"Taisez-vous, les tatas! On va vous montrer comment se battre"

Tribune libre 2008

TASSEZ-VOUS LES TATAS, ON VA VOUS MONTRER COMMENT SE BATTRE (traduction libre d’une déclaration du secrétaire américain à la Défense, Robert Gates)

Dans une entrevue accordée au Los Angeles Times, Robert Gates a affirmé que les forces de l'OTAN servant de chair à canon en Afghanistan - pour la plus grande gloire de l’Empire américain - ne sont pas bien entraînées pour contrer l’insurrection talibane. Il a rajouté que nos soldats hésitent à patrouiller pour éviter des pertes et qu’ils répugnent à se faire accompagner de l'armée nationale afghane. En conséquence, affirme-t-il : Les troupes s'isolent des populations et favorisent ainsi le retour en force des talibans.

Ben voueillons donc… Un secrétaire d’État à la Défense, c’est intelligent ! Il est impossible qu’il ait fait ce genre de déclaration.

Ouf! J’avais presque raison…

Constatant les répercussions de la gaffe qu’il venait de faire, ce monsieur a déclaré la main sur le cœur, juré, craché, qu’il fait maintenant partie du club des mal cités, ce que s’est empressé de confirmer notre ministre de la Défense, Peter MacKay.

Il me semblait aussi qu’un homme aussi important ne pouvait mépriser à ce point les soldats de pays amis qui se font tuer pour une guerre déclarée par les Américains. D’autant que le « nouveau » gouvernement du Canada appelle cela une mission de reconstruction des écoles ou de distribution de crayons au bénéfice des petites Afghanes.

Mmmmmm… À bien y penser, je ne suis pas certain qu’il soit sincère, là!

Après avoir suggéré de transformer les bérets bleus en bérets verts (grâce à l’amitié réciproque que se porte le premier ministre Harpeur et le président Bush), voici que les Américains viennent nous faire la leçon, à nous les caves contribuables qui font en sorte que l’armée canadienne nage maintenant dans le ca$h, avec les milliards qui pullulent depuis que ce gouvernement minoritaire (?) a pris le pouvoir à Ottawa.

Qu’allez-vous penser là?
Que cette guerre ne sert que les intérêts des marchands d’armes?

La vérité est que ce bon gouvernement s’assure que nos politiciens effectuent régulièrement des allers-retours Canada Kandahar, afin de constater à quel point tout va très bien sur le terrain. La preuve? Certains emportent dans leurs bagages des crayons neufs et d’autres, des Joe Louis bien chocolatés, plein de gras trans, pour accompagner le café de Tim Horton’s (le casse-croûte préféré de notre premier ministre). Après tout, c’est tellement bon pour la bedaine et le moral des troupes!

De plus, il faut se réjouir du fait que le sublime Max Bernier (maintenant le ministre des Affaires étrangères, l’alter ego canadien de Condoleeza Rice – ayoye!) s’est fait un plaisir d’aller les « délivrer » sur place, en guise de présents de Noël pour nos valeureux soldats.

La belle vie quoi!

J’ai souligné à plusieurs reprises combien je compatissais avec les soldats et leur famille. J’ai souvent écrit un texte (trop rarement publié) lors du décès de ces hommes qui ont subi un entraînement (un lavage de cerveau) permettant d’accepter, pourquoi on les envoyait là-bas au lieu de remplir le mandat que nos soldats ont toujours accompli de bon cœur, c’est-à-dire une vraie mission de pacification, une mission de casque bleu !

Hélas, aujourd’hui, on ne peut plus reculer sans respecter notre engagement qui DOIT prendre fin dès février 2009. Au début, on a cherché à convaincre le bon peuple du bien-fondé de cette mission que l’on ne nous a surtout pas présentée comme étant une mission militaire pro-active et terriblement dangereuse.

Rappelons que l’on nous a plutôt persuadés qu’il fallait aller là-bas pour construire des écoles (cette raison ne tient plus depuis fort longtemps) et pour permettre aux petites filles d’avoir une vie d’écolière avant de porter la burqa que revêt encore leur mère, malgré notre présence en ces lieux…

Maintenant que plusieurs militaires canadiens et québécois ont donné leur précieuse vie, on nous assure que nous devons rester – au moins jusqu’en 2011 - pour ne pas trahir ceux qui sont morts au bout du monde.

Au bénéfice de qui ?
Au bénéfice de quoi au juste?

Je termine en rendant un hommage particulier au dernier sacrifié qui s’était engagé pour des considérations économiques (un membre de sa famille a déclaré qu’il a choisi de faire carrière dans l’armée pour des considérations, d’abord financières et de sécurité pour sa famille, ce qui quant à moi est un choix aussi noble que le patriotisme).

Quant à entretenir des « liens d’affaires » avec des alliés de la trempe du secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, dont le mépris n’a d’égal que l’étroitesse d’esprit; aussi bien rapatrier nos troupes à la maison!

Vite ! Ça presse !!


Serge Longval,
Longueuil

P.-S. Bien oui, je le sais. Des amis m’ont dit que j’avais du temps à perdre à écrire ce genre de billets. Que voulez-vous : Loft Story et Occupation double ont quitté la grille horaire télévisée…


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