Un an, déjà...

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Confusion burlesque






Depuis la mort de Jacques Parizeau le 1er juin de l’an dernier, le vide immense qu’il laisse derrière lui se fait de plus en plus sentir. En cette ère d’austérité, son humanisme enraciné dans le réel manque terriblement à l’appel.




Au sein même de sa famille politique, sa clarté incurable sur l’indépendance et la pertinence aiguisée de ses réflexions longuement mûries manquent tout autant.




Toujours en quête d’une relève, l’ex-premier ministre voyait en Jean-Martin Aussant le «levain dans la pâte» d’un mouvement fragilisé depuis le dernier référendum par le silence du Parti québécois sur sa propre option.




En mars 2014, il voyait aussi en Pierre Karl Péladeau l’arrivée d’un homme qui, écrivait-il, «ne craint pas l’indépendance».




Chacun cherche son chef




Aujourd’hui, M. Aussant se fait toutefois attendre. PKP n’est plus de la joute. Quant au PQ, replongé en course à la chefferie, il se cherche son sixième chef depuis la démission de Jacques Parizeau. C’est tout dire.




Quatre candidats s’en disputent la chefferie. Après la brève parenthèse du déblocage sous PKP, certains retombent néanmoins dans le même vieux flou qui, depuis 1996, plombe pourtant le PQ et l’option elle-même.




Alexandre Cloutier propose «huit chantiers pour un nouveau projet de pays», mais se fiera à son «flair» pour décider s’il s’engagera ou non à un référendum pour les réaliser. Or, pourquoi proposer un «projet» de pays sans être même sûr de vouloir le soumettre par après à la population?




En s’engageant à un référendum d’ici la fin d’un premier mandat, Martine Ouellet est certes la plus claire, mais peut-elle être aussi la plus rassembleuse? La course le dira.




Véronique Hivon table avec raison sur une remobilisation par la base. Face à la division du vote francophone, elle mise sur la «convergence» des forces souverainistes. Sur le référendum, elle statuerait d’ici l’élection de 2018, mais promet une «démarche» claire pendant la course.




Perdus dans l’espace...




Derrière sa façade de «réalisme», l’offre de Jean-François Lisée est en fait la plus surréaliste des quatre. Pour sortir les libéraux, il s’engage à ne pas tenir de référendum dans le premier mandat tout en jurant qu’il en tiendrait un au deuxième mandat après 2022.




Or, quels électeurs opposés à la souveraineté seraient assez masochistes pour lui faciliter la tâche en lui donnant le pouvoir en 2018? Poser la question, comme on dit...




Versant maintenant dans l’absurde, trois députés péquistes qui ne se présentent pas eux-mêmes, dont Nicolas Marceau, proposent un référendum, mais sur deux questions: souveraineté ou fédéralisme renouvelé?




Sorte de simili «beau risque» ou de «sortie de secours» alambiquée, l’idée est surtout celle d’un flirt ouvert avec la CAQ. Un genre de énième «dernière chance» au Canada tout en espérant, disent-ils sans rire, qu’elle ne viendra pas.




Un an à peine après le dernier départ de Jacques Parizeau, ce retour burlesque au «beau risque» boucle la boucle dans la confusion la plus totale.



 




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