Au Québec Dracula est l’administrateur de la banque de sang

Tribune libre

Les dernières élections municipales au Québec ont donné lieu, nous le savons trop bien, à des révélations scabreuses à propos du financement des partis politiques au Québec, nonobstant le niveau de gouvernement concerné (municipal et provincial). Des révélations toutes aussi savoureuses ont également fait surface dans la gestion et l’attribution de contrats par appel d’offres publique où, semble-t-il, certains seraient privilégiés par rapport à certaines règles établis. Par les diverses réactions offertes par plusieurs membres du Gouvernement du Québec actuellement au pouvoir, il semble que la voie d’une commission d’enquête publique pourrait devenir quelque peu gênante pour beaucoup trop de gens pour qu’on puisse en mettre une de l’avant.

Par ailleurs, nous avons vu à Montréal des résultats électoraux quelque peu étonnants : un taux de participation aux élections municipales qui a à peine franchies les 39,44 % des 1 100 206 électeurs inscrits, avec un vote majoritairement contre lui, le maire Gérald Tremblay s’est pourtant vu attribuer la victoire, tout simplement parce qu’il s’est faufilé entre ses deux adversaires principaux, Louise Harel et Richard Bergeron. Le vote de protestation s’est pourtant fait à l’encontre du maire Tremblay. Si nous avions un système d’élection ne permettant l’élection d’un dirigeant qu’à plus de 50 %+1 des voix exprimées, il y aurait logiquement eu un deuxième tour avec deux candidats en lice. Ce qui met en lumière un système démocratique archaïque et non efficient.

Dans un article paru dans le journal La Presse le 22 octobre dernier sous le titre « Démocratie en péril », j’avais mis en relief les dangers encourus par l’abandon graduel de notre système démocratique par ceux et celles (les citoyens cyniques) ayant marre de cette mascarade. Personne ne semble vouloir prendre le leadership nécessaire pour apporter des réformes démocratiques fondamentales, alors que la démocratie, telle que vécue au Québec est dénuée de tout sens logique, et à terme, sa viabilité risque de rencontrer bientôt un terme fatal. On voit bien où le bat blesse le plus.

Les règles fondamentales entourant le fonctionnement démocratique au Québec est entre les mains du Gouvernement et de l’Assemblée nationale du Québec, un pouvoir conféré par la constitution canadienne. Dites-moi : les élus ont-ils vraiment intérêt à entreprendre des changements importants ayant pour effet de changer leur statut et leurs conditions? Tout naturellement on sait que la réponse ne peut pas être positive. Cette question, on pourrait la résumer en une formule choc : au Québec, la banque de sang est administrée par Dracula.

Il m’apparaît donc assez claire que la totalité des fondements de la démocratie au Québec devrait être retiré des pouvoirs des membres de l’Assemblée nationale pour être confié à une autorité indépendante, externe et libre de pouvoir apporter les changements pouvant rétablir et accroître la crédibilité de notre démocratie. Sans quoi on finira bien par mériter le quolibet de « république de banane » aux yeux de la communauté internationale, et cela à déjà commencé. A-t-on perdu à ce point tout sens de fierté au Québec?

Sur cette question, il est difficilement concevable que le Gouvernement du Québec, pas plus que les membres de l’Assemblée nationale du Québec puissent prendre une décision dénudée de tout conflit ou apparence de conflit d’intérêts. Une décision aussi importante touchant les fondements de la démocratie au Québec doit être prise par l’ensemble des citoyens, et il n’existe qu’un seul moyen pour ce faire, appeler un référendum sur cette question.

Reste à savoir qu’une chose : le cynisme actuel de la population est-il assez fort et suffisamment intense pour provoquer un mouvement populaire forçant le Gouvernement à appeler un tel référendum, et uniquement sur cette question ?

Normand Perry, b.ph.
L'auteur fut membre du conseil municipal à Les Coteaux,
de novembre 2005 au 2 octobre 2009

Squared

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On pourrait le décrire comme un grand passionné de communication, de philosophie, de politique, d'histoire, d'astronomie, de sciences, de marketing, de musique classique et d'opéra. Normand Perry mène une vie publique bien remplie, toujours avec des projets plein la tête et des rêves à réaliser.

Après avoir obtenu un premier diplôme universitaire en philosophie au milieu des années ’90, Normand Perry débute sa vie publique comme pamphlétaire, exprimant ses opinions librement, ces dernières étant publiées régulièrement dans les journaux régionaux, les quotidiens et divers sites Web.

Depuis avril 2004, il travaille chez [Soleil communication de marque->http://www.soleilcom.com/], agence de publicité montréalaise, où il est au développement des affaires, en veille stratégique et aux relations publiques.

Depuis juillet 2010, il s’est vu confié un projet radiophonique à [l’antenne de Radio Ville-Marie->http://www.radiovm.com/index.aspx] où il conçoit, réalise, anime et supervise le montage d’une émission portant sur l’orthodoxie chrétienne au Québec : [Voix Orthodoxes->http://www.voixorthodoxes.org/].

Sa plume va le conduire en politique active.

Après s’être fait connaître comme pamphlétaire à partir du début des années 2000 dans sa région du Suroît, il se fait remarquer, et on lui propose la présidence de circonscription au Parti Québecois dans Soulanges au début 2005. Suite à la démission inattendue de Bernard Landry en juin 2005 comme chef de cette formation politique, Normand Perry appuie d’emblée la candidature de Louis Bernard tout en s’opposant farouchement à l’élection d’André Boisclair. Lorsque ce dernier remporte la chefferie du PQ en novembre 2005, Normand Perry démissionne de sa présidence et quitte le PQ sur-le-champ.

A l’automne de la même année il se fait élire au conseil municipal à Les Coteaux dans la circonscription de Soulanges au Québec. Il se voit confier notamment les responsabilités du comité des loisirs, où conçoit et implante un programme de subvention à l’activité sportive pour les jeunes; il occupe la vice-présidence du HLM, il aussi responsable de la sécurité publique et participe activement à la fondation de la Régie inter municipale des Pompiers du Lac-St-François (fusion des services des incendies de Les Coteaux et St-Zotique).

Lors de la création du nouveau parti politique Québec solidaire en février 2006, il en devient membre et participe au congrès de fondation à Montréal. Il se porte candidat aux élections provinciales de mars 2007 pour cette formation politique dans la circonscription de Beauharnois.

Après ces quelques années en politique active, il poursuit son œuvre de réflexion pamphlétaire, notamment sur le [Blogue de Normand Perry->http://normandperry.blogspot.com/] tout comme sur Vigile et bien d’autres médias québécois





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