André Boisclair n’est plus un «adversaire des fédéralistes»

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Titre ambigu - Boisclair n'a pas viré capot; il est un citoyen libre de ses opinions SANS RENIER SES CONVICTIONS SOUVERAINISTES



Tommy Chouinard - Dans une rare entrevue depuis sa démission comme chef du Parti québécois en mai 2007, André Boisclair a fait une sortie étonnante, hier, en affirmant qu’il n’est plus « un adversaire des libéraux et des fédéralistes ».

Sur les ondes de la radio de Radio-Canada, M. Boisclair a confié à Christiane Charette que, sans renier ses « convictions » ou la « famille » péquiste, il peut aujourd’hui analyser la politique « sans être militant ou partisan ».
« Je peux me permettre de jeter un regard plus critique (sur la politique). D’abord, je ne suis plus un adversaire des libéraux. Je ne suis plus un adversaire des fédéralistes. Je suis un citoyen du Québec qui a droit à son opinion », a-t-il affirmé.
Au cours de cette entrevue, André Boisclair a salué à deux reprises la nouvelle façon de gouverner du premier ministre Jean Charest. « M. Charest est le même homme, mais il a su travailler, s’adapter, changer, et est capable aujourd’hui d’aller reconquérir le cœur des Québécois comme jamais il n’avait réussi à le faire dans le passé. » Selon lui, le Parti libéral opère un « recentrage » et renoue avec la tradition de Robert Bourassa.
Le conseiller spécial du premier ministre, John Parisella, avec qui M. Boisclair partage une charge de cours en gestion de crise à l’Université Concordia, se trouvait dans le studio pendant l’entrevue. Après avoir entendu M. Boisclair lancer quelques fleurs au PLQ, il a lui offert, à la blague, d’acheter une carte de membre.
André Boisclair s’est fait très peu loquace au sujet de son successeur à la tête du PQ, Pauline Marois. Selon lui, le PQ est en train de « se transformer » et « peut espérer reconquérir l’appui des Québécois », grâce aux leçons tirées de la défaite électorale, notamment au sujet de la stratégie référendaire.
André Boisclair, 41 ans, n’envisage pas un retour en politique. « Ce n’est pas dans mes plans. » Il dit ne pas en vouloir à son parti pour la crise qui a provoqué sa démission. « Je peux en vouloir à quelques personnes, mais un moment donné, dans la vie, il faut tourner la page. Ça me donnerait quoi de demeurer en colère, d’être jaloux du succès de certains ? » Il a tout de même évoqué les conflits qu’il a eus avec les purs et durs du PQ, ceux qu’il appelle « les nationalistes plus tricotés serrés ».
André Boisclair est revenu sur sa dernière année loin des projecteurs après un passage tumultueux à la tête du PQ. « Quand on vit un moment difficile comme ça, le premier réflexe, c’est de rester à la maison et de fermer les lumières. On a peur d’aller dehors. On a honte. On ne veut pas se montrer. Et un moment donné, parce qu’il y a des gens qui nous tendent la main, on sort et ce qu’on voit ce n’est pas du tout ce qu’on pensait qu’on allait voir. »
Il dit avoir reçu plusieurs mots d’encouragement qui lui ont donné la force de se relever.
(Archives La Presse)


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