Je désire faire le point sur le débat qu’ont suscité mes propos et ainsi mettre au clair les arguments avancés. Déjà bien amorcée, la récupération de ma déclaration a fait son chemin. Voici donc ce que j’entendais dire sur le sujet de la violence et sur celui du carré rouge.
Avant toute chose, je veux réitérer mes excuses à tous ceux que mes paroles ont pu blesser. Il n’était aucunement dans mes intentions de mettre en doute l’honnêteté de l’engagement et la non-violence des artistes.
La signification première du carré rouge a été perdue ou diluée depuis le début du boycottage. Synonyme du refus de la hausse des droits de scolarité au tout début, le symbole du carré rouge n’appartient plus seulement à la cause étudiante. Les «casseurs», ceux qui ont causé la violence, ont porté le carré rouge et se sont identifiés à la cause des étudiants. Ils ont ainsi récupéré le carré rouge et l’ont associé aux actes de violence qu’ils ont commis. L’association malheureuse entre la violence et le carré rouge s’est ainsi faite malgré tous ceux qui appuient « la cause » des étudiants et qui ne sont porteurs d’aucun message violent.
Il est tout aussi absurde de faire une association entre Fred Pellerin et le mot «violence». J’ai trop de respect pour le travail des artistes, pour celui de monsieur Pellerin en particulier, pour même songer à une telle chose. Depuis cinq ans, je travaille avec toute mon énergie et tout mon coeur à faire avancer la cause de la culture au Québec aussi bien qu’à l’étranger et je désire assurer les Québécois que je vais continuer à défendre les intérêts de nos artistes.
Il est primordial, nous en sommes conscients, de faire la distinction entre les partisans de la cause des étudiants et les actes de violence, mais il est aussi impératif de dénoncer ces mêmes actes de violence haut et fort. La violence et l’intimidation que nous dénonçons, ce sont autant les chaînes d’étudiants qui veulent empêcher d’autres étudiants d’entrer en classe pour suivre leurs cours que les menaces reçues par ceux qui « osent » défendre un autre point de vue que celui des étudiants. Le Québec n’est pas une société violente, c’est pourquoi il est toujours surprenant d’entendre ou de lire les propos menaçants ou carrément violents de certains. Je réitère donc ma demande aux citoyens et citoyennes du Québec de condamner la violence, peu importe la forme qu’elle prend.
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Christine St-Pierre - Ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine
Une distinction qui s’impose
Désobéissance civile - Printemps québécois
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