancêtres venaient, j’ai développé très jeune un goût insatiable pour sa littérature, ses auteurs, toutes époques confondues, et bien sûr, son cinéma.


Entre deux romans policiers d’Agatha Christie ou de frousse signé Edgar Allan Poe - j'adore aussi les littératures anglaise et américaine -, je hantais les étages du défunt Palais du livre à Montréal – celui qui était niché sur la rue McGill, dans le Vieux-Montréal et qui comptait pas moins de cinq étages, sans ascenceur -, pour y acheter les grands classiques, entre autres, de la littérature française.


Les Maupassant, Mauriac, de Chateaubriand, Molière, Leroux, Yourcenar, Dumas, Balzac, de Beauvoir, Camus, Flaubert et tant d’autres.


Au Palais du livre, à l’époque, on pouvait les acheter pour des bouchées de pain : 50 sous, 1$, 1,50$, etc...  Incroyable, mais vrai. C’est ainsi qu’à la fin de l'adolescence, puis jeune adulte, je m’étais montée une bibliothèque unique dans mon quartier!


***


Dans ces ouvrages, la «petite fille» de St-Michel que j'étais apprenait et voyageait. La France, je l’imaginais, je la rêvais de tous mes souhaits.


Ce ne fut toutefois qu’à l’université où, invitée à donner une conférence à Grenoble, j’y ai enfin mis les pieds pour la première fois. Le bonheur, quoi.


Sur mon mini-budget d’étudiante (et parce que l’amie d’un ami me prêtait son appart à Montmartre), je m’étais aussi permis une semaine supplémentaire à Paris. Le très grand bonheur, cette fois-ci.


Ce Paris que j’avais appris à aimer par la littérature et le cinéma, j’y étais! Enfin!


Pas beaucoup d’argent dans les poches, mais les yeux fin prêts à tout enregistrer!


Paris, je l’ai tellement aimée – même les Parisiens me semblaient sympathiques (!) -, que j’y suis retournée par la suite. Et à chaque fois, elle m'a émerveillée comme au premier jour.


***


Mon plus gros coup de cœur lors de ce tout premier voyage sans le sous, fut la Tour Eiffel (désolée pour le cliché!), mais aussi les Invalides, la basilique du Sacré-Cœur,  les Champs-Élysées, le Père-Lachaise, le Louvre, la Seine, Notre-Dame, les bouquinistes, le musée Rodin que j’affectionne particulièrement, etc., etc., etc. - et Montmartre, bien sûr – quel privilège d’y avoir séjourné comme si j'y étais née.


Paris, pour moi, c’était zéro choc culturel. ZÉRO. Je m'y sentais en fait comme si je revenais à la maison...


Aujourd’hui, 30 ans plus tard, la France et Paris restent mes phares de rêve. Mon fantasme : écrire mes chroniques de Paris, du moins, pendant quelques mois...


Aujourd’hui, 30 ans plus tard, je la regarde et l’aime encore tout autant. Dans son meilleur – sa beauté et le courage de son peuple, même devant les attentats les plus meurtiers.


Et dans son pire – cette montée troublante de l’extrême-droite -, je la souhaite néanmoins encore et toujours résistante. Résistante, cette fois-ci, au chant des sinistres sirènes du Front national.


***


Bref, je n’ai jamais vraiment compris pourquoi, au Québec, au fil du temps, il est devenu à la mode de lever le nez sur la France.


Comme si la France était devenue une vieille chose ringarde, un membre lointain de la famille dont on a un peu honte.


Bref, comme s'il nous fallait «choisir» entre elle et le rêve américain ou européen. Comme si nous étions incapables de porter à la fois tous ces rêves et toutes ces appartenances.


Aujourd’hui, en ce 14 juillet, bonne fête à toi, «ma» France!


Éternelle amie et complice culturelle des premiers jours, à l’extérieur de mon Québec, tu resteras toujours à mes yeux la plus belle et la plus envoûtante de toutes mes appartenances.


 




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