Valentin

Billet de Caroline


Minou, chouchou, voyou, pou !

HOOUUU !

T’es beau mon homme !

Vingt-quatre heures que l’on est ensemble.

On se connaît sous toutes nos coutures.

C’est quoi ton nom déjà ?
Ça va être notre fête.

Je dis : le 14 février, ça va être notre fête.

La Saint-Valentin !

Tu sais bien, la fête de l’Amour en 3D !

Qu’est-ce qui te choque là-dedans ?

Mais ça n’a rien à voir avec la religion !

La Saint-Valentin, ce n’est pas une fête religieuse !

Pourquoi le « Saint » de Valentin ?

Mais, on s’en fout !

La Saint-Valentin, c’est une fête commerciale.

C’est fait pour vendre de la porno du dimanche

des chocolats, des roses rouges.

Pourquoi tu te mets dans cet état ?

On va tout de même pas changer le nom des fêtes !

Ça n’a aucun sens.

Et avec les noms des rues, on s’arrange comment ?

La Catherine, le Laurent, le André, le Denis ?

Qu’est-ce que tu fais ?

Tu te rhabilles ?

Tu t’en vas ?

Mais attends, on va trouver un terrain d’entente !

Je t’accommoderai…

Je…
J’ai…

J’avais un poème…

J’avais un poème juste pour toi.

Je l’avais écrit au cas où…

Au cas où quelqu’un m’aimerait.

Quelqu’un comme toi.
C’était quoi son nom déjà ?
Je…

Je vais ouvrir la fenêtre

Je vais lancer mon poème dans le vent

comme le font les gouvernements

avec notre argent.

Quelqu’un va le trouver.

Le lira.

L’aimera.

M’aimera à travers lui.
HOOUUU ! Ça gèle !
BIEN SÛR

(poème)
Bien sûr l'amour

Comme s'il existait

Ce n'est qu'un accident

De parcours

Un velours

Pour adoucir le temps
Bien sûr l'amour

Comme on le rêvait

Conte merveilleux

À rebours

Quelques jours

Juste pour nous deux
Bien sûr l'amour

Était tout prêt

Suffisait de bien regarder

Aux alentours

Nuit et jour

Pour ne pas le rater
Bien sûr l'amour

On se trompait

Les apparences

Aux détours

Tour à tour

Mentaient
Bien sûr l'amour

Cela renaît

Même éraflé

À contre-jour

Même lourd

Espérer
Bien sûr l'amour

On le tenait

Sans s'en douter

Lui faire la cour

Lui faire l'amour

Et le briser
Bien sûr l'amour

Existait

Pour ralentir le temps

Qui court

Toujours

Se mêler au vent
Flûte ! C’est pas vrai ! Il est resté collé à la vitre.

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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Chapitre 2
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Chapitre 3
http://www.tagtele.com/videos/voir/73967/1/





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 février 2007

    J'endosse toute la sainteté de votre message, Madame Moreno.
    Il y a de ces instants, de ces moments précis et sacrés, oubliés et sans croix qui, pourtant, relève de l'art, de la littérature, de l'expression linguale et linguistique, qui donne tout son sens à nos personnes humaines, la religion de l'amour absolu.

    S'arrêter à élever nos âmes complices relève en nous tout l'aspect invisible et mystique de ce monde. Je m'aime, tu m'aimes, nous nous aimons, n'est-ce pas, ce, toute l'année, ouais! Abandonnons-nous dans les bras de Morphée plus souvent, au diable les budgets et l'argent pour quelques instants de grand bonheur.
    Hélène Jetté

  • Archives de Vigile Répondre

    12 février 2007

    Il est bon, cher Caroline Moreno, de vous lire. Je m'abonne moi-même à tous vos billets. Parce qu'il me plaît de lire une écrivaine, une vraie, une quelqu'une qui dit toujours d'une manière qui lui exclusive la réalité du jour, la transformant sans pontife idéologique en vérité québécoise et, donc, universelle ou, si les citoyens désincarnés du monde le préfèrent, en vérité universelle, donc québécoise.
    Andrée Ferretti.