CHRONIQUE DE LA CROQUEUSE DE MOTS

Vous avez dit... "cachérisation" ?

Chronique de Thérèse-Isabelle Saulnier


Dans ma
chronique précédente
, j'ai montré que
[Gérard Bouchard avait carrément exagéré et
commis une faute grave en traitant abusivement et
inconsidérément M. Filiatreault d'antisémite, pour
le simple fait d'avoir parlé de la cachérisation->12846]. Je
dénonçais par là même l'abus fait de ces
mots si lourds, qui finissent par ne plus rien dire tellement ils sont
utilisés à tort et à travers. Une manière
subtile de contrer et d'étouffer la liberté d'expression
si chère à nos sociétés
démocratiques. Je terminais en disant qu'on ne permettrait pas
à M. Filiatreault de s'expliquer et de prouver qu'il n'est ni
raciste, ni xénophobe, ni antisémite en disant simplement
qu'il ne veut pas manger de produits cachères, et surtout pas
qu'on les impose ainsi à toute une population et ce, à
l'insu de cette dernière. On ne le lui permettra pas, à
lui, mais moi, je me ferai son avocate, moi qui n'ai pas peur de cet
épouvantail, devenu risible à force d'être
galvaudé, qu'est le mot "antisémite". Voici donc ma
plaidoirie.



DES FAUSSETÉS ET DES PRÉJUGÉS?



On a parlé de faussetés et de préjugés
à propos des coûts plus élevés de la
cachérisation de la plupart des produits alimentaires et de tous
ceux qui leur sont connexes (détergents, papier ciré,
d'aluminium, etc.). Taylor a affirmé que "les mêmes
médias qui ont présenté ces soi-disant
informations les ont démenties par la suite". Or, à ma
connaissance, TVA et JE n'ont rien démenti du tout. Il n'existe
qu'un seul article, très court, celui dont Taylor a
mentionné le titre, "Pas plus cher de manger cachère",
écrit par href="http://www2.canoe.com/infos/societe/archives/2007/10/20071022-073002.html">Valérie
Dufour (22 octobre 07, 5 mois plus tard!!), journaliste qu'on n'est
pas obligé de croire sur parole dans ses affirmations qui ne
sont même pas appuyées par des faits. Un seul exemple: si
tel et tel produit devenu cachère n'est pas plus cher, ou
très peu, qu'un autre, non cachère, c'est peut-être
bien parce que le prix de tous les produits en question a
été élevé! href="http://ma-tvideo.france2.fr/video/iLyROoaft6yf.html">Le
reportage de JE n'a pas nécessairement donné TOUTES
les informations. Si les coûts de production cachère sont
plus élevés, il y a forcément une
conséquence sur le prix du produit, et les chefs d'entreprise ou
leurs représentants sont les premiers à le
reconnaître.



Moshhe Emergui, rabbin au Conseil de la communauté juive de
Montréal, a lui-même dit (reportage de href="http://www.radio-canada.ca/actualite/lepicerie/docArchives/2003/04/11/reportage.html">L'épicerie,
R-C) que "le cachère, c'est plus cher", et le même Conseil
a affirmé que la cachérisation massive réduit le
prix des produits cachères et que c'est là un bel et bon
exemple d'accommodement raisonnable. Pour que cela soit possible, il
faut donc que les coûts soient répartis sur tous les
produits, cachères et non cachères.



Il y a quand même des erreurs (et non des faussetés, des
"non-faits" comme a dit Taylor) dans ce qu'a dit Monsieur Filiatreault,
basé sur le reportage de JE: 1) il ne s'agit pas du miel Doyon
mais Labonté de Victoriaville. 2) Cette entreprise, a-t-il dit,
"a été obligée de faire bénir sa citerne de
30,000 gallons par un rabbin, qui a coûté 30,000$." - Il
s'agit, plutôt, de Brasseur Transport, de La Prairie, travaillant
entre autres pour Kraft. Faire bénir SES citernes a
coûté 35,000$, et maintenir la certification K
coûte, en frais supplémentaires, près de 15,000$
par année, a rapporté Michel Jean. 3) M. Filiatreault:
"Il y a 30,000 juifs qui mangent cachère, au Québec,
alors que nous sommes 6 millions". Michel Jean: "100,000 membres dans
la communauté juive, dont à peine 35% mangent
cachère, selon le Conseil (de la communauté juive de
Montréal), donc, 35,000 personnes, un micro-marché dans
une population de 7 millions". 4) Filiatreault: "Savez-vous comment
ça coûte par année pour être cachère?
Ça coûte 150 millions par année." - Où M.
Filiatreault a-t-il pris ce chiffre de 150 millions? Pas dans JE, en
tout cas, où Michel Jean dit ceci: "La majorité des
entreprises contactées par JE refusent de dévoiler les
frais entraînés par une certification cachère. Ce
qui est certain, c'est qu'à l'échelle du Québec,
cela représente plusieurs millions de $". Examinons ce qu'on en
dit.



LA QUESTION DU COÛT DE LA CACHÉRISATION



Il est très difficile de s'en faire une idée claire et
précise, malgré que l'on soit dans le domaine de
l'économie. Les chiffres sont différents d'une
référence à l'autre, d'une compagnie de
certification à l'autre (ne pas oublier qu'il en existe des
centaines, au moins 300, seulement aux USA, qui n'ont pas toutes les
mêmes prix et qui ne mentionnent pas ceux-ci sur leurs sites web,
et que ce marché s'étend sur plusieurs continents).
Aussi, l'enquête de JE a révélé que beaucoup
d'entreprises refusent de fournir les coûts. Essayons quand
même d'y voir clair.




Philippe
Robert-Demontrond
dit que le marché casher était
évalué, en 2004, à 5 milliards d'euros en Europe,
avec prévision de croissance annuelle de 15%. Aux USA, il
représente le tiers du marché, c'est-à-dire 150
milliards $. "Plus de 70% des consommateurs de produits cashers sont
dès à présent non-juifs".



Earthkosher,
basé à Portland, USA,  est une entreprise qui offre
la certification cachère. Elle fait partie de href="http://www.akokosher.org/members.html">l'AKO, The
Association of Kashrus Organizations, basée à
Chicago.  Earthkosher indique, sur son site web, que "the Kosher
industry is a 30 Billion dollar market that is growing at 15% a year". href="http://www.oukosher.org/index.php/basics/why">Oukosher, une
autre agence de certification,  parle d'un marché de "$150
billion of kosher certified products" qui sont consommés
annuellement. (Mais dans ces chiffres si variables, il faut savoir de
quelle étendue de marché on parle: nord-américain?
européen? mondial? - ce n'est pas toujours clair.)



Earthkosher présente ainsi ses coûts: "In general, our
annual Kosher Certification fees will range from $1,750-$3,500 per year
it depends on each companies specifics".   Ce chiffre
représente uniquement le coût annuel du sceau
cachère, et non tout le reste qui gravite autour, puisque, une
fois la certification obtenue, il y a des inspections et supervisions
régulières qui couvrent tout le mode de production, du
choix des ingrédients à tout l'équipement
utilisé, à son entretien et à tout le
système d'entreposage et de transport des produits. Le
coût de l'inspection annuelle dépend de la localité
de l'entreprise, du nombre de produits à certifier et du nombre
des "facilities". Lors de la première inspection, il se peut que
l'entreprise doive changer le procédé ou les
ingrédients.



Selon un certain monsieur S (voir href="http://martineau.blogue.canoe.ca/2007/10/29/gerard_pete_les_plombs">l'article
de Martineau sur Gérard qui pète les plombs),
Earthkosher mentionnerait, sur son site, un coût fixe de
2,400$/année, puis 1,200$/mois pour l'inspection et un autre
1,200$ pour les dépenses afférentes, un grand total de
18,000$/année, mais je n'y ai pas trouvé ces chiffres.
Si, par contre, on se fie à ce que le président de Miel
Labonté (une très petite entreprise, comparée
à Kraft) a dit à Michel Jean de JE, c'est beaucoup plus
élevé: au moins 25 à 30,000$ par année.



[->8299]Selon JE, pas moins de 550 entreprises québécoises ont
cette certification. href="http://persil2.si.uqam.ca/nobel/campus/lecture_archives.php?articleid=432">Catherine
Hanfield, quant à elle,  parle de 650 compagnies et de
milliers de produits à travers le pays (le Canada) pour l'an
dernier, et d'un marché de 47 millions $ en Amérique du
Nord. Lors de la demande, dit-elle, il faut payer 575.12$ non
remboursable (sans doute pour MK, l'agence de certification du Conseil
de la communauté juive de Montréal, car Earthkosher
n'exige rien, selon leur site). L'inspection annuelle, qui dure en
moyenne de une à deux semaines, coûte environ 4,000$/an,
mais cela varie selon la complexité du travail. D'où
vient son 47 millions par rapport aux billions de Earthkosher et
Oukosher? - Peut-être qu'elle ne parle que des chiffres fournis
par l'agence MK de Montréal et ne touchant que cette agence.



Au moindre coût, nous en sommes donc, pour le seul
Québec,  à un minimum de  1750$ X 550 =
992,500$/année et ce, pour la seule obtention du sceau K. Au
moindre coût aussi, en se basant sur le chiffre fourni par le
président de Miel Labonté, on peut donc présumer
que le coût global, effectivement refilé aux
consommateurs, est de 25,000$ X 550 = 13,750,000$ ou, sans doute plus
justement, 30,000$ X 550 = 16,500,000$ /an MINIMUM.



Toujours dans le reportage de JE, il est aussi question du
marché halal qui s'en vient à grands pas et, selon
l'homme interrogé, qui semble travailler pour une entreprise de
certification, le marché halal actuel dépasse
déjà 2,5 millions de $ annuellement à
Montréal seulement, et ils comptent devenir, bien entendu, aussi
présents que la certification cachère peut l'être,
d'autant plus qu'il y a un plus grand nombre de musulmans que de juifs
orthodoxes au Québec et au Canada.



UNE ENTREPRISE COMMERCIALE COMME UNE AUTRE



La certification cachère - et bientôt halal - est une
vaste entreprise commerciale à grande échelle et qui ne
cesse de croître. La seule agence de certification du Conseil de
la communauté juive de Montréal (sceau MK) emploie 130
personnes, dont 9 rabbins et 100 superviseurs (source: JE).  Ces
entreprises font leur promotion en promettant l'accès à
un vaste marché générant des revenus
supplémentaires de 20%, et même une place de choix ("more
favorable shelf space") sur les tablettes des magasins (source:
oukosher). Les profits générés sont donnés
à des organisations charitables juives, tant à
Montréal qu'en Israel, dit le rabbin du Conseil de la
communauté juive de Montréal. - Admirons donc tous ces
entrepreneurs juifs qui ont réussi à construire un tel
empire commercial et ce, à l'échelle mondiale!



CONCLUSION SUR CES CHIFFRES



La question se pose, et sérieusement: où sont les
FAUSSETÉS et les PRÉJUGÉS, là-dedans? Ce
sont simplement LES FAITS, et M. Filiatreault avait raison de protester
contre cette accusation lancée si inconsidérément
contre lui par Gérard Bouchard.



Où sont, ici, les propos négatifs, antisémites,
islamophobes, xénophobes ou racistes? On ne fait que dire les
choses telles qu'elles sont, et rien ne nous empêche d'être
admiratifs devant un tel succès commercial. En parler, c'est
tenir des propos économiques et non antisémites ou
islamophobes, comme le signale Stan Tremblay (voir dans les
commentaires à la chronique de Martineau). Ceux qui capotent et
hallucinent sur les produits cachères, ce ne sont pas ceux et
celles qui en parlent, ce sont les Gérard Bouchard, Charles
Taylor et  Lysiane Gagnon. En particulier, celle-ci
considère qu'en parler, c'est de l'intolérance et ramener
sur le tapis "ce vieil argument antisémite"...  "C'est une
question de liberté commerciale: les supermarchés
accommodent leur clientèle", écrit-elle ("href="http://www.cyberpresse.ca/article/20071101/CPOPINIONS/711010685/6741/CPOPINIONS">Des
tollés injustifiés", 1 nov 07). - Avouons que c'est
plus qu'accommoder une clientèle! Et que c'est oublier la
question la plus importante et la plus dérangeante: celle du
CHOIX, ou de l'IMPOSITION de la cachérisation.



LA VRAIE QUESTION: SAVOIR ET CHOISIR



Comme l'a écrit Richard Martineau, ce qui agace, dans le
phénomène de plus en plus étendu de la
cachérisation, c'est le principe d'obliger tout le monde
à manger cachère pour satisfaire un faible pourcentage de
la population. Selon lui, c'est "le fait d'une minorité qui
impose ses règles et ses valeurs à la majorité". -
Avouons qu'il n'a pas tort et que cette question de
cachérisation des produits alimentaires pour tous en est une
bonne illustration. Il est bien vrai que maintenant, on mange tous
cacher et qu'on n'a pas le choix. La seule différence, c'est que
maintenant, nous le savons, alors qu'avant, ces produits
cachérisés étaient fabriqués et vendus A
NOTRE INSU. Comme l'a écrit href="http://www.vigile.net/Des-symboles-religieux-indigestes">Denis
Landry, "le problème en soi, ce n'est pas que l'on trouve
dans les épiceries des produits cachères. Le
problème, c'est que les fabricants ne nous offrent que des
produits cachères. Ils ne nous donnent pas d'autres choix".



En fait, l'expansion du marché cachère est telle
qu'aujourd'hui, pour avoir vraiment le choix d'acheter un produit
cachère ou non cachère, il faudrait une section NON
CACHÈRE, dans les épiceries et même dans d'autres
types de magasins, comme les pharmacies-centres d'escomptes, ou
même partout où l'on vend des produits alimentaires ou
connexes à l'alimentation. Situation paradoxale: avant, il y
avait une section spéciale cachère pour satisfaire une
minorité religieuse, et maintenant, c'est la majorité
qui, aujourd'hui, doit chercher à identifier les 20 à 25%
de produits non cachères! La logique ne serait-elle pas que ce
soit une section cachère qui y soit?



En plus, les entreprises n'ont pas le choix de se lancer dans la
cachérisation de leurs produits et de tout leur matériel
de production, si elles veulent qu'ils soient distribués dans
les grandes chaînes d'alimentation. Le président de Miel
Labonté s'est dit convaincu qu'il lui serait impossible de
vendre son miel dans les supermarchés sans le sceau
cachère. Il s'est dit peu de choses là-dessus, mais on
peut se poser légitimement la question: POURQUOI? Pourquoi les
grandes chaînes d'alimentation obligent ainsi les producteurs
à la cachérisation? Quelle est la petite histoire de
cette obligation?



Autres questions légitimes à se poser: Comment se fait-il
que tout cela se soit fait à l'insu des consommateurs, donc que
ça leur ait été imposé? Même les
propriétaires ou gérants d'épiceries
n'étaient pas au courant du phénomène avant que
certains clients ne leur en parlent! - Et comment se fait-il que si peu
d'entreprises acceptent de parler des coûts de cette
cachérisation? Pourquoi ce secret? - Et comment se fait-il que,
pour satisfaire une infime minorité de 35,000 juifs orthodoxes
"pure laine cachère" au Québec, nous voici devenus
minoritaires pour le choix de notre type d'alimentation? - Qu'est-ce
que la cachérisation, sinon l'imposition, à tous, de
rites religieux spécifiques? "Pourquoi subir leur rituel?",
s'interroge Stéphanie Roy (dans la chronique de Martineau). -
"Comment la communauté juive en est arrivée à
imposer au reste du monde ses croyances et ses pratiques religieuses?
C'est nous obliger à payer les frais qui découlent d'une
secte religieuse que nous ne reconnaissons pas et que nous n'avons pas
demandé", constate href="http://www.vigile.net/Des-symboles-religieux-indigestes">Denis
Landry. Une de ses lectrices, Lucie Lupien, dit que c'est son droit
légitime de consommatrice que d'exiger des produits non
cachères. Une autre dit aux marchands: "Vous avez le droit
d'offrir aux membres de la communauté juive des produits
cachères. Mais vous n'avez pas le droit de les imposer au reste
des consommateurs". - Peut-on leur donner tort? Peut-on, surtout,
qualifier cela de propos antisémites?



AUTRE QUESTION: VOIR CE QU'ON CHOISIT D'ACHETER



L'un des problèmes de tous ces produits maintenant
cachères, c'est que le sceau cachère soit si peu visible
sur les emballages. Même un spécialiste de l'alimentation,
comme on le voit dans le reportage de JE, a de la difficulté
à le trouver! La plupart du temps, il faut retourner le
contenant en tout sens. C'est ce que cet employé a fait pour une
boîte de Minute Rice, et il a dit: "Il faut vraiment chercher,
des fois, parce que ils les cachent, ils les cachent..." - Ah oui? Mais
POURQUOI le cacher? Pourquoi le mettre si petit, au point de passer
complètement inaperçu?



Alors, en tant que consommateurs, si l'on demande d'obliger les
fabricants à inscrire visiblement ce sceau, ce n'est tout de
même pas de l'antisémitisme, ça, là! C'est
une demande tout à fait légitime et archi raisonnable. Un
droit, même.



CONCLUSIONS



Richard Martineau a demandé: "On n'a pas le droit de poser des
questions sur les coûts probables, possibles ou éventuels
de la certification cachère, sinon on est
antisémite?"  Ajoutons: Ne pas vouloir manger des produits
cachères, est-ce donc être antisémite? En ce cas,
les Juifs et les Musulmans qui ne veulent manger que cachère ou
halal seraient des anti-Québécois, ou des anti-non-Juifs,
ou des anti-non-Musulmans - ce qui est d'un ridicule absolu. Tout cela
n'est qu'un pur abus de langage d'autant plus dangereux qu'il vide les
mots de leur vrai sens et font oublier les vrais cas de racisme et de
xénophobie. (Décidément, le discours de la
rectitude politique est devenu tel que c'est un véritable
anesthésiant, et une insulte à l'intelligence!!)



Les gens ont le droit de savoir, d'être informés pour
être mieux en mesure de juger correctement. Demander, voire
même exiger ces informations qui, dans ce cas-ci, concernent une
minorité religieuse commerçante, n'est pas de
l'antisémitisme, et le simple fait de poser des questions, voire
même de remettre en question certaines choses à propos des
Juifs ou des Musulmans, n'est ni antisémite ou islamophobe.
C'est encore moins "insulter les gens", comme certains l'ont
prétendu. Il ne faut tout de même pas pousser
grand-mère dans les orties.



Pour parler d'antisémitisme, d'islamophobie, de racisme et de
xénophobie, il faut au moins deux ingrédients essentiels:
le mépris et la haine. Monsieur Jacques Filiatreault, comme bien
d'autre personnes d'ailleurs, moi incluse, ne méprise ni ne hait
les Juifs; il a simplement manifesté sa surprise d'avoir appris
la si grande prolifération des produits cachères, et son
désaccord sur cette question. Si on le lui avait permis, c'est
sûrement ce qu'il aurait expliqué à messieurs
Bouchard et Taylor. Tout cela n'est pas un PRÉJUGÉ (qui
signifie jugé d'avance, avant tout examen et toute analyse),
mais un FAIT bien réel et bien concret, et qui se constate
à l'échelle mondiale. La cachérisation est
là pour rester et elle s'étend, même.
L'halalisation s'en vient à grand pas (c'est déjà,
seulement à Montréal, un marché de 2,5
millions/an) et il faudra aussi faire avec. Mais COMMENT? Et qu'est-ce
que les consommateurs que nous sommes sont en droit d'exiger? Poser la
question n'est que raisonnable et n'a strictement rien à voir
avec l'antisémitisme, l'islamophobie ou la xénophobie,
mais tout à voir avec la liberté de choix.



A tenir un tel discours sur ceux qui osent soulever des questions,
voire même s'opposer à des comportements propres à
certaines communautés culturelles, les tenants de la bonne
rectitude politique ne semblent pas en mesurer les conséquences.
Ils contribuent eux-mêmes à pousser les gens vers
l'intolérance ou les excès de langage. A y regarder de
près et à la lumière de ce que nous savons,
maintenant, de la cachérisation, quand des gens "ordinaires"
disent des choses considérées comme de purs
préjugés, ou des propos "négatifs",
"xénophobes", "racistes", on s'aperçoit que ces propos
sont FONDÉS, même s'ils ne sont pas toujours très
bien formulés. Il me semble qu'on en a ici la preuve.
L'énoncé, si souvent entendu: "Ils veulent nous imposer
leurs croyances et leur religion" est on ne peut plus
démontré via la cachérisation systématique
de tous les produits alimentaires et de ceux qui leur sont connexes:
les croyances religieuses juives orthodoxes sont rendues dans nos
placards, nos chaudrons et nos assiettes. Comment ne pas
considérer cela comme une imposition, effectivement?



Une autre idée, de plus en plus répandue, suite à
cette belle rectitude politique qui impose le silence sur les
communautés culturelles, est que Juifs et Musulmans sont devenus
de véritables INTOUCHABLES.  Être "anti-quoi que ce
soit'' qui a trait à un groupe ethnique est d'autorité et
systématiquement incorrect, préjudiciable et moralement
inacceptable... Stan Tremblay à Richard Martineau: "On devient
automatiquement antisémite, dès qu'on aborde le
côté juif, sauf pour prendre leur défense. Aucune
interrogation n'est permise à leur sujet." - Cela s'est dit dans
href="http://www.accommodements.qc.ca/documentation/rapport-etude-statistique-des-forums.pdf">le
rapport statistique de la Commission B-T sur les types
d'intervention aux forums: il faut se porter à la DÉFENSE
ACTIVE des immmigrants et des communautés culturelles, sinon, on
tient des propos négatifs... - C'est vraiment à croire
que certains se servent des mots antisémitisme, islamophobie, et
autres du même genre, pour se mettre à l'abri de toute
critique. Ces mots-là sont les armes qui servent à cela.
Alors que l'on ne cesse de prôner qu'il faut "échanger
pour s'entendre", donc se parler, s'expliquer, dialoguer, on ferme la
porte et on cloue le bec à ceux et celles qui pensent
différemment ou qui ont des questions ou des critiques à
formuler. Cela ne mène à rien d'autre qu'à de la
fermeture et à un dialogue de sourds, deux sources de la
montée de l'intolérance.



Rappelons-nous, pour finir, ce beau proverbe: "Qui veut noyer son chien
l'accuse de la rage". - Messieurs et mesdames les jurés, l'homme
qui se trouve devant vous, Monsieur Jacques Filiatreault, est
l'illustration vivante de ce proverbe. Je demande donc l'acquittement,
avec les dommages et intérêts qui lui sont dûs.





NOTE:

M. Roger-Henri Mongeot aurait subi le même sort que M.
Filiatreault lors du forum de l'Outaouais tenu à Gatineau. (href="http://www.info07.com/article-cp24698023-La-Commission-sur-les-accommodements-raisonnables-se-deplace-en-Monteregie.html">Source)



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12 commentaires

  • Bernard Thompson Répondre

    21 février 2008

    @ Michel et aux lecteurs et lectrices de Vigile.
    Je vous invite à visiter le site web de KitchenAid ou Viking où vous pourrez choisir votre cuisinière 'cashère' dotée de la toute nouvelle technologie 'Mode Sabbat'. J'imagine que les malaxeurs couteaux casseroles et autres ustensils suivront bientôt! Le réfrigérateur 'Mode Sabbat' est aussi disponible chez les fans de la marque Viking.
    Au fait! À quand le 'Mode Jésus'?
    Thérèse-Isabelle, vous êtes devenue une référence ma chère(à défaut de dire une référence cachère). Bravo!

  • Archives de Vigile Répondre

    18 février 2008

    Message à Viktoria
    POURQUOI ???
    Si les religieux du casher pouvaient nous imposer des appareils ménagers, des automobiles, des maisons casher, ils le feraient ...parce qu'il sont grassement payés pour bénir et consentir le logo casher. En somme, ils vous obligent, que vous soyez juive, jovialiste, chrétienne ou de la libre pensée, à payer la dîme à leur religion. Si, comme moi, vous ne voulez pas acheter casher, jetez un oeil sur les produits importés d'Europe et les produits locaux, la plupart ne sont pas soumis aux religieux.
    J'ai apprécié vos commentaires, votre fermeté !
    Michel

  • Archives de Vigile Répondre

    18 février 2008

    Que ça coûte plus cher ou pas, la loi me donne le droit de la religion ou de m'abstenir d'en avoir une. Plus que la question de la majorité qui paie pour la minorité, j'ai un gros problème à n'avoir le choix de manger cacher. Je ne suis pas juive, ni catholique d'ailleurs. Je n'ai pas de religion, et par conséquent, nul n'a le droit de m'imposer des produits cachers, tout comme nul n'a le droit de me forcer à me faire baptiser ou de me forcer à subir une excision. Une chance que je ne suis pas musulmane - je serais obligée de me priver de nourriture. Qu'il existe de la nourriture cachère, d'accord. Mais qu'il n'en existe pratiquement aucune qui ne le soit pas, ça non! Je viens de voir dans mon frigo et la majorité de ce qui s'y trouve est cacher. De quoi me donner envie de tout dégobiller...
    Est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi mon papier d'aluminium est cacher? Me semblait que ce n'est que la nourriture qui peut être cachère. D'accord, oui, le papier d'aluminium touche souvent à la nourriture - mais il est aussi entièrement fait de métal et il ne peut pas être saigné pour être conforme. Alors, comment expliquer le besoin de cachériser le papier d'aluminium?
    Aussi, je trouve curieux qu'aucun juif n'est venu défendre leurs intérêts ici...

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2008

    Je suggère à Mme Saulnier de démarrer une pétition à ce sujet, visant à exiger des excuses de la part des commissaires, pour les accusations injustifiées.
    D'autre part, il ne suffit pas de dénoncer ce qui ne tourne pas rond. Il faudrait s'organiser pour y mettre fin (à cette facture refilée à l'ensemble des consommateurs).
    Une autre pétition?
    Qu'en disent nos politiciens? Est-ce que la couardise les étreint? Leur caisse électorale en souffrirait?

  • Archives de Vigile Répondre

    16 février 2008

    Je n'ai rien contre les juifs parce qu'ils sont juifs, mais j'en ai contre leur facon de nous traiter en général et, en particulier lorsqu'ils affirment avoir été le peuple élu de Dieu. N'ai-je pas le droit de trouver cela prétentieux sans être considéré comme antisémite? Il faut distinguer entre rejeter une personne pour ce qu'elle est (ce qui constitue de la segrégation) et rejeter le "comportement" d'une personne (ce qui est le droit élémentaire de toute personne et/ou toute société.)Exemple: le code criminel ne rejette pas les personnes mais les crimes commis par certaines personnes.
    René P.

  • Fernand Lachaine Répondre

    15 février 2008

    Monsieur GÉBÉ TREMBLAY
    À la fin de votre texte vous concluez comme suit: "Dans aucun des textes que j’ai lu ici dans la section réservée à la Rébellion de 1837 il n’est question des juifs. Pourtant, ils y ont un rôle très important et actif !"
    Il serait intéressant, monsieur Tremblay, pour les lecteurs de Vigile de connaître ce rôle.
    Tant qu'à l'article de mme Saulnier, c'est en profondeur qu'elle a fait ses recherches. Quand les faits sont solidement et clairement énoncés il est facile faire la part des choses. Ainsi donc, est-ce que messieurs Bouchard et Taylor sont suffisamment humbles pour faire amende honnorable à monsieur Filiatreault ? J'en doute. Ils avaient cependant tord de traiter monsieur Filiatreault d'antisimite. L'article de madame Saulnier le prouve.
    Fernand Lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2008

    À l'administrateur du site : Si vous éprouvez le besoin de changer ou de supprimer un passage, ou même un mot, de ce commentaire, veuillez ne rien publier de ce que j'aurai écrit. Merci !
    Mes commentaires:
    1) Tout le monde semble oublier le plus important. Via la "cachérisation" nous subventionnons la religion juive. Les sommes, prélevées dans nos poches, et versées par les compagnies aux rabbins et bientôt aux représentants musulmans, constituent une source de financement de leurs sectes. J'estime que je n'ai pas à payer pour la religion des autres. À quoi sert la Charte des droits de l'homme ? À assurer, à ceux qui veulent agir selon leurs croyances, la possibilité de le faire en toute liberté ? De cela, je n'en doute pas ...les fanatiques religieux du Proche-Orient, en particulier, s'en prévalent et s'en prévaudront ad nauseam. ...Curieux tout de même, que personne ne revendique auprès de la Commission des droits et libertés, son droit à ne pas être impliqué dans ces religions envahissantes. Pour ma part, je ne m'y présenterais pas, de peur d'y rencontrer des branchés, choisis par le régime en place, du genre Bouchard-Taylor.
    2) Pendant ce temps, moi, le cave, j'en suis réduit à chercher, chercher, et encore chercher, pour ne pas acheter religieux. Moi le Québécois, comme si je n'avais pas assez se subir mon statut de colonisé, dois subir, en plus, la conquête des supermarchés par les intégristes religieux.
    3) Je ne comprends pas que des gens aient été assez naïfs pour se présenter à la commission bidon Bouchard-Taylor, dont le rapport final était déjà écrit dans la tête de ces messieurs, avant même le début des audiences.
    Michel

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2008

    Il y a longtemps que je dénonce cette situation intolérable.
    Nous devrions tous produire nos factures d'épicerie pour les impôts en guise de reçus pour dons involontaires à une organisation religieuse.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2008

    J'ai bien aimé l'expression de Ouhgo, agression publique. J'ai tellement été
    choqué d'entendre les Bouchard Taylor ce soir là que je leur ai écrit .
    Evidemment mon message s'est sûrement retrouvé aux oubliettes comme tous les autres. Moi aussi je vous félicite madame la procureure.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    15 février 2008

    Toutes mes félicitations, madame la procureure, vous avez bien établi la preuve d'innocence de la victime.
    Pouvons-nous maintenant compter sur vous pour formuler l'acte d'accusation d'agression publique qui s'ensuit contre le prévenu, le ci-devant Gérard Bouchard, et son complice Charles Taylor?

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2008

    Vous devriez les féliciter aussi pour leur antisémitisme car c'est aussi un gros business. Le fédéral vient de leur donner un beau 56 millions$, sur 5 ans, pour qu'ils concoivent de beaux projets "d'éducation" à l'antisémitisme des petits canadians.
    L'antisémitisme est tous gestes ou déclarations qui ne sont pas à l'avantage du peuple Juif. Même la neutralité est considérée de l'antisémitisme car elle n'avantage pas le peuple Juif. Si vous n'êtes pas d'accord avec eux alors vous êtes contre eux et donc antisémite.
    Nous sommes donc tous antisémites. Même des juifs sont antisémites. C'est le même principe que les aliments cachères qui le deviondront tous.
    Ce n'est pas un "talent" ou "don" pour les affaires qui fait leurs succès, mais l'éducation de leurs enfants au Talmud qui est une véritable bible du capitalisme et le fait qu'ils ont des diasporas dans tous les pays qui ainsi reliées forment un réseau international très efficace. Ils n'ont aucune loyauté envers ces pays et pas même envers eux-mêmes. S'ils peuvent exploiter d'autres juifs, ils le feront.
    L'antisémitisme agressif vient de ce que lorsque des conflits entre pays survient, la communauté juive choisie son camp qu'en fonction de ses intérêts et devient alors un ennemis à l'intérieur du pays en plus d'un contact avec la communauté juive du pays ennemis. C'est pourquoi tant de lois discriminatoires ont été imposés aux juifs comme des interdictions à des postes de magistratures, militaires, gouvernementaux, etc...
    Dans aucun des textes que j'ai lu ici dans la section réservée à la Rébellion de 1837 il n'est question des juifs. Pourtant, ils y ont un rôle très important et actif !

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2008

    On ne peut pas parler des affaires cashers parce qu'ils "les juifs" ont trop souffert pendant la guerre.
    Deuzio, Leur solide influence monétaire sur nos députés dont les campagnes électorales coùtent cher.
    Signe qu'on n'a pas toujours besoin d'être majoritaire pour avoir de l'influence, il faut seulement savoir comment manoeuvrer.