C'est la fête

Vous voulez une fête apolitique, grand public?

Tribune libre 2008

Que dire des derniers évènements de La Rochelle, sinon qu’il s’agit du plus
grand affront que le Québec s’est vu offrir par la France depuis fort
longtemps. Rectifions d’abord les choses. Il ne s’agit pas d’un affront
de la France, mais bien du pouvoir français.
On prétend vouloir mettre fin à la politique de non intervention et de non
ingérence. Soit on n’avait jamais aussi soigneusement bien raté une entrée
en scène, soit, encore une fois, on démontre de façon tangible un
alignement en bonne et due forme sur la politique américaine quant à une
réorientation politique.
Quelles lectures peut-on faire de cette décision, si ce n’est qu’un aveu
de faiblesse de la France, qui au lieu de prendre le rôle de chef de file
de la francophonie convoite celui de chien de poche de service? Cela
dénote beaucoup d’envergure, et c’est également toute une leçon venue
directement de France de ce que sont l’étoffe et le bon goût.
Peut-on aussi passer sous silence, le non moins manifeste silence du
premier ministre fédéraliste Charest dans le dossier? Si les hommes de
cette trempe pouvaient ressentir la honte, on lui trouverait le visage de
la même couleur que le drapeau qui lui sert d’édredon. À moins de
pratiquer le négationniste, il faut tout de même avouer que même dans la
vision la plus fédéraliste à laquelle il soit possible d’adhérer, c’est
résolument nier dans le tact, la reconnaissance de 400 ans d’histoire.
L’autre acteur principal dans tout cela nous montre également l’étendue
de ses préoccupations. Toujours au poste pour en échapper plus d’une, on
ne pourra ni lui reprocher de ne pas chercher de capital politique ni de
pratiquer la langue de bois. L’opportunisme a semblé bien le servir en
affaire, pourquoi en serait-il autrement en politique?
Et c’est le portrait qui semble se tracer de cet homme. Ayant les
journalistes bêtement ébahis par son dynamisme, bientôt on le filmera
occupé à tondre sa pelouse. Un discours populiste, un employeur qui
méprise ses employés, qui octroie des cadeaux au monde des affaires pour
régler le cas des fainéants, le refus d’études d’impacts du tramway à
Québec, un homme qui se plaint de la démocratie au conseil de ville, la fin
abrupte du musée d’archéologie dont les artéfacts ont été détruits à jamais
en raison de cette décision dynamique. À ces faits éloquents, nous
pourrions rajouter que beugler pour que l’on reconstruise la citadelle n’a
rien non plus de politique et n’a rien à voir avec l’opportunisme.
Pas un seul dossier ne semble à sa mesure, si ce n’est que les hautes
technologies et le train Québec Windsor qui servira énormément la
population de Québec. Avec son penchant inné pour prendre des vacances à
Windsor, Scarborough, Peterborough, Sarnia et Petawawa, nul doute que la
population sera ravie de le subventionner. Ça c’est de l’économie
formelle… Tout comme les hautes technologies, secteur qui vit de lui-même
sans aucune aide gouvernementale. Nous ne sommes tout de même pas encore
dans les mines, ou plutôt dans les entreprises publiques qui une fois
rentables sont privatisées!
Le discours actuel du maire Labeaume quant aux évènements actuels revient
à dire que nous devrions être contents que des gens de LaRochelle
participent à notre fête, que cela n’a rien de politique et fait rouler
l’économie. Oui, nous avons vu avec l’envoi des festivités du 400e le soir
du 31 décembre, ce qui en était des fêtes apolitiques, grand public, où
on célèbre on ne sait trop quoi dans les clichés les plus gênants et
l’idiotie la plus complète. Vous voulez une fête apolitique, grand public?
Eh bien, allez à Disneyland. Là il n’y a pas de colons, juste des gens
contents de participer à la fête.
Décidément, malgré toute la faveur des animateurs de radio, des
journalistes, monsieur le maire Labeaume, vous n’avez rien d’impressionnant
à votre actif. Continuez de porter votre manteau des Remparts de Québec.
Cela flatte le peuple que vous méprisez. Allez-y fièrement aussi pour le
survêtement des Capitales, avec une bonne vieille calotte des Qwebecers, il
ne nous restera plus qu’à vous présenter comme la mascotte d’une petite
agglomération tranquille, qui ne se soucie pas de politique…si ce n’est que
pour avoir sa part de subventions dans les Hautes Technologies.
Cordialement vôtre,
Nicolas Bouchard
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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