Bernard Landry combattait la fibrose pulmonaire depuis 12 ans avec l’aide de Chantal

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Après Richard Le Hir, c'est Bernard Landry qui s'en va

Économiste, libre-échangiste, homme de culture, professeur, mais avant tout patriote et passionné du Québec : Bernard Landry s’est éteint mardi à l’âge de 81 ans. 


L’ancien premier ministre est décédé à la suite de complications respiratoires liées à une fibrose pulmonaire diagnostiquée il y a une douzaine d’années.


Bernard Landry s’affichait déjà avec un appareil respiratoire lorsqu’il a participé avec sa conjointe Chantal Renaud aux Prix Hommage Québecor le 6 juin 2018.


Il recevait les soins de sa conjointe Chantal Renaud. 


Il aura droit à des funérailles d’État.


Né à Saint-Jacques, près de Joliette, en 1937, Bernard Landry fait partie du premier cabinet de René Lévesque en 1976 et s’occupe du développement économique. 


Ministre d’État à l’Économie et aux Finances de Lucien Bouchard de 1996 à 2001, il lui succède et devient premier ministre de 2001 à 2003. L’histoire retiendra de son passage aux commandes de l’État l’entente de la Paix des braves, signée avec les Cris en 2002.


Malgré son âge et sa maladie, Landry était toujours au service d’une cause, l’indépendance. 


Prêt à aider


Des funérailles d’État pour Bernard Landry: conférence de presse de François Legault


Le premier ministre François Legault a annoncé que Bernard Landry, décédé mardi à l’âge de 81 ans, aura droit à des funérailles d’État.


Le premier ministre François Legault a parlé à «l’homme de devoir» la semaine dernière.


«Il était prêt à m’aider, on s’est promis de se voir bientôt, il se sentait bien», a dit M. Legault, visiblement ému.


Jusqu’à tout récemment, M. Landry a continué d’enseigner à l’UQAM.


Malgré la défaite électorale historique du PQ en octobre, il a appelé les élus péquistes pour les rassurer. La députée Véronique Hivon témoigne de celui qui a milité «jusqu’à son dernier souffle». 


«Après l’élection du premier octobre, il nous a appelés individuellement pour nous communiquer sa foi inébranlable dans le parti et dans la cause indépendantiste», a-t-elle souligné. 


«Il n’y avait pas de moments de découragement chez lui», a également confié Pauline Marois au Journal.


M. Landry était un habitué des messes souverainistes. L’an dernier, pour la Journée nationale des patriotes, il tentait toujours de convaincre. 


«On a réussi notre idéal économique et notre idéal social. Maintenant, on doit réussir notre idéal de fierté et de dignité. Être la simple province d’une nation moins avancée que nous dans plusieurs domaines, ce n’est pas tolérable», rapportait La Tribune.


Un érudit


Bernard Landry s’est aussi illustré comme un homme d’État. Ministre des Finances de Lucien Bouchard, il mène la lutte du déficit zéro. 


«C’était avant tout un social, on a coupé, c’est vrai, mais on a aussi mis en place les CPE, l’assurance médicament, l’équité salariale», a rappelé M. Bouchard en saluant l’érudition de Bernard Landry. 


Hubert Bolduc, ancien attaché de presse de Bernard Landry, renchérit. 


«M. Landry pouvait discourir le matin de développement économique, l’après-midi de relations internationales et le soir de Riopelle».


Bernard Landry a toujours cru que le Québec devait tisser des liens avec d’autres nations. L’ex-premier ministre Jean Charest a rappelé que c’est lui qui a réussi à créer un consensus québécois derrière l’ALENA, une entente controversée à l’époque.


Parmi ses moments douloureux, Bernard Landry perd le pouvoir en 2003. Deux ans plus tard, il claque la porte de la chefferie du PQ à la suite d’un vote de confiance de 76,2 %, qu’il juge insatisfaisant.


– Avec la collaboration de Geneviève Lajoie et Patrick Bellerose