PQ

Boisclair revigoré

André Boisclair répond à Bernard Derome

Québec 2007 - Parti Québécois


C'est un André Boisclair manifestement ragaillardi par la campagne électorale qu'a rencontré Bernard Derome pour une entrevue à la télévision de Radio-Canada.
Optimiste comme son rival libéral qui s'est prêté à l'exercice mardi, le chef du Parti québécois (PQ) avance que son parti tiendra avec « certitude absolue » un référendum au cours d'un premier mandat. Se gardant de spéculer sur l'hypothétique élection d'un gouvernement minoritaire, M. Boisclair martèle avec assurance que son parti formera un cabinet majoritaire.
Il évite aussi de s'attarder sur la question qui serait posée lors d'un référendum, se contentant de dire que la question sera « claire et simple ». Il ajoute toutefois qu'il n'est pas le seul à décider à ce sujet, et qu'il appartiendrait à l'Assemblée nationale de se prononcer sur l'énoncé de la question.
Quoi qu'il en soit, André Boisclair rappelle qu'il n'est pas en campagne référendaire, mais en campagne électorale. Il précise tout de même que les régions seraient les plus grandes gagnantes dans un Québec indépendant.
Comment le chef du PQ explique-t-il le fléchissement, du moins dans les sondages, de la souveraineté? M. Boisclair explique cela par le fait que beaucoup de gens ont succombé aux appels des sirènes fédérales. « Ils ont été séduits par Harper », dit-il, avant d'ajouter que le premier ministre n'a pas réglé le déséquilibre fiscal.
Il estime que les universités québécoises sont les plus grandes perdantes, et dénonce « l'intrusion du fédéral dans les compétences provinciales en éducation », en voulant imposer des « standards nationaux ».
Cap sur la souveraineté
Qu'à cela ne tienne, un gouvernement péquiste prendrait l'argent du fédéral pour l'investir en santé et en éducation, combler les déficits et assainir les finances publiques. M. Boisclair considère du reste les transferts fédéraux comme un coffre à outils pour réaliser la souveraineté.
André Boisclair ne s'enthousiasme pas, outre mesure, de rouvrir le débat sur la constitution. « Je veux la souveraineté, l'autonomie c'est ce qu'Ottawa veut bien nous donner », affirme-t-il.
L'autonomie de l'ADQ de Mario Dumont ne tient pas la route, à ses yeux, car selon lui, le fédéral vient de lui dire non. Quant à M. Charest, il l'accuse d'avoir « fermé à double tour le débat sur le déséquilibre fiscal », faisant allusion aux déclarations du gouvernement Harper, selon lesquelles le dossier est désormais clos.
Il minimise aussi la reconnaissance du Québec comme nation, estimant que ce faisant, « le Canada est sorti du déni ». Pour le chef péquiste, « les Québécois savent bien qu'ils forment une nation [...] On nous a imposé, il y a 25 ans, une constitution sans l'accord des Québécois, le problème demeure. »
Le rayonnement du français? C'est un fait qu'il reconnaît, mais dont il attribue le succès à la convention sur la diversité culturelle et au travail de Louise Beaudoin, ancienne ministre péquiste des Relations internationales. M. Boisclair fait en outre remarquer que le Québec n'a toujours pas son siège promis à l'UNESCO, car ce sont les fédéraux qui mènent, d'après lui.


Par ailleurs, le leader péquiste ne voit pas de vent conservateur souffler sur le Québec. Il admet cependant qu'il y a chez la population « un cynisme, un ras-le-bol, de la rancoeur à l'égard de la politique », mais avertit que la « colère est bien mauvaise conseillère en politique ».
Il a d'ailleurs invité tous les progressistes, les féministes, les altermondialistes, les environnementalistes à se joindre au PQ. « Nous sommes les seuls à offrir un vrai changement », lance-t-il.
À propos de racisme, M. Boiclair ne pense pas qu'il y a plus de tolérance à Montréal qu'en région, car selon lui les nouvelles technologiques permettent de communiquer avec le monde entier. Il ne voit pas de fracture, mais un « manque de leadership », précisant que la politique de l'immigration québécoise est l'une des meilleures au monde, en ce sens qu'elle est basée sur des critères de sélection.
Pour ce qui est du modèle d'intégration des immigrants au Québec, le chef péquiste indique ce « n'est pas le modèle communautariste anglais, ni le metling pot à l'américaine, c'est entre les deux, c'est à améliorer, mais il faut se tenir loin de la démagogie ». André Boisclair soutient qu'il faudrait en tout temps se référer à la Charte des droits et libertés.
Enfin, M. Boisclair trouve que sa campagne électorale va bon train, reconnaît qu'il y a eu des moments difficiles, mais préfère laisser le soin aux Québécois d'en juger. Il se félicite toutefois que les gens aient découvert l'André Boisclair « combatif et passionné », et que ceux qui l'ont analysé de leur salon le font maintenant sur son action.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé