Si vous faites partie des 2,9 millions de membres victimes du fameux vol de données personnelles chez Desjardins, sachez que tous vos actifs sont aujourd’hui menacés de fraude, et ce peu importe les institutions financières où ils sont détenus.
Desjardins a promis à ses victimes de rembourser 100 % des pertes financières pouvant survenir. Le hic ? Cette protection ne vise que les actifs détenus dans les comptes que vous possédez chez Desjardins.
C’est donc dire que les victimes du vol de renseignements personnels ne sont pas protégées par Desjardins en ce qui concerne les pertes financières pouvant être subies à la suite de transactions frauduleuses effectuées chez les autres institutions financières où ils détiennent des actifs.
Ces membres de Desjardins sont donc à la merci des mesures de protection mises en place chez les autres institutions.
Desjardins s’engage cependant à appuyer ses membres dans leurs démarches pour restaurer leur identité auprès d’autres institutions financières.
Mais cet accompagnement ne couvre aucune perte. Desjardins laisse entendre qu’il est de la responsabilité des autres institutions de couvrir les pertes de leurs clients.
J’ai donc demandé à quatre des banques présentes au Québec si elles s’engageaient à couvrir les pertes financières que leurs clients (membres de Desjardins) pourraient subir dans le cadre de transactions non autorisées dans leurs comptes bancaires à la suite du vol de données chez Desjardins.
Une seule à s’engager
Seule la Banque Nationale m’a transmis une réponse claire.
« La réponse est oui : s’il s’agit d’une fraude à l’égard de l’un de nos clients, la Banque Nationale rembourse alors les pertes, affirme Claude Breton, vice-président Affaires publiques. Je tiens toutefois à vous assurer que nos contrôles ont été resserrés depuis que l’événement est devenu public, en raison particulièrement de sa proximité. »
À la Banque Laurentienne, Hélène Soulard (vice-présidente adjointe, Communications) affirme que la Banque met tout en œuvre pour protéger les biens de ses clients. « Nous offrons entre autres à nos clients, précise-t-elle, une garantie de remboursement si une transaction bancaire frauduleuse non autorisée est traitée par l’entremise des services électroniques BLCDirect en ligne. » Les autres services ? Pas de précision.
À la Banque Royale, Denis Dubé, directeur des Communications, n’a pas répondu à la question portant sur l’engagement de la banque à couvrir ou non les pertes financières qu’un client (membre de Desjardins) pourrait subir en cas de fraude dans ses comptes à la banque.
M. Dubé invite plutôt les clients de RBC à Banque en direct à consulter le « tableau de bord CreditView », lequel les aidera à vérifier leur cote de solvabilité régulièrement. Notons que les clients de RBC Banque en direct bénéficient de la « Garantie de sécurité des Services bancaires numériques RBC1 ». « Nous rembourserons intégralement toute opération non autorisée effectuée dans l’appli Mobile RBC2 ou RBC Banque en direct2. » Les autres services ? Pas de précision.
Du côté de la Banque de Montréal ? « Veuillez prendre note que la Banque de Montréal ne commentera pas davantage le sujet », m’a répondu Marie-Catherine Noël.
Comme vous pouvez le voir, des quatre banques consultées, seule la Banque Nationale s’engage à couvrir les pertes liées aux transactions frauduleuses dans l’ensemble des comptes détenus chez elle et ses filiales.
Bravo !