Brasser, toujours brasser la cage : un lion qui dort ne sert à rien

Occupons tout l’espace que nous pouvons prendre. Nous revoilà à l’époque de l’action citoyenne. C’est comme ça. Que nos leaders en prennent acte.

1759-2009: 250e de la bataille des Plaines d'Abraham


Ce débat autour de la bataille de 1759 m’épuise. Elle me met en nage, et je rage. Je me souviens, quand j’étais petit, de ces cours d’histoire qu’on subissait au primaire. Les plus vieux se souviendront de ces grandes affiches montrant les Iroquois, à l’œuvre sur les corps torturés des missionnaires. Atroce. Au-delà de cela, année après année, on nous apprenait qu’on en avait mangé toute une, lors de la bataille des Plaines d’Abraham. Et année après année, j’espérais que la finale fut tout autre, ce qui, hélas, n’arrivait jamais. Ça, c’était ma torture.
La guerre des Sept Ans fut une horreur pour nous. Elle fut encore plus abominable pour nos alliés autochtones. Mais – positivisme oblige – l’ennemi en a vraiment bavé. Faites un tour à Ticonderonga, là où se trouvait le fort Carillon, vous en apprendrez beaucoup. Surtout, vous serez fiers. La bataille a fait très mal aux britanniques. Ce ne fut pas notre seule victoire, loin de là. Et compte tenu des forces en présence durant cette guerre, disons que le pays s’est battu de façon héroïque. Nous étions si peu, et eux tellement : 100 navires, 30 000 hommes pour prendre Québec. Du presque jamais vu.
Quelque part, j’ai comme l’impression qu’on veut nous asséner le coup de grâce, psychologiquement parlant. La volonté de commémorer cet événement nous amène à nous colleter entre nous. Les souverainistes fulminent, les fédéralistes québécois approuvent. La division s’installe. Et voilà que Sarko en remet, au point de mettre presque mal à l’aise Charest (pas facile d’être le Premier ministre de tous les Québécois!). Je ne trippe pas sur les complots, mais avouons qu’il y a des coïncidences qui exigent réflexion.
Bousiller l’événement? Possible. Mais comptons sur la radio-poubelle de Québec pour mobiliser, avec le résultat qu’on va se tapocher le pompon entre nous, en plein cœur de la Capitale nationale. La belle affaire. Comme d’habitude, nous serons réactifs, plutôt que pro-actifs. Allons-nous finir par apprendre? Peut-être bien, un jour.
À part mobiliser pour exprimer notre dissidence citoyenne sur les lieux du Crime, que pouvons-nous faire? Je n’ai pas de solution miracle, mais voilà des idées :
· Convaincre les partis indépendantistes à se prononcer plus fermement;
· Écrire, écrire et toujours écrire des lettres aux médias;
· Faire pression auprès des élus, de toutes tendances;
· Intervenir dans les débats Internet ou autres;
· Ne pas hésiter à prendre la parole dans les lignes ouvertes, aussi trash qu’elles soient;
· En discuter avec tout le monde que l’on connaît.
Et pour l’élite, je dis ceci :
· Affirmez-vous;
· Organisez des colloques;
· Exigez du temps d’antenne, émissions spéciales, etc.;
· Créer un événement dédié au Souvenir, quelque chose de grand et d’unificateur pour la Nation en devenir.
Occupons tout l’espace que nous pouvons prendre. Nous revoilà à l’époque de l’action citoyenne. C’est comme ça. Que nos leaders en prennent acte.


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1 commentaire

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    5 février 2009

    @ Michel Gendron:
    La radio-poubelle mobiliserait? Que voulez-vous dire? Elle mobiliserait qui, pour faire quoi?
    Le tristement célèbre Jeff Fillion ne travaille plus à CHOI-FM depuis un bon bout de temps, déjà. Et la dite station n'a plus du tout le même genre de popularité (et d'influence) qu'elle avait, à Québec, il y a 4 ou 5 ans de cela...
    Il y a maintenant Sylvain Bouchard, à CJMF, toujours à Québec. Mais il ne jouit pas encore d'une si grande popularité; et à le comparer à Fillion, c'est presque un monsieur distingué, qui exprimerait de façon articulée et avec un riche vocabulaire, des opinions bien justifiées!
    J'ai bien dit: en comparaison avec Fillion!
    Pour ma part, je redouterais beaucoup plus une intervention exagérément musclée de la police du très démocratique maire Labeaume, si par exemple, certains manifestants se mettaient à lancer des oeufs (ou tomates), ou autre geste du genre... Cette crainte est fondée sur ce qu'ils ont fait, sur ordre du maire, à trois manifestants du RRQ, l'été dernier.