Aussant est fortement tenté par la création d'un parti souverainiste

L'ex-député péquiste compte prendre une décision d'ici le 20 septembre

Option nationale - Jean-Martin Aussant


La Presse canadienne Québec — L'idée de créer un nouveau parti souverainiste au Québec prend forme. L'ex-député péquiste de Nicolet-Yamaska, Jean-Martin Aussant, se dit très tenté de se lancer dans la mêlée et compte prendre une décision d'ici le 20 septembre, date de la rentrée parlementaire.
Depuis qu'il a claqué la porte du Parti québécois, le 7 juin, jugeant que sa position sur la souveraineté n'était pas suffisamment claire et affirmée, le député indépendant examine la possibilité de fonder une nouvelle formation politique souverainiste.
S'il obtient dans les semaines qui viennent les appuis nécessaires et en vient à la conclusion que son projet peut être compatible avec sa vie de famille, il pourrait bien aller de l'avant.
«Tout converge pas mal vers l'utilité d'une nouvelle formation qui serait résolument souverainiste dans son discours, dans sa plateforme», a dit hier le député, lors d'un entretien avec La Presse canadienne.
«Pour la rentrée, je veux savoir où je m'en vais», ajoute celui qui entend bien être une fois de plus candidat aux prochaines élections générales, soit comme indépendant, soit idéalement sous une nouvelle bannière.
Il se dit très encouragé par la réponse du public depuis son départ du PQ. Il prétend avoir reçu des courriels d'appui à la tonne — «c'est dans les quatre chiffres certainement» — et avoir multiplié les rencontres avec des gens éventuellement intéressés à joindre les rangs d'un nouveau parti prônant l'indépendance du Québec.
Il n'a cependant pas voulu nommer les personnalités «de tous les horizons» tentées par l'aventure. Les ex-premiers ministres Jacques Parizeau et Bernard Landry ne l'ont pas contacté et il n'a eu aucune conversation avec l'un ou l'autre à ce sujet, assure-t-il.
Trois autres collègues péquistes qui ont démissionné la même semaine que lui — Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Louise Beaudoin — ne semblent pas être du nombre non plus.
«Les trois autres sont moins pressés que moi, ça c'est clair», reconnaît-il. Les quatre députés démissionnaires, ainsi qu'un autre ex-député péquiste, Camil Bouchard, ne se sont rencontrés qu'une seule fois pour parler de la suite des choses et d'alliances possibles entre eux.
Mais pour ce jeune père de famille — il a des jumeaux de huit mois —, le principal frein à son projet semble être plutôt du côté de la vie familiale.
«L'envie [de fonder le parti] y est, mais la situation personnelle n'est peut-être pas la meilleure», estime M. Aussant, qui se voit le chef de la future formation politique, si elle voit le jour, même s'il est conscient qu'il s'agit d'une «tâche herculéenne».
«La chose est très intéressante et pourrait être très utile, ça c'est certain», selon lui.
Un autre facteur qui doit être pris en compte est l'éventuelle division du vote souverainiste qu'un nouveau parti entraînerait, fait-il valoir. Mais il n'est pas du tout convaincu que cela doit l'arrêter.
Chose certaine, si le projet voit le jour, M. Aussant dirigera un parti qui, s'il obtient un mandat majoritaire, enclenchera aussitôt le processus d'accession à la souveraineté, sans passer par l'étape d'un référendum. Et ce, même s'il n'a pas obtenu la pluralité des voix.
À ses yeux, cette option, rejetée par le PQ, est parfaitement légitime, car à l'heure actuelle il n'y a «aucun parti qui dit: "Si vous nous élisez, on enclenche tout ce qu'il faut." [...] Aucun parti qui offre clairement ce choix-là.»


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