Après Pierre Duchesne, Jean-François Lisée

L’ex-conseiller de premiers ministres péquistes sera candidat dans Rosemont

Actualité indépendantiste

Pierre Duchesne ne sera pas le seul ancien journaliste à porter les couleurs du Parti québécois lors du prochain scrutin. Jean-François Lisée a finalement décidé de se porter candidat pour le PQ dans Rosemont, a-t-on confirmé au Devoir hier.
À l’automne, le PQ-Rosemont avait offert à M.Lisée de s’y présenter. Des sources sûres au PQ indiquent que le parti n’a « pas de plan B » dans cette circonscription puisque M.Lisée a confirmé en haut lieu qu’il serait candidat. Joint par Le Devoir, M.Lisée a eu ces mots : « Évidemment, je suis tenté. Mais j’ai décidé […] que je me torturerais sur cette question le jour où M.Charest déclencherait des élections. » Il soutient que l’exécutif a accepté « d’attendre à ce moment ».
L’ancien conseiller des premiers ministres Parizeau et Bouchard a laissé début juin le poste qu’il occupait depuis huit ans, soit la présidence du Centre d’études et de recherches internationales (CÉRIUM). Il confie avoir reçu une autre offre d’emploi, mais a refusé de donner plus de détails : « Nous l’annoncerons à la rentrée s’il n’y a pas d’autres événements. »
Quant à M.Duchesne, il fera l’annonce de sa candidature aujourd’hui à Mont-Saint-Hilaire. Le président de l’exécutif de Borduas sera à ses côtés. L’ancien député bloquiste Yves Lessard a critiqué hier le « parachutage » de M.Duchesne et pourrait provoquer une assemblée d’investiture.
Hier, Pauline Marois a soutenu que le PQ avait offert à M.Duchesne d’être candidat il y a une « dizaine de jours », soit après sa démission de la SRC. La Presse rapportait toutefois il y a quelques jours qu’une ancienne députée bloquiste qui s’intéressait à Borduas avait été avertie il y a trois mois que la circonscription était réservée à « un candidat-vedette de Radio-Canada ». Ce n’était pas nécessairement M.Duchesne, a répondu Mme Marois. Elle a précisé que c’était en raison de sa biographie de Jacques Parizeau qu’il avait été « ciblé » par le PQ.
Défendant l’honnêteté journalistique de M. Duchesne, elle a mis au défi ceux qui l’attaquent depuis quelques jours de détecter de la complaisance pour le PQ dans ses reportages et analyses.
Éric Caire, député de la Coalition avenir Québec, a dit ne pas croire la version des faits de la chef péquiste. Il soutient que le travail de Pierre Duchesne « transpirait la partisanerie péquiste » depuis longtemps et notamment dans les derniers mois. « Pierre a manqué d’éthique », juge M.Caire.

Amis critiques de Marois
Autre ancien journaliste de Radio-Canada, Jocelyn Desjardins a salué sur Facebook la décision de celui qu’il a présenté comme son « ami de longue date » et un « frère ». M.Desjardins a fondé à l’été 2011 le Nouveau Mouvement pour le Québec, groupe indépendantiste très critique du PQ de Mme Marois, parti qu’il a présenté comme « usé et confus ».
M. Desjardins a toutefois exprimé son désir de faire le saut en politique avec M. Duchesne. Alexis Deschênes, ancien journaliste de la SRC qui fut correspondant parlementaire à Québec pour TVA de 2005 à 2010, s’est dit sur Facebook « bien fier de [son] ami ». M.Deschênes était vice-président de la Tribune de la presse lorsque M.Duchesne la présidait. M.Deschênes a participé le 14 juin à une conférence de presse pour promouvoir une pétition pressant le PQ à accepter de former « un seul front uni lors de la prochaine élection » avec QS et Option nationale. Il fallait, disaient-ils, éviter le « désastre » d’une réélection des libéraux.
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Des félicitations de Parizeau
« C’est très bien que la politique puisse encore attirer des gens de cette valeur-là », a soutenu l’ancien premier ministre Jacques Parizeau hier, au sujet de la candidature de son biographe.
Entre 2001 et 2004, M. Duchesne a publié trois tomes sur la vie de l’homme politique chez Québec / Amérique. « Il n’a jamais voulu me montrer une page de son texte avant sa publication. Il tenait beaucoup à ce que ça soit non autorisé. […] Ça donne davantage d’objectivité au texte. Une certaine distance en tout cas. »
Était-il évident que M. Duchesne était souverainiste ? « Il a toujours maintenu ses distances par rapport à une option politique définie », répond M. Parizeau. « Je me doutais bien qu’il était probablement souverainiste, mais ce n’est pas un sujet dont on a discuté ensemble. » M. Parizeau étant en délicatesse avec le PQ de Pauline Marois depuis le congrès de 2011, il n’a joué aucun rôle dans la décision de M. Duchesne.


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