La tolérance...si possible!
31 décembre 2013
Monsieur Parent,
J'apprécie toujours vos articles bien éclairants!
Vous parlez ici de tolérance....Permettez que j'ajoute ma réflexion sur la tolérance, (que j'ai écrit dans mon livre l'Essence de la vie, Ed.Septentrion) et qui suit:
Bienfaisante tolérance
La tolérance ne veut pas dire que l’on approuve ce que l’on tolère. Tolérer n’est pas être d’accord avec des comportements qui ne s’inscrivent pas dans nos critères personnels ou sociétaux. Faire preuve de tolérance, c’est se montrer compréhensif, c’est accepter que ces comportements existent et les admettre. La tolérance relève de la bonté et de la grandeur d’âme, elle est un médium de communication qui assure la paix avec l’autre (les autres), elle est aussi symbole du respect de la différence. Que de guerres intestines évitées grâce à la tolérance!
Je me demande cependant si le système de justice et les instances gouvernementales ne sont pas trop tolérants... Il arrive qu’au nom de la tolérance, on accorde à une minorité ethnique des privilèges qui relèguent au dernier rang les efforts de la majorité. Nous avons travaillé fort pour nous affranchir d’une domination religieuse, dogmatique et romaine. À peine avons-nous acquis cette liberté et lui avons-nous donné sa couleur laïque qu’un mouvement de droite s’élève dangereusement! Depuis un an, dans les journaux et les médias, il n’y a pas une journée dont on ne parle des « accommodements dits raisonnables » selon ceux qui ont décidé, et dits déraisonnables par d’autres. Je me contenterai donc d’y ajouter qu’une seule réflexion sur le sujet. Lorsqu’une accommodation est donné aux uns au détriment de la liberté des autres et de ses valeurs, il faut que cette accommodation soit justifiée par d’autres motifs que celui d’une religion, autrement elle n’a pas sa raison d’être.
Les législateurs ne semblent pas conscients du nouveau danger qu’ils font peser sur les têtes par leur attitude de tolérance inappropriée. Si la tolérance bien placée est louable, trop de tolérance peut facilement s’apparenter à la lâcheté.
On sait que les tribunaux décident de chaque situation qui leur est soumise, on connaît tous les accommodements (au Québec, on les qualifie depuis peu de raisonnables) accordés au fil des ans et on s’aperçoit que le ciment qui unissait la société québécoise et canadienne et celui très fragile qui lie les ethnies se désagrègent lentement. On ne semble pas être conscient de renoncer à des principes alors qu’il serait plus logique de les maintenir. D’un autre côté la société tolère l’intolérance. Une acceptation réciproque implique, à mon humble avis, une volonté d’intégration de la part des immigrants.
Bien vôtre,
Andréa Richard