LIBRE OPINION

Trois questions sur l’UPAC

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Les partisans Libéraux s'indignent et s'inquiètent

Les dernières semaines ont été plutôt chargées en politique québécoise. Arrestations pour des motifs de corruption de sept personnes proches de la politique (cinq libéraux et deux péquistes) par l’UPAC, parmi lesquels Nathalie Normandeau et Marc-Yvan Côté, courriels de ce même Marc-Yvan Côté révélés à l’émission Enquête et qui ont impliqué le ministre Sam Hamad qui a fini par démissionner du Conseil des ministres après une bien étrange « fuite » en Floride.

De son côté, le grand patron de l’UPAC, Robert Lafrenière, a été nommé pour un second mandat de cinq ans par un gouvernement qui, à cet égard, n’avait pas vraiment le choix de le renommer ou non. Il faut dire qu’au mépris de tout devoir de réserve, le commissaire Lafrenière avait abondamment dit et redit sur la place publique son désir d’être reconduit dans ses fonctions. Dans le monde du haut mandarinat public, une telle cabale, ça ne se fait pas.

Cette énumération de faits ne doit pas occulter une situation plutôt malsaine créée par l’UPAC elle-même. Ainsi, les arrestations des sept personnes le 17 mars dernier, le matin du budget du Québec, peuvent être interprétées de deux façons. Ou bien cela démontre l’entière indépendance de l’UPAC, ce qui est une excellente chose ; ou bien cela indique une intention de faire dérailler la stratégie de communication du gouvernement, ce qui est une moins bonne chose, car l’UPAC n’a pas à faire directement ou indirectement de la politique.

Si, faisant preuve de bonne volonté, on accepte l’hypothèse de la « coïncidence » pour les événements du 17 mars, jour des arrestations plutôt spectaculaires, cette hypothèse, toutefois, ne tient plus la route avec le coulage des courriels de Marc-Yvan Côté à l’émission Enquête de Radio-Canada. On peut penser que cette fuite de courriels a vraisemblablement été orchestrée par quelqu’un à l’UPAC.

Pour les gens qui ne connaissent pas le réel fonctionnement des médias, il ne faut pas toujours croire les médias quand ils disent ou écrivent qu’ils ont « découvert » des documents compromettants. En réalité, ces documents sont très souvent fournis aux médias par des personnes qui ont leurs propres visées.

On peut douter que les journalistes ou les recherchistes de l’émission Enquête aient « découvert » les courriels de Marc-Yvan Côté. C’est vraisemblablement une ou des personnes de l’UPAC qui a ou ont fourni ces documents aux artisans de l’émission. Il n’y a pas « d’accident » ou de « coïncidence » ici. Cela fut « arrangé avec le gars des vues », pour reprendre une vieille expression. Tout cela soulève quelques questions sur cette Unité permanente anticorruption.

Des questions gênantes

La première de ces questions concerne le commissaire Lafrenière lui-même. Manifestement, M. Lafrenière aime la publicité et les médias. Pour celui qui dirige l’Unité permanente anticorruption du Québec, cela, en soi, est malsain. Le commissaire Lafrenière doit retourner dans une certaine pénombre qu’il n’aurait jamais dû quitter. Il doit apprendre à cesser de placoter avec les journalistes chaque fois qu’il en rencontre. Nous savons qu’il ne fait probablement pas cela, mais c’est la perception qu’il a créée dans le public. Qu’il rencontre la presse une ou deux fois par année, c’est une bonne chose. C’est prévu dans la loi. Qu’il soit régulièrement dans les médias en est une autre, plutôt mauvaise. L’UPAC doit être présente dans les esprits par les actions qu’elle accomplit en vertu de son mandat, et non en raison du placotage de son grand patron.
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