Nous vous présentons ici un extrait du discours prononcé hier soir, à Jonquière, par le premier ministre canadien.
Parmi les réussites de notre nouveau gouvernement dont je suis le plus fier, il y a la reconnaissance par le Parlement canadien du fait que les Québécoises et les Québécois forment une nation au sein d'un Canada uni.
Nous avons franchi un pas historique. Parce qu'en adoptant cette résolution, les Canadiens ont dit oui aux Québecois, et les Québécois ont dit oui au Canada.
En politique on prend des risques, mais les questions d'unité nationale et de réconciliation nationale sont plus importantes que n'importe quel parti ou que n'importe quelle personne.
Après beaucoup d'hésitation, le chef du Bloc québécois, M. Gilles Duceppe, s'est finalement rallié à notre résolution sur la nation québécoise. Mais il a été obligé, avant de le faire, de consulter, beaucoup de monde: André Boisclair, Lucien Bouchard, Bernard Landry, Jacques Parizeau et Gérald Larose mais il ne m'a pas consulté.
S'il m'avait consulté, je lui aurais dit, tout simplement: "Gilles, sois fidèle à l'histoire des Québécois au Canada."
La réalité, c'est que les Québécois ont fondé le Canada. Et ils ont puissamment contribué, génération après génération, à en faire une des grandes réussites de l'histoire. Pour faire avancer leur cause, les partisans de l'indépendance du Québec voudraient nous faire croire que nation québécoise et unité canadienne ne vont pas ensemble. En réalité, le Canada a réussi parce que la nation québécoise en fait partie.
Et la nation québécoise existe toujours parce qu'elle est une partie intégrante du Canada, le berceau des communautés francophones qui existent à travers le pays. La nation québécoise continue d'exister aujourd'hui car sa langue, sa culture et ses institutions juridiques ont été protégées dans nos constitutions successives.
Je crois profondément que la meilleure garantie que cette nation québécoise pourra continuer de s'épanouir vient de sa participation à l'ensemble canadien. Il est vrai qu'à certaines époques les Québécoises et Québécois ont pu souffrir d'un fédéralisme centralisateur, paternaliste, antagoniste même. Mais nous avons prouvé, comme nouveau gouvernement, que nous voulons, que nous pouvons et que nous avons pratiqué un fédéralisme d'ouverture qui permettra à la nation québécoise d'exprimer toute sa personnalité et de remplir tout son potentiel dans une relation de respect et de collaboration avec nos partenaires.
Quand on fait partie d'une nation, il est parfaitement normal d'être nationaliste. Il est parfaitement normal de vouloir préserver et développer son histoire, sa langue, sa culture et ses institutions. Non seulement je comprends et respecte ce sentiment; je veux vous aider à le réaliser.
C'est précisément ce que notre gouvernement a fait en faisant adopter par le Parlement canadien la résolution qui reconnaît que les Québécois et Québécoises forment une nation au sein d'un Canada uni. Et nous avons matérialisé cette idée dans l'accord historique invitant le gouvernement du Québec à participer à l'UNESCO en lui donnant un rôle officiel au sein de la délégation canadienne.
Mais, contrairement à ce que voudraient vous faire croire les prophètes de malheur, les défaitistes chroniques, nationalisme ne veut pas dire séparatisme. Les vrais nationalistes ne veulent pas démolir, ils veulent construire. Les vrais nationalistes ne veulent pas bloquer l'avenir, ils veulent en ouvrir les portes plus grandes. Les vrais nationalistes n'ont pas peur de la réalité, Ils veulent l'améliorer.
(...)
Nous avons pris des mesures pour que votre argent, l'argent que vous gagnez honnêtement, à la sueur de votre front, vous revienne à vous et votre famille pas aux amis du Parti libéral. Bien sûr, le Bloc a dénoncé la corruption des libéraux fédéraux. Mais ce n'était pas suffisant de dénoncer les libéraux fédéraux leurs scandales, leur inaction, leur philosophie centralisatrice, Il fallait les chasser du pouvoir! Et les remplacer! Et grâce à vous, c'est ce que nous avons fait.
Mais ce n'est pas fini: il nous reste encore beaucoup de choses à faire pour réaliser notre programme de vrai changement. Nous nous sommes engagés à régler le déséquilibre et ramener l'équilibre dans la fédération canadienne. Et nous allons le faire! Parce que nous sommes des gens de parole!
Nous avons promis de pratiquer un fédéralisme d'ouverture et de limiter le pouvoir du fédéral de dépenser en respectant les compétences des provinces. Et nous allons continuer de le faire. Parce que nous sommes des gens de parole!
Un pas historique
Le Canada a réussi parce que la nation québécoise en fait partie et la nation québécoise existe toujours parce qu'elle est une partie intégrante du Canada
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
25 septembre 2007Ne pas se plaindre toute sa vie des tracasseries accidentelles du Canada-Anglais.
mardi, 25 septembre 2007 Bruno Deshaies
Je comprends les opinions de mes compatriotes qui ne croient pas les propos de Stephen Harper. Ils ont raison, mais ils ne livrent qu'une lutte nationale au deuxième degré sur les modes de gouvernement quand ce n'est pas au premier degré, de notre mécontentement ou de nos sentiments négatifs envers l'Autre. Or, la lutte nationale au 3e degré vise à mettre en cause non pas les manières de gouverner, mais à savoir qui gouverne.
Si nous voulons nous gouverner nous-mêmes, il faudra en venir à la lutte nationale qui déterminera que nous allons nous gouverner nous-mêmes sans la présence d'un autre gouvernment qui se superpose, qui prend notre place ou qui gouverne à notre place. Pour être indépendant, il faut se gouverner nous-mêmes dans tous les domaines tant à l'interne qu'à l'externe avec à notre service un État souverain.
Archives de Vigile Répondre
19 décembre 2006Harper : hypocrite et méprisant. Le même qui disait il y a à peine quelques années que le Canada n'était pas un pays bilingue. Le fait qu'il nous oblige par sa motion à demeurer "dans un Canada uni" réflète son mépris profond pour notre peuple qui résiste depuis toujours à l'hégémonie anglo-saxxone. Au fond, tout ce qu'il veut, c'est obtenir son gouvernement majoritaire par le biais de votes supplémentaires québécois. Entre lui et les libéraux, c'est pas ce que j'appelle avoir l'embarras du choix au fédéral. Le Bloc est donc pour moi une solution toujours aussi pertinente qu'il y a dix ans. C'est désolant comment la moitié de la population du Québec ne réalisent pas le potentiel qu'ils auraient s'ils vivaient dans un Québec indépendant. Être toujours à quatre pattes devant le fédéral sans rien obtenir comme Charest l'a fait la dernière année, c'est pas ce que j'appelle vivre dans une nation qui peut s'épanouir. Personne ne me fera jamais changer d'avis : je suis un Québécois qui veut son pays.
Archives de Vigile Répondre
19 décembre 2006Une hirondelle ne fait pas le printemps...
Réal Ouellet
Chicoutimi, PQ