Le gouvernement Couillard passe le bâillon pour adopter le plus rapidement possible la hausse des tarifs de garde, essentielle à l'atteinte de l'équilibre budgétaire selon le premier ministre.

«Les contribuables perdent un million $ par jour sans l’adoption de cette loi», a lancé Philippe Couillard à l’Assemblée nationale, qu’il a convoquée ce matin en séance extraordinaire. «Non, ils vont le payer chaque jour», a répliqué le péquiste Stéphane Bédard.

Le premier ministre estime que le projet de loi fourre-tout 28 est essentiel à l’équilibre des finances publiques. Ce projet de loi module les tarifs de garde dans les CPE, diminue le salaire des pharmaciens et permet au gouvernement de mettre la main sur les trop-perçus d’Hydro-Québec.

M. Couillard minimise l’usage de la procédure exceptionnelle du bâillon, qui permet d’adopter à la va-vite un projet de loi. «Tous les partis l’ont fait», a-t-il laissé tomber.

La technique «Harper»

Or, l’usage d’un bâillon pour faire adopter un immense projet de loi qui touche plusieurs secteurs met en furie les partis d’oppositions. «On est en train d’Harperiser le parlement», a dénoncé Stéphane Bédard. Il estime que le projet de loi «aurait dû être scindé». «Les hausses de tarifs de garderie avec les lois budgétaires, la mine, les pharmaciens, ça n’a rien à voir. Le gouvernement adopte la méthode Harper. C’est la journée où ils décident de donner la claque aux régions et aux familles», a-t-il ajouté.

Les caquistes accusent d’ailleurs le gouvernement de rompre ses promesses électorales. «C'est aujourd'hui que les libéraux vont rompre officiellement leur promesse de ne pas hausser les tarifs au-dessus de l'inflation. C'est aujourd'hui qu'on va voir, donc, des tarifs qui seront modulés. Ce n'est pas ce que M. Couillard avait annoncé en campagne électorale», a dénoncé le député François Bonnardel. Il estime que l’usage du bâillon après seulement 20 heures de travaux parlementaires est une «honte».

Son chef François Legault estime lui aussi que la classe moyenne sera appauvrie par le projet de loi 28, qui devrait être adopté tard dans la nuit de lundi.

Pour Françoise David, Philippe Couillard a fait de «l’austérité» son cheval de bataille et que ce bâillon en est la preuve.