Un tsunami électoral

Les derniers résultats du scrutin de lundi dernier contiennent plusieurs leçons dont aurait à s’inspirer le mouvement indépendantiste.

Chronique de Patrice-Hans Perrier

Les derniers résultats du scrutin de lundi dernier contiennent plusieurs leçons dont aurait à s’inspirer le mouvement indépendantiste. Quelques fois nos prétendus alliés travaillent pour l’ennemi, tout en prétendant le contraire.
S’il est une chose que les Québécois devraient méditer et comprendre des dernières élections fédérales c’est que l’on ne fait pas de la politique avec de bonnes intentions. Le BLOC, dans sa débandade des deux dernières semaines, s’est emballé en tentant de ramener la question de la souveraineté sous les projecteurs avec l’aide de quelques vieux ténors à la voix cassante. Trop peu et trop tard.
La leader du Parti Québécois, Pauline Marois, celle-là même qui entrevoit des avenues référendaires autour de 2020, nous prévient qu’un gouvernement majoritaire à la Chambre des communes et au Sénat risque «d’imposer unilatéralement ses idées aux Québécois». La principale intéressée soulignait dans son entretien avec la Presse canadienne, le 4 mai dernier, qu’une éventuelle partie de bras de fer entre le gouvernement fédéral et le Québec pourrait renforcer le mouvement indépendantiste. Cette logique de la confrontation ne tient plus la route.
Une nation sur le point d’imploser
Les forces vives en faveur de l’indépendance ont été affaiblies par l’irresponsabilité des ténors issus de la première mouvance. À force de parler de conditions gagnantes et de tergiverser à propos des moyens tactiques à adopter, ces élites – issues de ladite Révolution tranquille – auront fait en sorte de démobiliser les militants et un grand nombre des supporters de la cause. Il n’y a pas d’erreur sur la personne. Les leaders en place se sont contentés de gérer «à la petite semaine» leurs positions de parlementaires en enjoignant les militants plus fringants à prendre leur mal en patience. Mal leur en prit.
D’entrée de jeu, il faudra abandonner prestement toute la terminologie frelatée entourant le concept fumeux de souveraineté. Il est question, ici, d’indépendance. Près de 40 pays ont célébré leur accession à l’indépendance depuis quelques décennies. L’indépendance n’est pas un péché capital, un vice ou une maladie honteuse qu’il faudrait cacher à tous prix. Le Canada, voilà près de trois décennies, a rejeté les Accords du Lac Meech. Ce Dominion de la Couronne britannique a rapatrié une constitution qui exclut toujours le Québec et le nouveau gouvernement de Stephen Harper entend diminuer de façon drastique le poids de la députation québécoise dans la fédération.
J’ai déjà écrit que le Québec deviendra, s’il n’y prend garde, un bantoustan à l’intérieur de cette fédération de FER qui ne tolère pas l’existence d’une 2e nation. Point barre. Il serait utile de rappeler qu’un bantoustan était un territoire temporaire attribué à une population donnée à l’intérieur du régime d’apartheid de l’Afrique du Sud. D’ailleurs, nous sommes justement perçus comme une population à l’intérieur du grand tout canadien. Le Québec n’a plus le choix, même le Premier ministre Charest devrait s’en rendre compte. Il faut adopter une CONSTITUTION QUÉBÉCOISE avant la fin de son mandat.
Se donner les moyens de ses ambitions
Une constitution du Québec aurait pour effet de reconnaître l’Assemblée nationale comme constituante de notre nation et aussi, nous l’espérons, de baliser ses frontières territoriales une fois pour toutes. Il est à craindre que – au vu de la partie de bras de fer qui se joue entre le Canada, les USA et la Russie pour s’approprier des portions de l’Arctique – le Québec se fasse confisquer ses frontières nordiques. D’où l’importance d’une reconnaissance de nos frontières dans les meilleurs délais.
Outre l’adoption d’une constitution québécoise et la reconnaissance de nos frontières géographiques, il faudra aussi statuer sur la loi 101 afin de lui donner TOUTE primauté sur le territoire québécois. La charte des droits et libertés ne doit pas émasculer cette loi 101 qui est l’ultime mesure de protection de notre langue officielle.
C’est ce qui nous amène à poser la question de la République du Québec dans un contexte où nous ne voulons plus être des vassaux de la Couronne britannique – autant la famille royale que la corporation qui gère les ayants droits de cette entité – et où nous remettons aussi en cause le système parlementaire britannique non proportionnel qui nous fut imposé depuis trop longtemps.
Voilà pourquoi, dans un contexte où les faucons du cabinet Harper – mais tout autant la haute direction du NPD et l’ensemble de la classe politique canadienne – réclame la diminution du poids de la députation québécoise à la chambre des communes, il faudra mettre un maximum de pression sur le caucus de l’aile québécoise du NPD afin de tenter d’infléchir cette donne.
Dans l’entrefaite, le parti Québécois et le parti Libéral du Québec seront dans l’obligation de surveiller étroitement les mouvements de troupes sur l’échiquier fédéral, dans un contexte où les troupes de la «vague orange» devront être encadrées, formées et conseillées par l’élite d’un parti qui est résolument centralisateur, qui n’a JAMAIS reconnu formellement la position du Québec comme NATION et qui pliera certainement devant les prochains coups de force de l’équipe Harper.
Ce que nous avons perdu
Bien plus qu’une cohorte de ronds de cuir de la politique-à-la-petite-semaine, le Bloc québécois représentait une antenne diplomatique à Ottawa et pouvait drainer d’importants budgets de recherche et des effectifs qui seront désormais entre les mains du NPD.
Comme le faisait remarquer (sur le site de Vigile) l’écrivain Louis Charlebois,

«tout député d’un parti fédéraliste au fédéral se débattra donc toujours plus farouchement et vicieusement contre la cause (de l’indépendance). Tout simplement parce que le succès de cette cause signifie qu’il perd son poste pour de bon (en période post-référendaire). Les circonscriptions fédérales tenues par des souverainistes jouent donc un rôle clef. Elles affaiblissent le camp du «NON» à la source. Stratégiquement, les circonscriptions fédérales du Québec doivent donc être occupées par des non fédéralistes pour neutraliser cet effet nocif. Voter NPD, PLC ou PC c’est financer directement des ressources, outils, réseaux et podiums qui serviront un jour le camp du « Non » ».

Ce que nous sommes en train de devenir
Quand Madame Marois affirme que la disparition du BLOC et l’affaiblissement du Québec forceront les Québécois à se radicaliser à propos de la question nationale, elle tombe dans le piège que lui ont tendu si perfidement ses adversaires.
Le BLOC a commis la même erreur stratégique que le Parti Québécois : faire de l’indépendance une pétition de principe, un leurre pour faire marcher une cohorte de militants désillusionnés, un faire-valoir. Nous croyons que l’indépendance doit revenir au cœur des débats à l’Assemblée nationale. Et cela d’ici l’automne prochain. L’ensemble de la classe politique, médiatique et une part importante des citoyens canadiens estime que la question nationale québécoise est désormais MORTE et presque ENTERRÉE.
Aux yeux des médias étrangers, pour les quelques bribes qui auront émaillé leurs commentaires sur les élections du 2 mai dernier, le Québec vient de se replier sur les terres que la Couronne britannique lui a concédées (avant de les lui retirer un jour …) et ne pèse plus grand-chose dans la balance constitutionnelle canadienne.
Nous avons aussi perdu notre fierté, le prestige d’un parti dont le leader était perçu par un nombre important de citoyens canadiens comme un des meilleurs politiques des deux dernières décennies. Rien de moins. Nous avons fait la preuve – encore une fois aux yeux de l’ensemble de la presse canadienne, de Sun médias au Globe and Mail, de ne pas être consistants dans nos réflexes de votes et d’être un peuple qui laisse tomber ses leaders sans prévenir.
Ceux qui nous ont trahis
Il peut sembler étonnant que les médias sous la coupe de Power Corporation aient supporté ostensiblement les troupes du bon vieux Jack après … avoir pris faits et causes pour le parti de Stephen Harper, il y a quelques années de cela. Pourtant, rien de contradictoire dans ce calcul à long terme. Les puissants financiers qui tirent les ficelles de la politiques canadiennes utilisent, quand les circonstances le commandent, toutes les cartes de la donne politique, peu importe leurs couleurs.
Après le déluge de sondages – à la méthodologie douteuse dans certains cas – , et la couverture princière accordée à Jack Layton par la SRC et les médias de Power, l’éditorialiste André PRATTE affirmait, samedi dernier, que les électeurs québécois n’ont certainement pas voté à la légère et qu’ils savaient ce qu’ils faisaient.
L’apparition de jack Layton à «Tout-le-monde-en-parle» n’aurait pas eu d’incidence. D’entrée de jeu, Monsieur Pratte ne fait que tenter de sauver les apparences dans un contexte où la Presse a tout fait pour mousser le NPD.
Par ailleurs, il serait bon de rappeler que, dans un système authentiquement proportionnel, le BLOC aurait récolté autour de 16 ou 17 députés. L’ensemble de la classe médiatique ayant décrété qu’une immense vague orange a déferlé sur le Québec, emportant tout sur son passage et faisant en sorte d’exprimer le ras-le-bol de l’ensemble des citoyens.
Voilà une preuve formelle de l’odieuse manipulation opérée par les médias, dans un contexte où le NPD aura recueilli autour de 40 % du vote des 60 % d’électeurs ayant voté. Dans les faits on parle de 25 % des Québécois qui ont voté pour le parti de Jack Layton. Quand les chroniqueurs et autres éditorialistes disent que les «absents ont toujours tort», en montrant du doigt la classe politique, ils s’adressent de façon perfide au peuple québécois tout entier.
Par ailleurs, le NPD n’a pas simplement réussi à se mettre en selle grâce à l’effort «désintéressé» de Guy A. Lepage et des autres séides de la nébuleuse SRC-Gesca. Les troupes de l’«Orange Crush» ont bénéficié de l’aide tactique d’une cohorte de militants appartenant à deux formations politiques actives au niveau municipal et provincial. Les troupes de Projet Montréal et de Québec Solidaire ont TOUT mis en branle pour favoriser cette percée du NPD. Voilà plus de deux années que les militants du NPD s’activent dans les locaux des deux formations du Plateau Mont-Royal. Certains candidats ou militants de Projet Montréal ont d’ailleurs porté les couleurs du NPD durant les dernières élections.
Amir Khadir et Luc Ferrandez, respectivement de Québec Solidaire et de Projet Montréal, ont tous deux versé des larmes de crocodile après la décapitation politique de Gilles Duceppe. Pourtant, les deux seigneurs de guerre ont donné l’ordre à leurs troupes d’exterminer les cohortes du BLOC. Aucun analyste sérieux ne pourra me contredire sur ce point.
Désormais, les jeunes députés du NPD auront besoin de conseillers politiques et de support militant en terre québécoise. Ils disposeront d’un budget considérable qui permettra d’irriguer les forces de leurs alliés en terres du Québec. Ils pourront aussi faire circuler l’information dans les deux sens entre Ottawa et Montréal, laissant Québec … pour compte. À titre d’exemple, François Legault et ses troupes ne jouissent pas d’une telle machine de guerre, capable de s’imposer sur les trois paliers de la vie politique en terres québécoises.
Amir Khadir n’a plus le choix. Il doit montrer ses vraies couleurs. S’il demeure avec Québec solidaire il deviendra – de facto – le réel lieutenant politique de Jack Layton. Son parti mettra, tôt ou tard, l’option indépendantiste sous les boisseaux devant d’aussi belles perspectives de prise du pouvoir. Et, avec un gouvernement conservateur majoritaire en selle pour au moins deux mandats, la cause de l’indépendance sera évacuée jusqu’à 2020 et même bien au-delà. Madame Marois aura tenu son pari. Faire coïncider son agenda avec celui de ses adversaires.
Pauline Marois n’a PAS fait la preuve qu’elle pouvait prendre en main la cause de la survie de notre nation – bien avant celle de l’indépendance – et elle devra donc s’amender et agir en conséquence d’ici les prochaines élections provinciales.
Amir Khadir – avec sa prestance, son charisme, sa droiture, son flair et son intelligence remarquable – doit quitter immédiatement le camp de nos adversaires réels et prendre la tête du Parti québécois ou d’une authentique coalition républicaine en faveur de la survie du Québec.
François Legault doit retourner dans le giron péquiste ou accepter de travailler avec les éléments proches de la dite gauche québécoise. Il faudra que la droite et la gauche passent par-dessus leurs différends idéologiques et unissent leur force pour la défense de la nation québécoise et de son droit à l’autodétermination. Sinon, les forces adverses auront gagné leur pari.
Le Parti Québécois doit TOUT mettre en œuvre afin de construire une forteresse dans la partie est de Montréal et ouvrir les ponts avec les banlieues du 450. Louise Harel a-t-elle l’énergie nécessaire pour devenir le lieutenant politique du Parti québécois en terres montréalaises ?
Finalement, contrairement à ce que les médias dominants affirment : il n’y a pas de division droite – gauche au sein du Canada. Steven Harper règne sans partage et le Québec ne fait plus figure que d’îlot de zélotes à réprimer dans les meilleurs délais. Les maîtres du jeu viennent en fait de transposer sur le Québec une grille politique faisant en sorte d’imposer une dialectique (droite – gauche) artificielle dans le but avoué d’éradiquer, une fois pour toutes, le mouvement indépendantiste. Il faut, donc, prendre acte et agir sans plus tarder. Il nous reste deux ans.

Squared

Patrice-Hans Perrier181 articles

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Patrice-Hans Perrier est un journaliste indépendant qui s’est penché sur les Affaires municipales et le développement urbain durant une bonne quinzaine d’années. De fil en aiguille, il a acquis une maîtrise fine de l’analyse critique et un style littéraire qui se bonifie avec le temps. Disciple des penseurs de la lucidité – à l’instar des Guy Debord ou Hannah Arendt – Perrier se passionne pour l’éthique et tout ce qui concerne la culture étudiée de manière non-réductionniste. Dénonçant le marxisme culturel et ses avatars, Patrice-Hans Perrier s’attaque à produire une critique qui ambitionne de stimuler la pensée critique de ses lecteurs. Passant du journalisme à l’analyse critique, l’auteur québécois fourbit ses armes avant de passer au genre littéraire. De nouvelles avenues s’ouvriront bientôt et, d’ici là, vous pouvez le retrouver sur son propre site : patricehansperrier.wordpress.com





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10 commentaires

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    10 mai 2011

    Cher ami,
    Je suis tombé sur un militant NDP unilingue anglophone lors d'une conférence de presse donné dans votre local électoral au coin des rue Papineau et Ontario, à la fin d'octobre ou au début novembre 2009.
    C'est un local, même s'il n'est pas permanent ;-)
    Que le NPD, Projet Montréal et Québec Solidaire unissent leurs force j'ai rien contre. Il eu été plus PROBE de le dire ouvertement et, conséquemment, d'admettre que la DOXA officielle du NDP est résolument FÉDÉRALISTE ET CENTRALISATRICE.
    Sinon, j'appuie les bons coups de Projet Montréal envers l'environnement ou certains points de démocratie municipale.
    Mais, je prends acte des tractations plus que douteuses qui se sont mises en place durant les élections.
    Gilles Duceppe a été renversé avec l'aide active de vos militants et idem pour le député du BLOC Thierry Saint-Cyr, dans le Sud Ouest.
    Je n'aime pas le contre-emploi, ni le double-discours et je ne me gênerai plus pour le dire à l'avenir.
    De toutes façons, je crois que ni votre formation, ni Québec Solidaire, n'avez le monopole des questions relatives à la démocratie, à la représentativité ou à l'environnement. Il faut que toutes les formations politiques se les approprient, pour le plus grand bénéfice de tous.
    En politique il est apprécié de dire à quel enseigne on loge, c'est ce que l'histoire, la grande retient.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2011

    Monsieur Perrier,
    Je ne sais pas si on peut me qualifier d'analyste sérieux, mais en tant que directeur général de Projet Montréal, je me permets de rectifier ce que vous appelez des faits qu'aucun analyste sérieux ne peut contredire.
    Tout d'abord, il n'y a pas eu de mot d'ordre, d'aucune instance ou d'aucun leader de Projet Montréal, sur l'attitude à adopter lors de la dernière élection fédérale. Certains élus, attachés ou militants ont effectivement participé à la campagne du NPD. D'autres ont participé à la campagne du Bloc Québécois (une visite sur Facebook pourra vous le confirmer assez rapidement). Ils l'ont fait, dans les deux cas, à titre personnel. Point à la ligne. Il n'y a pas eu de position de parti, et il n'y en aura jamais, sur des élections autres que municipales. À l'image de notre ville, notre parti politique rassemble des fédéralistes et des souverainistes convaincus.
    Par ailleurs, il est exact que "certains candidats" de Projet Montréal ont porté les couleurs du NPD lors de cette élection. Il y en a eu exactement deux, dont une seule sur l'île de Montréal. On est loin d'un appui massif, ou d'une "vague", pour utiliser un terme à la mode.
    Enfin, j'aimerais bien que vous me fassiez visiter un jour les locaux de Projet Montréal sur le Plateau Mont-Royal.
    Patrick Cigana
    Directeur général
    Projet Montréal

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    10 mai 2011

    Bon je sens une certaine confusion dans vos propos Monsieur Tremblay.
    Le Canada est un Dominion, pas un pays, ça c'est une premier point.
    Aux USA, beaucoup d'Américains trouvent la structure fédérale trop puissante et trop envahissante (pas seulement les gens du Tea Party en passant). Ces derniers aimeraient que leur état respectif ait plus d'indépendance et d'autonomie. Mais, des deux côtés de la frontière les élites alimentent un FAUX sentiment de patriotisme afin de garder les citoyens captifs de deux immenses blocs continentaux qui ne fonctionnement pas bien.
    La lutte du Québec pour son indépendance ne fera certainement pas plaisir à votre fameux cartel et à bien d'autres puissances financières qui sont en train de faire disparaître les parquets financiers de Montréal et de Toronto au profit de ceux de Londres et de Hong Kong.
    Les oligarchies qui nous gouvernent ne veulent pas d'un fonctionnement de type confédéral, c'est certain. La Confédération helvétique donne beaucoup de fil à retordre aux mondialistes qui ont imposé un Parlement européen CONTRE la majorité des électeurs de la France et des Pays-Bas, à titre d'exemple. Mais, les idéologues de l'Internationale Socialiste veillent au grain et feront tout pour maintenir le bon peuple dans le carcan d'un Parlement européen qui est en train de détruire la souveraineté de l'ensemble des états qui y sont obligés.
    Pour en revenir au Canada, les Conservateurs régneront sans partage d'ici 2020, tous les analystes s'entendent là-dessus, pas seulement Sir Black (lol).
    Un vote Québécois soi-disant de gauche ni changera rien. Par ailleurs, je dois encore répéter (puisque les gens sont sourds ou malhonnêtes) que 75 % des Québécois en droit de voter n'ont pas opté pour le NPD.
    Dans un contexte international où les notions de gauche et de droite sont fortement remises en question, voilà qu'on enferme le Québec dans la camisole de force d'un faux débat idéologique qui portera sur des pétitions de principe et du vent.
    Certains électeurs dit de gauche partagent les mêmes valeurs avec leurs vis-à-vis de droite, mais le tout est enrobé dans une sauce idéologique afin de diviser les gens.
    Les Québecois, pour une grande majorité (à moins que je me trompe), sont pour le maintien d'une justice sociale, pour la consolidation de l'état moderne du Québec et pour la mise en valeur de la langue, du territoire et des talents de la collectivité.
    Beaucoup de gens ne veulent, toutefois, pas d'un état intrusif et paternaliste qui nous taxerait encore plus et nous imposerait de nouvelles lois étouffantes.
    Pour reprendre les termes obligés d'un débat imposé par les idéologues: les gens veulent une social-démocratie «légère», si vous préférez.
    Curieusement, le NPD qui prône une place forte pour l'état, ne parle PAS de diminuer le niveau de taxation pour les travailleurs et les classes moyennes et de hausser celui des grandes fortunes et des grandes corporations.
    Cette fameuse gauche que vous semblez protéger avec véhémence n'a pas le monopole du progressisme. Comme le Parti socialiste français, elle s'ÉCRASE toujours devant le grand capital, ne proposant RIEN de concret pour les petites gens et s'active à renforcer la puissance des grands syndicats qui représentent les employés de l'état.
    Des tonnes de sondages l'ont prouvé et aussi votre boussole chérie de la SRC: le commun des mortels n'est pas contre les services et les employés de l'état, il veut simplement que l'on maintienne le tout à un niveau pas trop complexe et onéreux et que l'on pense à l'IMMENSE majorité des gagnes petits (30 000 $ et moins par année - 75 % de la population selon Statistique canada)qui ne compte que sur des emplois précaires, sans protection aucune et dans bien des cas sans avantages sociaux ou si peu ...
    Les gens réclament de la JUSTICE et de l'équité pour tous, pas seulement pour une poignée de technocrates ou d'employés de l'état hautement protégés. Cela ne signifie PAS que le commun des mortels prône le démantèlement de l'état et la destruction des syndicats.
    La gauche caviar a, durant les 30 dernières années, laissé progresser le GRAND CAPITAL financier, la délocalisation des emplois, l'usage d'une main d'oeuvre mobile et sans attache , les taux d'intérêts et les pratiques usuraires écraser les petits et détruire nos gouvernements, l'éducation se dégrader au gré d'une infinité de réformes coûteuses et inefficaces, et j'en passe des vertes et des pas mûres.
    Alors, qui suis-je ? Un idéologue de droite ? Certainement pas.
    J'étais de gauche à une certaine époque et j'ai réalisé qu'une grande part du discours de cette mouvance repose sur des considérations idéologiques qui sont en porte-à-faux face à la réalité politique et économique.
    Et, je ne suis pas en train de dire que les mesures de la sociale-démocratie sont trop coûteuses et qu'il faille payer notre déficit et tout le baratin de l'Institut économique de Montréal ... certainement pas. Plusieurs de mes articles antérieurs sur l'économie et le budget du Québec attestent de mes prises de positions résolument anti-néolibérales.
    Évitons de transposer en sol québécois le débat gauche - droite stérile qui est en train de diviser et de détruire la France au moment d'écrire cette dernière réplique.
    En guise de conclusion: je n'ai pas écrit que les formations québécoises qui ont milité pour le NPD sont des ennemis, mais j'ai bien dit des ADVERSAIRES.
    Le première interlocuteur qui m'a répondu me somme de démontrer en quoi Québec solidaire maintien une pétition de principe en faveur de l'indépendance. Il devrait plutôt demander aux leaders de cette formation comment ils entendent jouir du retour d'ascenseur venant d'un parti FÉDÉRALISTE CENTRALISATEUR tout en nous promettant des lendemains qui chantent pour l'indépendance. C'est ça le double discours et la duperie politique à son meilleur.
    Désolé, mais tout comme une majorité d'observateur de la scène politique je constate que «tout ne va PAS bien Madame-la-Marquise» !
    C'est pourquoi j'invite Amir Khadir et les éléments réellement indépendantistes et RÉALISTES de Québec solidaire à quitter ce parti et à rejoindre le Parti québécois ou une Coalition authentiquement patriote et, ne l'oublions pas, PROGRESSISTE.
    Alors, svp, j'invite les prochains débatteurs à un peu plus de probité intellectuelle tout en me félicitant d'avoir fait ma part pour relancer le débat. Merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2011

    "Près de 40 pays ont célébré leur accession à l’indépendance depuis quelques décennies."(Patrice Hans Perrier)
    Oui. Mais, voyez-vous, nous, nous faisons déjà partie de l'OTAN. L'Écosse aussi, remarquez. Et tous les autres peuples qui souhaitent aussi encore leur indépendance. Pas d'appui à l'indépendance, ici. L'élite "souverainiste" a bien été matée et son rôle est de faire tourner en rond.
    Ne voyez-vous donc pas que cette situation fait l'affaire du cartel bancaire mondial dont le quartier général est à Londres ?
    L'opposition Canada-Québec a toujours fait leur affaire et ils l'ont bien entretenu. Ils ont dû provoquer la guerre civile aux USA en 1860 pour arriver aux mêmes résultats. Ils ont enfin pris contrôle de la banque centrale 50 ans plus tard et c'elle du Canada en 1974.
    Biensûr que les nationalistes canadians nous haïssent !
    Desmarais qui est au service du cartel financier devait remédier au ras-le-bol des Québécois envers ce tergiversage de la machine souverainiste qui n'excitait plus personne et qui a même endormi le mouvement chez les militants. Il fallait assurer le maintient de la distinction Canada-Québec. Ralumer la flame Canada-Québec (diviser pour régner).
    Le cartel bancaire n'a aucune objection à l'indépendance du Québec, en autant qu'elle le serve. Une victoire des indépendantistes en 1995 aurait fait leur affaire. Un Canada scindé en deux aurait été encore plus facile à dominer et plus facile à désyndicaliser le Québec. Mais, ils doivent aussi maintenir l'illusion qu'ils sont du bord aux Canadians dans le ROC. Ils ne peuvent donc pas soutenir ou même parraître soutenir l'indépendance du Québec. Les pauvres Canadians doivent toujours croire qu'ils ont un Canada indépendant. Comnme les Américains d'ailleurs.
    Ce sera donc la division gauche droite qui nourrira l'opposition Canada-Québec. Les libéraux étant aussi usés que le PQ et Bloc.
    La droite à Harper a le même mandat que Desmarais; démolir les syndicats au Québec pour le compte du cartel bancaire à Londres. S'il faut l'indépendance pour y arriver, soit. Ils vont donc s'assurer d'avoir le contrôle des deux côtés. C'est évident qu'ils contrôlent depuis longtemps déjà le NPD et le PCC. Pas de doute qu'ils voient ici l'occasion de contrôler la gauche québécoise et donc les syndicats pour détruire de l'intérieur. Ils ont déjà un premier pion, Yan Sénéchal, le fondateur principal du Réseau Liberté Québec qui est actuaire pour la FTQ. Il y en a d'autres c'est certain.
    Il faudra être très vigilant. Nous ne voulons pas une indépendance illusoire comme le sont les USA et le Canada.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    « P.S. : Pour ce qui est de Normand Lester, l’affaire est réglée : nous sommes tous des ti-counes.
    http://www.ledevoir.com/politique/c...
    Il faudra quand même avoir un minimum de compassion pour que quelqu’un veille à ce qu’il ne se jette pas du haut d’une falaise. »
    J'avoue, M. Savoie, que lorsque j'ai lu cette dernière phrase, c'est l'écran de mon ordi qui a reçu le baptême avec ma dernière gorgée de café !
    Guy Le Sieur
    Vive la République de l'Amérique française

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    9 mai 2011

    Rassurez-vous, nous ne sommes ni des ti-counes, minounes, poupounes ou quoi encore ... lol
    Tout de même, nous sommes pas mal éberlués, admettez-le, même plusieurs de mes amis intimes qui ont voté NPD ont du mal à s'y retrouver.
    Finalement, je ne suis pas en position victimaire, au contraire, j'ai dit qu'il fallait prendre acte et livrer le combat à la fin de mon papier.
    Comme je suis bon joueur je vous accorde qu'il y a un ton un peu alarmiste dans mon papier, comme dans ceux de tant d'autres de mes collègues scribouilleurs !
    Et, je ne suis pas en guerre contre le NPD, Québec Solidaire ou Projet Montréal, c'est tout de même pas eux les ennemis...
    je les fustige un peu pour réveiller les consciences et donner quelques coups de pieds au cul des biens pensants de la rectitude gauchisante. Ceci étant dit, je ne suis ni de gauche, ni de droite. Me considérant comme un progressiste et un républicain à l'esprit ouvert... mais, aux émotions à fleur de peau quelques fois. Comme tout le monde.
    Merci pour vos commentaires. Si quelqu'un de chez Québec Solidaire venait me foutre son pied au cul ... et bien, je relancerais le débat sans m'écraser !
    Comme disait Lester (et là je suis 100 % en accord avec lui) ne soyons pas SOLIDAIRES comme des moutons de Panurge SVP !

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    P.S. : Pour ce qui est de Normand Leyster, l'affaire est réglée : nous sommes tous des ti-couns.
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/322896/libre-opinion-sains-d-esprit-les-quebecois
    Il faudra quand même avoir un minimum de compassion pour que quelqu'un veille à ce qu'il ne se jette pas du haut d'une falaise.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    J'entends vos arguments.
    Cependant, je serais rassurer que vous puissiez aussi évaluer la possibilité que certains journalistes à la solde des magnas de la presse soient sur les dents. Eux, ils ont vite saisi le pouvoir explosif de la situation actuelle. Ils marchent actuellement sur des oeufs. Vous pouvez vous attendre à ce qu'ils fassent tout pour noyer le poisson.
    Nous sommes en guerre, M. Perrier ! Je serais heureux de vous voir adopter une attitude combative plutôt que défensive et que vous ne vous sentiez plus écrasé par cette force. Vous avez aussi des moyens pour faire avancer l'histoire.

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    9 mai 2011

    25 % du peuple a voté pour la vague orange, je n'ai jamais dit que ce fut le l'oeuvre de la majorité.
    Les poteaux élus (la majorité) du NPD ne changeront pas les règles et statuts du parti. Jack Layton affirme, lui-même, être en faveur de la protection de la langue française et même de la loi 101 mais ... il s'oppose à ce que la loi 101 s'applique aux fonctionnaires fédéraux oeuvrant en sol québécois ... allez lire le dernier billet de J-F. Lisée.
    Je suis loin d'être désespéré, tout simplement en colère face à la duplicité des médias et d'une partie de la classe politique qui fait dans le double-jeu.
    Le beau risque du NPD est un coup d'épée dans l'eau: Harper possède sa majorité et pas grand monde a voté pour la vague orange à l'extérieur du Québec. Les députés du BLOC connaissaient - dans certains cas - fort bien les dossiers de leur région respective et entretenaient des relations de longue date avec leurs commettants. Qu'en sera-t-il maintenant ?
    Vous me reprochez d'être critique et un peu dur. Allez lire le billet de Normand Lester dans le Devoir d'aujourd'hui et vous m'en donnerez des nouvelles.
    En conclusion, je n'ai pas traité le peuple québécois de ceci ou cela, je m'en suis plutôt pris aux médias du pouvoir et à une certaine mouvance dite de gauche qui fait dans le DOUBLE-JEU.
    Les faits sont énoncés de long en large dans mon article, relisez-le svp.
    Mon espoir c'est que les gens se réveillent et cessent de s'en remettre au «chant des sirènes» de notre classe politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 mai 2011

    Je note dans votre interprétation des résultats électoraux une certaine note de déception et même de désespoir. J'ose espérer que vous êtes capable de vous élever au dessus de la mêlé et de faire le tour d'un sujet pour en découvrir les différentes facettes. Car en vous identifiant strictement au point de vue que vous défendez maintenant, vous vous condamnez vraisemblablement à de la souffrance et à une certaine inertie.
    Je comprend votre tristesse et votre dépit mais ces émotions que vous souhaitez atténuer ne vous pousseraient-elles pas à élaborer un certain nombre d'affirmations qui ne sont pas démontrables ou justifiées.
    Prenons, par exemple, votre opinion que les nouveaux députés québécois du NPD sont tous fédéralistes. Avez-vous pris la peine de vérifier si elle était fondée ? Y a-t-il une différence entre ce que vous dites et le fameux mantra qui énonce que les québécois sont tannés de se faire parler de "séparatisme" ou qu'ils ne veulent plus de référendum ? Puisqu'on le dis, c'est que ça doit être vrai, n'est-ce pas ?
    Serait-il possible que votre croyance en un NPD centralisateur soit devenu dépassée et obsolète par la nouvelle répartition de sa députation ?
    Pourquoi dites-vous que QS est plus présent maintenant à l'intérieur des rangs du NPD que les organisateurs de provenance souverainistes ? Je veux que vous me donniez des preuves pour que j'y crois.
    Vous craignez sans doute que le peuple québécois vous ait trahi pour vous accrocher à l'idée que c'est ti-pit Guy A. Lepage qui a influencer le vote québécois. Il faut vraiment se sentir menacé pour croire que VOTRE peuple est incapable de prendre des décisions autrement que par procuration. Si vous avez un tel jugement sur vos concitoyens et sur vous-même, je ne crois pas que vous ferez un bon soldat dans la terrible bataille qui s'annonce.