Réplique à André Pratte

Un bilinguisme à sens unique?

Tribune libre 2008

Dans [son éditorial de jeudi->11657], André Pratte s'interroge sur la pertinence des
inquiétudes soulevées par la fréquentation des cégeps anglais par près de
la moitié des allophones pourtant issus des écoles françaises.
«Si on veut
que les jeunes Québécois soient bilingues, pourquoi s’inquiète-t-on du fait
que certains profitent de l’existence chez nous d’institutions de langue
anglaise ? Mme Marois ne convient-elle pas elle-même que l’immersion est le
meilleur moyen d’apprendre une langue ?», écrit-il.
La question est
pertinente. Une partie de la réponse coule de source lorsque qu'on retourne
la question comme une chaussette. Certains prétendent que tous ces
allophones issus du secondaire français poursuivent leurs études au cégep
anglais par désir de bilinguisme. Pourtant, les allophones issus du
secondaire anglais ne choisissent le cégep français qu'à 0,5% et ce
quasi-néant ne s’est pas démenti depuis de nombreuses années.
Une fois la
chaussette retournée, la question de M. Pratte pourrait se lire comme suit
: ces allophones ayant acquis une excellente maîtrise de l'anglais au
secondaire ne devraient-ils pas profiter de l’existence chez nous
d’institutions de langue française pour devenir bilingues ?
Voilà qui
démontre que ce qui attire les allophones issus de l’école secondaire
française au cégep anglais, ce n’est pas l’attrait du bilinguisme mais bien
celui de l’anglais.
Christian Gagnon

Montréal
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CHRISTIAN GAGNON, ing.
_ L’auteur a été président régional du Parti Québécois de Montréal-Centre d’octobre 2002 à décembre 2005





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