Une réputation en jeu

L'affaire Mulroney-Schreiber


Les débats à la Chambre des communes seront houleux aujourd'hui, les partis de l'opposition tentant de mêler le gouvernement Harper à la controverse entourant les relations entre Brian Mulroney et l'homme d'affaires Karlheinz Schreiber.


Libéraux, bloquistes et néo-démocrates accuseront M. Harper d'avoir voulu camoufler les dernières allégations faites contre M. Mulroney. Chacun cherchera à marquer des points politiques. Malheureusement, la recherche de la vérité et la réputation de l'ancien premier ministre seront les derniers soucis de nos élus.
Les conservateurs sont mal placés pour s'en plaindre, eux qui ont couvert du goudron des commandites tous les politiciens libéraux du pays. N'empêche, l'affaire étant complexe et délicate, on souhaiterait un peu de retenue.
En confiant à un conseiller indépendant la tâche de se pencher sur le dossier, M. Harper avait choisi une approche sensée et prudente. Mais M. Mulroney a lui-même réclamé hier soir la tenue d'une enquête publique. Le premier ministre ne pourra maintenant faire autrement que d'emprunter cette voie, également exigée par les partis de l'opposition.
Cette requête faite par M. Mulroney est rassurante. Elle démontre que l'homme, qui a bien servi le pays pendant une décennie, est convaincu de n'avoir rien fait de mal. Les enquêtes publiques sont des exercices périlleux. Les règles de procédure n'étant pas aussi strictes que lors pour un procès, la réputation des personnes en cause est parfois injustement entachée. Toutefois, puisque l'ancien premier ministre est disposé à subir un tel examen, il reste seulement à M. Harper de s'assurer que l'enquête sera confiée à une personne disposant de toute la compétence requise.
Malgré de longues investigations, policière et journalistique, il n'existe encore aucune preuve que M. Mulroney s'est conduit de manière répréhensible lorsqu'il était premier ministre. S'il y a un lien entre les sommes qu'il a reçues de M. Schreiber et l'achat d'appareils Airbus par Air Canada, c'est un lien indirect qu'ignorait très probablement M. Mulroney.
Il ne faut pas perdre de vue que les allégations faites au sujet de M. Mulroney viennent de M. Schreiber, qui est accusé de fraude en Allemagne. Il n'est pas interdit de penser que les motifs de l'homme d'affaires sont moins que nobles.
En même temps, certaines des affirmations qu'il a faites se sont avérées. On sait maintenant qu'il a versé 300 000$ en argent comptant à l'ancien premier ministre. Pourquoi M. Mulroney a-t-il accepté d'être payé de cette manière? Pourquoi n'a-t-il pas dit mot de ces transactions quand on lui a demandé sous serment, en 1996, quels rapports il entretenait avec M. Schreiber? Pourquoi a-t-il jugé bon de rencontrer M. Schreiber dans les tout derniers jours de son règne, quelques semaines avant de recevoir un premier paiement? Il y a là des faits troublants, faits au sujet desquels M. Mulroney n'a pas donné d'explications totalement convaincantes.
Y a-t-il eu camouflage? Les libéraux affirment que le premier ministre Harper a lu ou aurait dû lire la correspondance qu'a envoyée M. Schreiber à son bureau l'hiver dernier. Venant d'eux, c'est une accusation étonnante. Dans l'affaire des commandites, n'ont-ils pas toujours souligné que le premier ministre (Chrétien, Martin) et les ministres (notamment Dion) ne pouvaient savoir tout ce qui se passait au sein de la machine gouvernementale?
M. Mulroney semble aujourd'hui disposé à faire toute la lumière sur cette mystérieuse affaire. C'est tout à son honneur. Toutefois, il se serait épargné beaucoup d'ennuis, et aurait mieux préservé sa réputation, en donnant aux Canadiens il y a 10 ans une version complète des faits.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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