Vivre à «Quebec city»

Tribune libre 2010

L’affichage des noms de commerces en anglais semble un phénomène irréversible dans la vieille capitale. Peu à peu, le berceau de l’Amérique française voit son visage urbain s’angliciser dans l’indifférence générale. Certains pointeront du doigt la mondialisation de l’économie et de la culture. Faut-il pour autant baisser les bras et accepter l’inévitable ?
En décembre 1960 dans le journal Le Soleil, la journaliste Monique Duval écrivait un article sur la situation du français dans la vieille capitale. Elle titrait en grosses lettres que «Deux cents ans après la conquête, les Québécois préfèrent encore la langue des vainqueurs». Force est de constater que ce débat existe toujours 50 ans plus tard.
La morosité de l’économie mondiale qui perdure attire à elle seule tous les regards. Il faut prioriser la restructuration de notre économie, de notre porte-feuille. Mais cette raison ne peut expliquer à elle seule l’indifférence des Québécois face à la protection de leur langue. Une permissivité aussi manifeste ouvre la porte à d’autres compromis en matière linguistique et culturelle. Et si la clef de ce marasme économique ne serait-elle pas de privilégier cette différence, cette spécificité culturelle en affichant les couleurs de notre langue française ?
Entendre des entreprises québécoises prétendre qu’il est impensable de vouloir s’implanter sur le marché mondial avec un nom de commerce en français me préoccupe et me blesse. C’est aussi faire fi des succès incontestables de grandes entreprises telles que le Cirque du Soleil, Bombardier et toutes celles qui portent fièrement un nom québécois sur la scène mondiale.
Je persiste à croire que promouvoir la richesse de sa propre culture c’est défendre la diversité des cultures qui peuplent notre Terre. C’est s’ouvrir sur le monde en acceptant pleinement sa différence et son histoire. Comment des entreprises canadiennes telles que 1-800-GOT-JUNK et Canadian Tire peuvent-elles ignorer, encore aujourd’hui, la spécificité du Québec ?
Jean Christian Roy, Québec
En réponse à l’article de la journaliste du Soleil Annie Morin, «[Affichage commercial: l'anglais s'impose à Québec->29499]» du 29 juillet 2010.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 août 2010

    Le prix du ticket est affiché sur le mur! Peux pas croire qu'un touriste japonais ne peut pas le pointer sur le mur et dire, dans son anglais primaire de Kyoto: «that one»
    Pas besoin d'être bilingue pour comprendre «that one»!
    Or on demande aux vendeux de ticket et aux placiers (parce que le touriste japonais ne peut pas trouver sa place tout seul), de parler anglais couramment, à Québec, pour le Cirque du Soleil, à 10,25$ de l'heure.
    J'ai rien contre le bilinguisme pour accommoder les touristes à Québec, mais il y a des limites et là, le Cirque à Laliberté les a dépassées.

  • Robert Bertrand Répondre

    6 août 2010

    Nous avons un choix à faire:
    Ne pas entrer dans ces boutiques.
    Robert Bertrand

  • Archives de Vigile Répondre

    6 août 2010

    L'"Anglo Society" finira par frapper à la porte de Labeaume...
    "Quebec City" et "Garbage Radio"...que ces mots vont "twès" bien ensemble, "twès" bien ensemble, ma Belle Québec.
    Dormons, dormons, les blés ne sont pas mûres encore.

  • Gilles Bousquet Répondre

    6 août 2010

    M. Noel semble ignorer que les touristes ne parlent pas tous français. Fait que, selon lui, faudrait ne pas répondre aux anglophones de la belle Ville de Québec, qui devrait être full-francophone.
    Plusieurs souverainistes/indépendantistes semblent devenir enragés dernièrement, plus qu’avant. Un peu de Prozac, ça aide la venue du bien-être, quand tout ne va pas à son goût.

  • Archives de Vigile Répondre

    6 août 2010

    Les placiers et vendeurs de tickets du Cirque du Soleil dans le vieux-port de Québec, qui gagnent 10,25$ l'heure, doivent être bilingues! Balingues à Québec!

  • Archives de Vigile Répondre

    6 août 2010

    Monsieur Roy,
    Si je me souviens bien, le Parti québécois par la voix de madame Louise Beaudoin avait, il y a plusieurs années maintenant, abordé cette question.
    Elle avait fait un travail difficile, même à l'époque, sur les traductions françaises des posologies et aussi sur d'autres produits mis en vente.
    Je ne sais pas ce qu'il est advenu de ce dossier.
    Le programme du PQ prévoit-il ce genre de débat qui me semble essentiel à l'image francophone que nous voulons projeter ?
    N.B. Il est toujours assez désagréable de devoir retourner un produit pour y lire la version française. Régulièrement, Jean Coutu de mon quartier, pourtant de réputation francophone, encore..., aime bien montrer qu'il est ouvert aux autres et surtout savant !!

  • Archives de Vigile Répondre

    5 août 2010

    Il faut se joindre au Parti indépendantiste dans ce cas.
    À lire:
    http://parti-independantiste.org/textes/chef/loi-104-jugee-inconstitutionnelle-par-la-cour-supreme-du-canada-la-guerre-contre-notre-identite-nationale-se-poursuit