Un parti malade

Dion-le-fossoyeur


Le Parti libéral du Canada est malade. Les libéraux sont démoralisés, déboussolés, divisés.

Les résultats des élections complémentaires de lundi n'ont rien pour redonner la santé à la formation. Malgré les victoires sans surprise dans deux circonscriptions de Toronto, les libéraux ont frôlé la catastrophe, la courte victoire de leur candidate dans Vancouver-Quadra révélant une faiblesse inexplicable du PLC dans cette circonscription réputée sûre.
Démoralisés: au Québec en particulier, les libéraux qui restent - 10 000 membres - se demandent où va leur parti. Leur chef ne passe pas. Si des élections étaient déclenchées à court terme, il leur faudrait trouver en vitesse plus d'une trentaine de candidats. L'aile québécoise est déchirée par les querelles. On prête au lieutenant politique de M. Dion pour le Québec, Céline Hervieux-Payette, l'intention de se débarrasser du président du PLC-Q, Robert Fragasso, lors de la prochaine rencontre de l'exécutif, demain soir.
Divisés: les séquelles du leadership demeurent. Les deux candidats les plus forts de la course nourrissant toujours la même ambition, il est inévitable qu'ils placent leurs pions, au cas où. Stéphane Dion a beau être le chef, il n'est pas à la hauteur politique de l'un ou de l'autre de ses anciens adversaires. L'arrivée de Bob Rae à la Chambre des communes risque de porter ombrage à M. Dion, dont les performances parlementaires sont déjà éclipsées par celles de M. Ignatieff.
Déboussolés: sur certaines questions, les orientations du parti sont loin d'être claires. C'est le cas, en particulier, de l'avenir de la mission canadienne en Afghanistan. La position du Parti libéral sur les relations fédérales-provinciales et sur la question québécoise est bipolaire: les libéraux ontariens (dont M. Rae) restent fidèles à ce qu'ils croient être l'héritage de Trudeau, leurs camarades québécois estiment que le parti doit revoir de fond en comble sa philosophie.
Est-il possible pour une formation politique aussi mal en point de se lancer en campagne électorale en espérant l'emporter? Certains libéraux sont convaincus que c'est la seule façon d'extirper le mal. Une victoire à l'arraché permettrait à Stéphane Dion de s'imposer enfin, une défaite paverait la voie à une nouvelle course à la direction.
Cette stratégie du saut périlleux sans filet n'est toutefois ni dans l'intérêt du Parti libéral ni dans celui du pays. Les libéraux doivent offrir aux Canadiens une solution de rechange crédible au gouvernement conservateur. Il est douteux qu'ils y parviennent dans l'état actuel du parti.
Il serait de loin préférable que Stéphane Dion, Bob Rae et Michael Ignatieff consacrent le printemps et l'été, ensemble, à remettre le parti sur pied, à remonter le moral des militants et à convenir d'un programme cohérent. Il est sans doute trop naïf d'espérer que les choses se passent ainsi.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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