Laïcité: des précisions utiles
En France, la laïcité fait l'objet d'un débat des plus importants. Tous les vendredis, en plein Paris, des rues sont bloquées par des musulmans qui font leur prière. Des manifestations auxquelles participent de plus en plus de fondamentalismes viennent troubler la paix.
Au Québec, le Conseil du statut de la femme propose au gouvernement une réflexion de base pour orienter le débat sur une souhaitable charte de la laïcité.
La population est souvent confondue par les mots utilisés dans les différents milieux, ce qui génère peurs et embrouillement des esprits. On croit donc, à tort, qu'une personne laïque est obligatoirement athée et que de réclamer une charte de la laïcité signifie prendre position contre les religions. Rien n'est plus faux.
Les demandes de plus en plus nombreuses d’accommodements en lien avec les contraintes religieuses viennent gonfler la problématique et nous font reculer dans le respect de nos valeurs, entre autres, l'égalité homme/femme.
Si quelque chose n'est pas fait à court terme, cette situation risque de s'aggraver, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays européens.
La Constitution canadienne déclarant la suprématie de Dieu, comment ne pas accorder d'accommodements dans ce sens? Une charte de la laïcité empêcherait l'association entre religion et identité, les croyances religieuses ne constitueraient plus un facteur identitaire. Une personne ne serait pas reconnue en raison de sa pratique de la religion juive, catholique, musulmane, bouddhiste, etc., justifiant, par le fait même, qu'elle s'en réclame comme statut pour obtenir privilèges et/ou accommodements.
Cette charte nous définirait tous comme Citoyens et Citoyennes du Canada jouissant des mêmes droits et soumis aux mêmes obligations.
Il est historiquement prouvé que les religions ne proviennent pas de Dieu, mais des hommes. Il est dès lors facile d'en conclure qu'une religion n'est pas garante de la spiritualité qui, sans être dogmatique et doctrinale, renferme en elle-même les valeurs humanitaires et universelles. Il est donc faux de prétendre que les valeurs et la morale ne peuvent se vivre que dans le cadre des religions.
S'il est vrai que les religions peuvent promouvoir des valeurs et favoriser la spiritualité, il n'est pas moins sûr que même les athées et les agnostiques possèdent des valeurs et qu'il existe même une spiritualité laïque.
Cela dit, rien n’empêche les religions d’exister mais elles doivent se vivre et se pratiquer en dehors de la sphère publique. Voilà une sagesse qui pourrait certes abolir les guerres de religions qui durent et perdurent depuis des siècles.
La religion divise, la laïcité unit.
Andréa Richard
Trois-Rivières
Laicité : des précisions utiles
Tribune libre
Andréa Richard29 articles
Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.
Trois-Rivières, Qc.
Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la reli...
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Andréa Richard, auteure de "Au-delà de la religion", Septentrion.
Trois-Rivières, Qc.
Andréa Richard finaliste pour le gala Arts Excellence de Trois-Rivières Nous avons le plaisir de vous informer que le dernier titre d’Andréa Richard, Au-delà de la religion, se retrouve finaliste pour la 11e édition de l’événement Arts Excellence de Trois-Rivières dans la catégorie "Littérature". Sous la présidence de monsieur Michel Kozlovsky, le jury a choisi, parmi les 64 dossiers reçus, les artistes et organismes culturels qui se sont démarqués par une réalisation ayant eu lieu au cours de la dernière année. "Ce choix du jury tout en soulignant mon humble apport à la vie culturelle de Trois-Rivières, contribue à l’atteinte de mon principal objectif : faire connaître à un public encore plus large l’existence d’une spiritualité laïque et libératrice, bien ancrée dans le présent, par opposition à la spiritualité du passé axée sur la mort. C’est l’éclosion d’une contre-culture que je préconise en révélant une spiritualité d’avant-garde, positive et incarnée dans la vie de tous les jours, une spiritualité favorisant les grandes valeurs humaines et universelles, une spiritualité englobant l’amour, l’amitié et la sexualité assumée, une spiritualité de la vie !" Mon livre Femme après le cloître : est l’objet d’un film en préparation. et un film documentaire sur ma vie et mes oeuvres, réalisé par Michel Nussbaumer, de Suisse, paraîtra en 2010.
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1 commentaire
Michel Pagé Répondre
6 avril 2011Madame,
Je comprends l'intention de vos propos, et j'y décèle la tolérance nécessaire à une société ouverte et viable.
Toutefois, vous oubliez de rappeler le pouvoir rassembleur du catholicisme culturel, de l'immense contribution des communautés religieuses,de l'héritage culturel et coutumier de la religion de la vaste majorité des canadiens. Cet apprt à l'imaginaire socio-affectif constitue une forme d'attraction à la société québécoise, au même titre que la langue. Le préambule de la Constitution demeurera un repère historique. L'histoire, attendez que je me souvienne, c'est ce qu'on n'enseigne plus dans les cégeps et dont l'ignorance est licence à tous les égarements...
" Le catholicisme culturel" se structure comme un maillon de l'organisation scolaire qui requiert la transmission de connaissances historiques, des croyances et des valeures. ... Cette transmission est indispensable à la pérennité d'une socité en harmonie avec son passé, son tissu socio-affectif, son imaginaire créateur.
le respect des croyances, des traditions et des valeurs de la société d'acceuil: une intégration positive par l'affirmation du catholicisme culturel ( ou du christianisme culturel dans tout le Canada) et à la langue commune le français!
Nous ne croyons pas que la saine gestion du bien commun et le maintien de la paix sociale passent par l’instauration d’une laïcité extrémiste et intolérante à la manière du MLQ et de certaines positions nihilistes du CSF.
Certes des principes mis de l’avant par le CSF ainsi quant à l'affirmation de l’importance de définir un contrat social faisant état des droits et des obligations de tous les citoyens envers les institutions communes sont fondés.
Ce contrat social est largement contenu dans la continuité des traditions et des croyances du peuple d'acceuil, car il incombera toujours aux nouveaux arrivants de s'intégrer à la société: c'est une condition de viabilité et de stabilité de la société d'accueil.
Le CSF semble être appuyé par le MLQ; et, en particulier des motivations du MLQ sembleraient entachées par certaines révélations rendues publiques sur internet: (http://quebeclaique.wordpress.com/2011/03/24/le-mo est-ce vrai? en tous les cas il y aurait matière à réflexion)
Bien votre
M.P.