La tête qu'il faut couper...

Une prise de conscience s'impose

..le problème pris par la queue..

Tribune libre


La Commission sur le projet de la loi 94 reprend. Mon frère Guy Richard, juge en chef à la retraite, sachant que je suis convoquée au Parlement le 20 octobre prochain, pour la dite commission,
m'a dit : "Il faut dissocier Dieu des religions, les religions n'ont pas été établies par des dieux, mais par des hommes." Actuellement, en Cour juridique, on se sent souvent obligé de donner raison à ceux qui veulent des accommodements au nom d'une religion, parce que dans le préambule de la Constitution Canadienne il est écrit : « Attendu que le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu et la primauté du droit. » Il faut reconnaître que ce préambule prête à confusion. Dans les faits, et à ma connaissance, une vérité qui doit être prise au sérieux a toujours été négligée : Un Dieu ou des dieux n’ont jamais fondé de religion. La religion et Dieu doivent donc être dissociés, ainsi, je pense qu’on n’aurait pas besoin de référer à la Constitution en ce qui concerne des accommodements religieux litigieux. Ceci pourrait-il être inscrit dans les règlements de la Cour? Cependant, l’idéal serait tout de même d’enlever ce préambule de la Constitution.
Si l'adoption de la loi 94– entre en vigueur, et si l'on se fie aux accommodements déjà accordés – ce serait la preuve que le problème a été pris par la queue. Nous savons que lorsqu'on coupe la queue de certains animaux, elle repousse... et encore plus longue! C’est la tête qu’il faut couper! La tête du problème réside, nous le savons tous, dans une courte phrase du préambule de la Constitution canadienne, qui est mal interprétée.
Toutes les religions, sources de grandes divisions et des guerres passées, présentes et sans doute futures, ont été fondées par les hommes, avides de pouvoir. Les religions, qui utilisent le nom d’un dieu pour justifier leurs propres institutions, sont des usurpatrices. L'usurpation est et sera toujours inacceptable. Une prise de conscience s'impose et de toute urgence. L'écart est énorme entre ce que nous faisons maintenant, c'est-à-dire donner naïvement raison aux usurpateurs, et les dénoncer. Dissocier Dieu des religions rendra caduque ce préambule de la Constitution qui permet d'accommoder les religions. Ce préambule, c’est la tête qu’il faut couper…
Si simple et pourtant si compliqué. L'absence de volonté politique est à la base des complications que nous connaissons et ce, parce que nos dirigeants semblent ignorants ou désintéressés des véritables enjeux.
Les accommodements religieux représentent un élément majeur qui menace notre futur et pourraient causer la destruction de nos valeurs et de ce que nous avons courageusement bâti.
La société de demain sera laïque ou théocratique. Dans le dernier cas, les guerres seront inévitables. Nous en avons de multiples exemples sur cette planète.
Citoyens et Citoyennes d'un pays, d'une province. C'est cela notre identité qui unit. Évoquer une identité autre : protestant, musulman, catholique, etc. c'est un élément de division.
Nous respectons les religions ou devrais-je dire nous les tolérons, mais l'État se doit d'être laïc.

Andréa Richard, auteur d'un Mémoire pour la Commission sur le projet de loi 94.
6501 Daviau,
Trois-Rivières, Qc.
G9A 6R3
Ŧélé: 819-379-1712

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Andréa Richard29 articles

  • 22 200

Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.

Trois-Rivières, Qc.

Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la religion, se retrouve finaliste pour la 11e édition de l’événement Arts Excellence de Trois-Rivières dans la catégorie "Littérature". Sous la présidence de monsieur Michel Kozlovsky, le jury a choisi, parmi les 64 dossiers reçus, les artistes et organismes culturels qui se sont démarqués par une réalisation ayant eu lieu au cours de la dernière année. "Ce choix du jury tout en soulignant mon humble apport à la vie culturelle de Trois-Rivières, contribue à l’atteinte de mon principal objectif : faire connaître à un public encore plus large l’existence d’une spiritualité laïque et libératrice, bien ancrée dans le présent, par opposition à la spiritualité du passé axée sur la mort. C’est l’éclosion d’une contre-culture que je préconise en révélant une spiritualité d’avant-garde, positive et incarnée dans la vie de tous les jours, une spiritualité favorisant les grandes valeurs humaines et universelles, une spiritualité englobant l’amour, l’amitié et la sexualité assumée, une spiritualité de la vie !" Mon livre Femme après le cloître : est l’objet d’un film en préparation. et un film documentaire sur ma vie et mes oeuvres, réalisé par Michel Nussbaumer, de Suisse, paraîtra en 2010.





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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    1 octobre 2010

    "Ce qui voudrait dire que nulle part dans la Bible l’on ne parle de guerres, de massacres d’infidèles, de génocides, etc ?"(Jacques A Nadeau)
    Alors il doit certainement y avoir des guerres d'encyclopédies. Des guerres d'historiens aussi.

  • Jacques A. Nadeau Répondre

    30 septembre 2010

    @ JRMS
    Toutes les religions se justifient par des livres «saints» et elles s'appuient sur ces livres pour se légitimer. La Bible pour les Chrétiens, par exemple.
    Maintenant, vous écrivez «Il n’y a pas de guerres de religions.» Ce qui voudrait dire que nulle part dans la Bible l'on ne parle de guerres, de massacres d'infidèles, de génocides, etc? Juste une ou deux question alors . Avez-vous lu la Bible, et les autres livres «saints», distraitement et en diagonale, tout en écoutant un bon roman-savon une soirée d'hiver par hasard? Ou peut-être croyez-vous que les «saints apôtres» étaient simplement des Seigneurs de guerre qui convoitaient les richesse et les femmes de leurs voisins?
    Jacques A Nadeau

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2010

    Madame Richard,
    vous visez juste.L'importance de distinguer le sens des mots et le contenu des concepts.Et plus encore la tradition d'interprétation.Ainsi pourquoi a-t-on fait de la référence au principe de la suprématie de Dieu un fondement au droit à des accommodements pour motifs religieux ? Historiquement la force des pouvoirs religieux dans notre société explique cette tradition.Aujourd'hui il devient tout à fait légitime de questionner cette tradition au nom de la laìcité.Ainsi, la suprématie de Dieu devient le fondement de la laicité de l'état, gardien par sa stricte neutralité religieuse,du bien commun et de la paix sociale.Donner cette interprétation à la Charte Trudeau en corrigeant son préambule consacrerait le virage authentiquement laic du Canada.Le respect de la liberté de conscience n'impliquerait plus l'obligation d'accommodement pour des motifs religieux.Impensable! Si au Québec on est presque prêt à cette mutation,c'est beaucoup moins le cas au Canada anglais.Mais vous avez bien raison de dire que le mieux serait de retirer cette funeste référence à la suprématie de Dieu du préambule de la Charte Trudeau. Mieux encore serait de nous soustraire à cette Charte et à son préambule en faisant enfin le Pays du Québec!

  • Jean-Paul Michon Répondre

    30 septembre 2010

    Pour répondre à notre Jeune Recru & Mauvais Soldat (JRMS), je dirais qu’il n’a pas tord, sauf qu’il oublie de donner raison à madame Richard. Il ne faut pas oublier que l’endoctrinement religieux obligatoire, qui est imposé plus ou moins discrètement par les religions en complicité avec les gouvernements, est là pour conditionner les bons citoyens afin qu’ils deviennent dociles dans le but de répondre comme des béni-oui-oui à tous les ordres de l’état de poser quelques actes qui soit dans l’intérêt de la ploutocratie, c'est-à-dire les grands intérêts économiques.
    La charte canadienne des droits & libertés doit être modifiée pour ne plus faire la part belle aux religions. Car, si on peut être d’accord sur la suprématie de Dieu, on peut avoir des doutes sur les intérêts des religieux peu scrupuleux qui utilisent cette charte canadienne des droits pour faire valoir leurs doctrines archaïques et menaçantes.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2010

    "Il faut dissocier Dieu des religions, les religions n’ont pas été établies par des dieux, mais par des hommes."
    Enfin il y en a un autre qui a compris !
    Il a une tête sur ses épaules, votre frère !
    La laïcité est la séparation des pouvoirs de l'État des pouvoirs des États religieux et leurs lois (sharia, doctrine catholique, talmud, etc...).
    Rien à voir avec Dieu.
    L'État n'a aucune contradiction avec la loi de Dieu, au contraire c'elle-ci en est sa base :
    Tu adoreras Dieu seul et tu l'aimeras plus que tout.

    Tu ne prononceras le nom de Dieu qu'avec respect.

    Tu sanctifieras le jour du Seigneur.

    Tu honoreras ton père et ta mère.

    Tu ne tueras pas.

    Tu ne feras pas d'impureté.

    Tu ne voleras pas.

    Tu ne mentiras pas.

    Tu n'auras pas de désir impur volontaire.

    Tu ne désireras pas injustement le bien des autres.


    C'est ce qui rend le cours ECR si insidieux.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2010


    Madame Richard
    Il n'y a pas de guerres de religions.
    Toutes les guerres,toutes sans exception, sont causées par ce que René Girard appelle le mimétisme du désir. Il faut étudier ses travaux.
    En un premier temps,je l'ai vérifié au cours de mes années de service comme officier d'infanterie, ici en Amérique du nord, en Europe, en Asie et en Afrique. Comme je devais enseigner l'histoire des conflits et des guerres, j'ai observé que toutes les batailles se sont produites dans les zones de communications empruntées par le gros commerce et ce depuis Babylone et l'Égypte. Le contrôle des voies et des moyens de communications permet de satisfaire ses désirs d'accaparer ce que désire l'autre.
    Les religions ne sont pas causes de guerre (casus belli). Elles ont été des prétextes et des moyens de donner bonne conscience aux désirs et ambitions sordides et ce n'est pas la même chose.
    Si nous voulons notre propre État, il est important que nos connaissances soient valides en matière de conflits, confrontations et guerres. Autrement nous ferons fausse route comme beaucoup d'États dont la politique est fondée sur de faux principes.
    Comme province inféodée au pouvoir post-impérial d'Ottawa, on peut dire tout ce qu'on voudra sans que nos propos se traduisent par des conséquences inattendues. Mais non comme État.

    JRMS