2018: une alliance souverainiste n’est pas acquise

Laurier-Dorion sert de laboratoire de collaboration pour le PQ, QS et ON

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Une collaboration illusoire






Même s’ils ont participé à un événement conjoint dans Laurier-Dorion, à Montréal, pour parler des idées qui les rassemblent, les trois partis indépendantistes — le Parti québécois (PQ), Québec solidaire (QS) et Option nationale (ON) — ne sont pas tous prêts à parler d’alliance dans la circonscription pour les prochaines élections. Seul ON envisage cette solution mise en avant par le Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ) pour éviter la division du vote indépendantiste.


 

« À la fin des élections de 2014, mon collègue Miguel Tremblay et moi nous sommes dit qu’il fallait faire quelque chose pour éviter que les libéraux rentrent [encore] dans Laurier-Dorion. On a contacté les trois partis et un intermédiaire, le NMQ, qui avait lui aussi pensé à ça », indique l’un des deux instigateurs de la rencontre, Éric D’Alo, militant d’ON.


 

« C’est la circonscription dans laquelle la division du vote a le plus grand impact », note le président du NMQ, Pierre Curzi. Lors des quatre dernières élections provinciales, les votes additionnés des trois formations indépendantistes ont frôlé ou dépassé ceux obtenus par le vainqueur libéral, Gerry Sklavounos.


 

Le PQ, QS et ON ont respectivement envoyé l’ex-bloquiste Vivian Barbot, le co-porte-parole Andrés Fontecilla et l’ex-candidat Miguel Tremblay pour s’entretenir avec les militants indépendantistes de la circonscription.


 

M. Curzi précise que « l’objectif » de la rencontre était notamment « de faire primer le fait qu’il y a trois partis indépendantistes et qu’à cause des vices de notre système électoral, ces trois partis, lorsque arrive le temps des élections, se phagocytent ».


 

Le président pose la question suivante : « Est-ce qu’un dialogue sur ce qui réunit les trois partis ne serait pas une meilleure façon d’envisager éventuellement une élection et le choix d’un candidat qui bénéficierait de l’effort conjugué de tout le monde ? »


 

Son but premier est de « faire élire une majorité de députés souverainistes » à l’Assemblée nationale, ce qui « implique éventuellement une union des forces », renchérit-il.


 

Suivant cette logique, dans certaines circonscriptions-clés, un parti indépendantiste pourrait choisir de ne pas présenter de candidat pour éviter de diviser le vote.


 

À petits pas


 

Le NMQ avait tenté de rapprocher les partis souverainistes en 2012 pour parler de la possibilité de candidatures communes, mais s’y était pris trop tard. Cette fois, la table est mise des années avant le vote.


 

M. Curzi précise toutefois que, « pour le moment, l’objectif [dans Laurier-Dorion] est simplement de se parler et de voir quelles sont les actions communes qui peuvent être faites ».


 

« On voulait voir si on s’entend sur certains sujets », affirme à son tour M. D’Alo.


 

ON est prêt à avancer plus rapidement. « On envisage une entente pour les élections de 2018 pour que les indépendantistes prennent le pouvoir. Mais ça doit se faire avec un engagement clair de référendum dans le premier mandat », indique le chef Sol Zanetti. Sans engagement clair, ON ferme la porte à l’entente.


 

C’est toutefois une alliance entre QS et le PQ — qui se livrent une chaude lutte dans la circonscription — qui permettrait de dépasser les libéraux.


 

Les deux partis évitent la question pour le moment. « On va voir où ça nous mène », indique M. Fontecilla, qui assure avoir participé à l’événement uniquement pour parler d’indépendance et « prouver que les souverainistes sont capables de discuter entre eux ».


 

Marc Desnoyers, président du PQ dans la circonscription, indique simplement que l’événement « va dans le même sens que la démarche de M. Péladeau de réunir tous les indépendantistes » et qu’« on a du temps devant nous » avant les élections de 2018.


 

Les discussions de samedi ont révélé que les trois exécutifs de circonscription s’entendent sur plusieurs points, dont la nécessité de sortir du pétrole, de rassembler les communautés culturelles et de tenir une assemblée constituante si le Québec devenait un pays. Le NMQ et Éric D’Alo souhaitent que d’autres circonscriptions organisent des rencontres comme celles de samedi.







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