Une question de sécurité nationale

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L'importation de l'hyperviolence mexicaine en raison des politiques migratoires délirantes



Les éléments rapportés dans le reportage Narcos PQ vont bien au-delà des simples faits divers. Ce que le travail d’enquête de Félix Séguin et Ninon Pednault révèle, c’est qu’un vrai danger pèse présentement sur notre sécurité nationale.




Plus de 400 individus reliés au sinistre cartel de Sinaloa se trouvent présentement au Canada, dont 200 au Québec. Ces ressortissants mexicains, colombiens et péruviens seraient entrés ici avec de faux passeports mexicains pour ensuite s’évanouir dans la nature.




Et ils ne sont pas venus ici pour goûter aux joies de l’hiver ou pour découvrir les produits de l’érable.




Pire que des terroristes




Le cartel de Sinaloa, nommé en référence à l’État mexicain d’où il tire ses origines, c’est une des organisations criminelles les plus puissantes au monde. Probablement la plus violente, aussi.




Le Mexique formait l’un des États les plus stables et les plus sécuritaires de toute l’Amérique latine il y a vingt-cinq ans. Sous l’influence des cartels, il a graduellement sombré dans un climat d’intimidation publique et de violence qui n’a rien à envier aux pires républiques de bananes.




Enlèvements politiques ; corruption des forces policières locales ou fédérale, des juges et jusqu’aux plus hauts niveaux politiques, deux présidents ayant été mis en cause ; journalistes d’enquête forcés de vivre surveillés par des gardes du corps dans des lieux gardés secrets ; meurtres endémiques dont le nombre de victimes en deux décennies se compte en centaine de milliers ; découvertes régulières de charniers où de nombreuses victimes ont été jetées : le cartel de Sinaloa, c’est le crime organisé qui rencontre les méthodes de l’État islamique.




De fait, peu d’organisations terroristes ont fait autant de dommage.




Voyant rouge




En ouvrant de nouveau les frontières sans visas aux ressortissants mexicains, Justin Trudeau croyait peut-être simplement faciliter la circulation entre deux pays qui ont beaucoup d’échanges. Le souci, c’est qu’il a aussi laissé entrer chez nous des individus dont les méthodes font passer nos histoires de trottoirs et la guerre des motards criminalisés pour des épisodes récréatifs.




Il est impensable que les services de sécurité du Canada n’aient pas allumé un voyant rouge sur le tableau de bord du gouvernement lorsqu’une décision d’une telle légèreté a été prise. Les cartels mexicains sont depuis longtemps une préoccupation prioritaire pour nos voisins américains.




Oubliez les réfugiés syriens. S’il y a présentement une menace qui plane sur notre sécurité nationale et sur notre démocratie, ce n’est pas de l’Orient qu’elle vient. Et si ça se concrétise, quelqu’un quelque part devra en assumer la responsabilité politique.




Des sicaires au Québec ?





Plusieurs ont vu le film Sicario, de la fierté nationale Denis Villeneuve. Dans ce film avec Émily Blunt, Benicio del Toro et Josh Brolin, les autorités antidrogue américaines font équipe avec des contacts mexicains aux motivations troubles pour contrecarrer le cartel mexicain de Tijuana et surtout ses tueurs, les fameux sicarios.




Le terme évoque les sicaires de l’histoire biblique, des révolutionnaires juifs armés d’un couteau arrondi luttant contre l’envahisseur romain. Ceux-ci inspirent les tueurs des cartels mexicains et leurs méthodes barbares.




Cosa nostra, motards criminels, gangs de rue, mafia russe : aucune organisation criminelle présente chez nous ne déploie une violence comparable à celle des cartels mexicains. Les créateurs du roman et du film Le Parrain se sont beaucoup fait reprocher d’avoir présenté une version romantisée de la vie mafieuse, en l’appuyant sur un code d’honneur, qui reste quand même une série de règles permettant de savoir dans quelles conditions on peut zigouiller quelqu’un. Aucun danger que ça arrive avec les cartels mexicains pour qui civils, femmes et enfants ne méritent pas davantage d’être épargnés que le pire de leurs rivaux.




Mise en scène




Les règlements de comptes, soigneusement mis en scène et abondamment médiatisés, font le pain et le beurre des photographes de presse depuis plusieurs années. Et pour cause, ils sont spectaculaires.




Quand elle n’est pas simplement diffusée sur internet, l’exécution sera ritualisée. La victime, parfois décapitée, la langue coupée, ou simplement abattue, parfois avec une cagoule, est laissée avec les pantalons aux genoux en signe d’humiliation. On colle sur son torse avec du ruban adhésif son arme ou son argent pour montrer que le vol n’est pas le motif. Parfois, on lui laisse une note épinglée au front pour indiquer quel « crime » lui était reproché. Ça donne des photos assez saisissantes.




Vraiment, c’est un type de violence dont on ne veut pas et qu’on ne doit pas laisser s’installer au Québec.