Loin d'être une lubie passagère de baby-boomers, la souveraineté du Québec sera en fait un simple sous-produit des lois les plus fondamentales de notre univers. Quelques paragraphes suffiront à le montrer.
Pour faire court mais précis, disons que notre univers compte quatre composantes principales: l'espace, le temps, la matière et l'énergie. L'espace-temps est le théâtre du monde. C'est l'endroit où s'agitent un acteur passif, la matière et un acteur actif, l'énergie. Comme l'énergie a naturellement tendance à se disperser – c'est une loi fondamentale de la physique - la seule façon connue d'en ralentir la dégradation est de la piéger dans de la matière.
Voilà pourquoi, depuis les débuts de l'histoire de la vie, les plantes, les bêtes et les hommes ont cherché à accumuler des réserves d'énergie (et de richesse) en dématérialisant au maximum leurs activités, c'est-à-dire en concentrant le maximum d'énergie dans le minimum de matière possible. Le plus souvent, l'énergie elle-même n'est pas présente dans un objet particulier, mais a été dépensée en grande quantité pour le rendre plus performant. Les économistes parlent alors de valeur ajoutée. Ce mouvement naturel vers toujours plus d'efficacité est le plus fondamental de l'histoire de la vie. Tout le reste n'est que péripéties.
Pendant quatre milliards d'années, l'aveugle sélection naturelle de Darwin a ainsi créé avec étonnamment peu de matière des structures complexes à forte valeur ajoutée comme le code génétique, la cellule, l'organe, l'organisme ou les sociétés animales. Ce qui importe ici pour la suite de notre démonstration, c'est qu'à chacun de ces niveaux d'organisation, la vie a intégré les unités du niveau antérieur dans une organisation plus vaste (organisme, société animale, écosystème).
Avec l'apparition de Homme, le processus s'est accéléré – l'Histoire s'est accélérée – car notre espèce s'est mise à adapter consciemment chacune de ses activités aux lois de l'univers. Du coup, la quantité d'énergie captée et utilisable par la vie est montée en flèche.
Cette montée en puissance nous a permis de nous affranchir sans cesse plus efficacement des trois grands ennemis de notre enrichissement; à savoir la matière et le temps, mais aussi l'espace. Entre autres, nous sommes parvenus à franchir avec profit des obstacles géographiques de plus en plus importants pour créer des unités économiques et politiques plus vastes. En réduisant les pertes dues aux conflits et en augmentant les gains et les économies d'échelle obtenus par la coopération volontaire de populations différentes, nous avons appris à tirer un profit maximum de notre travail. Au cours de son histoire, l'humanité est donc passée par différents stades géopolitiques où, à chaque fois, l'énergie nécessaire était fournie par des percées technologiques comme la révolution du feu, la révolution agricole ou la révolution industrielle.
Le stade prédateur et tribal
La révolution des premiers outils a fait de l'homme, un primate sans défense, le prédateur dominant de l'Afrique. La révolution du feu a ensuite permis à cet animal tropical de devenir le maître de la plupart des écosystèmes animaux des cinq continents. A ce stade géopolitique, les mâles de l'espèce parcouraient le territoire de leur tribu pour ramener des matières premières à leurs femmes qui, sédentarisées par des grossesses continuelles, les transformaient en produits finis. Ce faisant, ces dernières inventèrent, par petits progrès, la cuisine, la couture, la vannerie, la poterie, l'agriculture, etc. Tout était alors petit et mesquin: la population, le savoir, la technologie, la puissance, le territoire contrôlé par chaque tribu, etc.
Le stade agricole et villageois
Tout changea quand, de prédateur qu'il était, l'Homme devint un producteur agricole. Grâce à la révolution agricole, nos ancêtres passèrent au stade géopolitique suivant, celui du village agricole stable et relativement peuplé qu'on construisait sur des terres basses, plates et, de préférence, à proximité d'une rivière ou d'un lac; tout ça dans le but d'économiser de l'énergie.
La révolution agricole, notons-le, déclencha une profonde crise environnementale (qui dure encore) car l'Homme se mit à éliminer d'innombrables écosystèmes animaux (forêts, savanes, etc) pour les remplacer par des sortes d'écosystèmes humains à base agricole où chaque groupe social ou professionnel occupait l'équivalent d'une niche écologique. Parce que des champs cultivés remplacèrent un peu partout les terres vierges, les bêtes sauvages se raréfièrent et les Humains se multiplièrent.
Le stade urbain à base agricole
Impulsée par l'énergie générée par la révolution urbaine et ses artisans, l'humanité passa ensuite au stade suivant, soit le stade national, agricole et urbain où de multiples petits Etats fusionnèrent en se donnant pour capitales des cités peuplées qu'on construisait aux abords de grands fleuves comme le Nil, l'Euphrate ou l'Indus. Ici, les besoins d'économies d'énergie de l'artisanat et du commerce se joignirent aux besoins des agriculteurs pour amorcer la lente descente des populations (et des économies) du centre des continents vers les côtes. A la fin d'un long processus de migration individuelle vers la richesse et l'emploi, les populations et les principales villes se retrouvèrent, quand c'était possible, le long des rives plates de mers comme la Méditerranée ou la Baltique.
A ce stade, le territoire contrôlé par chaque nation était couvert d'un maillage irrégulier de routes installées dans les parties basses des paysages traversés (fonds de vallées, bords de rivières, etc). Ce réseau devenait plus rationnel et compact en approchant des villes où les rues étaient souvent tracées à angles droits. Ainsi organisées, les nations amenaient à faible coût les matières premières des régions périphériques de leurs territoires vers des villes centrales, plates et de basse altitude, où la production de biens, parce qu'elle était concentrée sur de petites surfaces, était particulièrement rentable.
Remarquons qu'une ville, cela ne sert pas à abriter les hommes, mais la production efficace de biens et de services. (De nombreux citadins préféreraient vivre ailleurs.) C'est une vaste machine à économiser de l'énergie et à produire des profits et de la richesse. Si la population nécessaire à la production manque, on la fait venir d'ailleurs. Si elle surabonde, elle émigre d'elle-même vers des pays plus favorisés. C'est une constante de l'économie et de la géopolitique.
Le stade industriel et continental
L'énergie dégagée par la révolution industrielle des 18ème et 19ème siècles européens devait faire passer l'humanité à l'ère des empires puis, après l'épuisement de l'Europe, au stade de la continentalisation, le stade actuellement en cours. En brûlant des énergies fossiles facilement accessibles, les chemins de fer, les automobiles et les avions permirent alors à l'humanité de s'affranchir rentablement d'obstacles géographiques toujours plus formidables et de relier entre elles les économies de nombreux pays voisins.
En dépit des exportations industrielles massives de pays comme la Chine (où les coûts de production sont temporairement imbattables), l'époque actuelle voit quand même les échanges augmenter plus rapidement à l'intérieur des continents qu'entre eux. Dans le domaine monétaire, cela s'est traduit par l'apparition d'une monnaie continentale comme l'Euro qui a été créée dans le but avoué de faciliter et d'accroître les échanges entre pays européens. Dans le cas de la Chine, le processus de continentalisation est peut-être plus évident encore puisque le développement ultrarapide de son immense marché intérieur attire dans son orbite les économies de tous ses voisins. En Amérique du Nord, enfin, où les accords de libre-échange se multiplient, tant le bassin caraïbe, le Mexique, le Canada anglais que le Québec sont économiquement tournés vers le centre naturel du continent dont la métropole et la capitale sont New York et Washington (et non Toronto et Ottawa!). Les axes économiques y ont une structure radiale évidente.
La Chine, l'Inde, l'Europe et les USA – qui sont des continents au point de vue géopolitique - ont clairement atteint ce stade; ce qui explique qu'ils tendent à se développer en se tournant le dos: la Chine regardant vers le bassin pacifique, l'Inde vers l'océan indien, l'Europe vers l'Atlantique et la Méditerranée, etc. Cela n'empêche toutefois pas le mouvement général d'intégration économique de se poursuivre avec le progrès du savoir. Aussi voit-on s'accélérer le mouvement de descente des populations et des économies du centre des continents vers l'équipotentielle de base de notre planète, soit celle du niveau des océans.
Par l'emploi de ces immenses surfaces plates de basse altitude, un commerce de masse extrêmement profitable s'est développé entre les cinq continents et d'immenses mégapoles modernes comme New York, Rio, Tokyo ou Shanghai sont apparues sur les côtes océaniques du monde. Toutes sont reliées par un réseau de communication à l'intérieur de leurs continents respectifs d'où elles tirent des matières premières et des produits plus ou moins finis. Presque toutes sont dotées de parcs industriels de basse altitude, où sont produits des biens matériels, et de hautes tours à bureaux qui abritent une production de services extrêmement dématérialisée.
Le stade planétaire
L'actuelle révolution de l'information, qui permet une dématérialisation maximale des économies en éliminant parfois la matière elle-même (qu'on songe à l'Internet), devrait beaucoup contribuer à nous faire un jour accéder au stade planétaire. Comme le savoir est plus mobile que les populations (et surtout les biens), l'actuelle accélération de l'Histoire est en réalité un produit de la mise en commun, à l'échelle de la planète, des savoirs industriels les plus avancés. Grâce aux télécommunications, l'ensemble du tiers-monde s'est mis à l'école de la civilisation techniquement la plus avancée; c'est-à-dire la nôtre. Partout, les populations s'urbanisent, s'instruisent et freinent brutalement leur croissance démographique.
Malgré tout ce qui se dit au sujet de la globalisation de nos économies, force est de constater que l'humanité est encore loin d'avoir atteint ce stade géopolitique. Si on fait exception de biens fortement dématérialisés comme les produits culturels, financiers ou informatiques, qui peuvent être déplacés à peu de frais sur d'énormes distances, le commerce international actuel concerne surtout des produits à forte valeur ajoutée (électronique, automobiles, avions, jouets, gadgets, etc). Mis à part des produits à forte densité énergétique comme le pétrole, les biens à faible valeur ajoutée, en commençant par l'eau potable ou le béton, sont quant à eux produits le plus près possible des lieux de consommation. (La carrière Miron a même fini par être englobée dans la ville de Montréal). La plupart des pays émergents ont par ailleurs entrepris d'alimenter eux-mêmes leur marché intérieur en copiant et en fabriquant chez eux les biens matériels qui étaient auparavant produits par les filières industrielles de l'Occident.
Ce constant souci d'économie fera qu'à l'époque pas si lointaine où les salaires seront devenus comparables partout sur la planète, les seuls coûts de transport, même s'ils seront alors minimes, provoqueront une importante réduction des exportations de biens pondéreux.
Il est tout à fait significatif qu'aucun de nos actuels chefs d'Etats ne parle de créer une monnaie mondiale. Quant aux institutions de nature planétaire qu'ils cherchent à nous donner (ONU, UNESCO, OMS, Cour internationale de justice, etc), leur nature embryonnaire, impuissante et purement consultative est parfaitement évidente. Enfin, notre capitale mondiale (qui pour des raisons historiques est présentement située à New York - l'ONU) devrait logiquement être installée près du futur centre de masse démographique et économique de l'humanité, c'est-à-dire quelque part à proximité du Moyen-Orient, possiblement sur les rives de l'océan indien et pas trop loin de la sortie du Canal de Suez. Or, ici, on est présentement très loin du compte, ne serait-ce que culturellement et psychologiquement. (Il est vrai qu'avec le rapide déclin de l'Occident, le reste du monde n'aura bientôt aucun mal à lui imposer ses intérêts et ses volontés...)
Quelques remarques complémentaires
Avant de traiter du cas particulier du Québec, il convient de faire certaines remarques. D'abord, le schéma de développement humain qu'on vient de décrire n'est nulle part parfait, permanent ou synchrone, notamment parce que la géographie et l'histoire diffèrent d'un pays à l'autre.
D'autre part, les révolutions technologiques dont nous venons de parler additionnent leurs effets et ne les annulent pas. Si on tient compte du progrès des connaissances qu'elles suscitent, chacune d'entre elles aurait même pour effet d'accroître le profit tiré des révolutions précédentes. Cela explique pourquoi nos sociétés les plus avancées continuent, encore aujourd'hui, à utiliser le feu, l'agriculture, la ville ou l'industrie.
Une remarque du même genre peut être faite au sujet des structures et des Etats créés au cours de stades géopolitiques antérieurs. Car la géographie est une donnée permanente de l'Histoire. Les villages agricoles, les petites villes régionales situées aux jonctions de rivières, les villes industrielles situées à l'intérieur des continents (ex: Chicago ou Pittsburg) sont encore aujourd'hui des réalités vivantes qui contribuent rentablement à la richesse de nos vastes pyramides économiques continentales. Ce sont des survivances modernisées de stades géopolitiques antérieurs.
Comme les pays bien découpés par leur géographie sont des réalités géographiques permanentes, ils ont toujours imposé leur réalité aux hommes et ce, à tous les stades géopolitiques. En dépit de leur mentalité de clocher, les Athéniens, les Latins et les Lutéciens de l'antiquité avaient ainsi conscience d'habiter des pays appelés la Grèce, l'Italie ou la Gaule. Ces pays naturels et permanents continueront donc à faire sentir leur présence quand leurs populations auront accédé à des stades géopolitiques supérieurs. En fait, la façon rationnelle d'intégrer de tels pays à des entités plus vastes sera de s'en servir comme d'engrenages particuliers des immenses machines à faire des profits qu'on cherchera alors à mettre en place.
Le Québec est un pays naturel
Géographiquement, le Québec est un de ces pays naturels puisque sa partie la plus densément peuplée, les basses-terres du Saint-Laurent, est séparée du reste du monde par d'importants obstacles géographiques et ce, sur presque tous ses côtés. Sur son flanc nord, un immense désert de toundra et de glace s'étend jusque bien au-delà du pôle Nord. A l'Est, le golfe du Saint-Laurent, les Appalaches, les forêts du Maine et le territoire même des Maritimes s'interposent entre son peuplement et le leur qui se concentre sur les rivages de l'océan atlantique. Au Sud, les Appalaches et les Adirondacks l'isolent du peuplement américain alors qu'à l'Ouest, un vide humain relatif le sépare de la masse démographique ontarienne (qui est concentrée dans la ¨péninsule ontarienne¨).
Dans cette sorte de cuvette, de nombreuses voies de communication artificielles et naturelles (Outaouais, Saint-Maurice, Richelieu, etc) descendent des régions périphériques vers ses principales villes pour en faire un vaste collecteur naturel d'énergie et de richesses.
Loin d'être noyée dans une mer anglophone comme on l'entend souvent dire, la population québécoise vit donc en fait dans un pays isolé et périphérique. Si, malgré cet isolement, elle n'a jamais goûté aux joies de l'indépendance, c'est parce que la Grande-Bretagne a été le premier pays à connaître la révolution industrielle; un hasard qui lui a entre autres permis d'édifier un empire nord-américain à nos dépens.
L'intermède impérial britannique
Le cas québécois met en lumière la différence absolument essentielle qui existe entre la création d'un empire et le passage à un stade géopolitique supérieur.
Développé à partir d'un noyau national qui cherche à s'emparer de la richesse d'autrui – la Grande-Bretagne dans le cas québécois - un empire va toujours à contresens du sens d'écoulement naturel de la richesse. En plus de brutaliser les populations conquises – ici, les Amérindiens, les Acadiens, les Métis de Louis Riel et les Québécois - il utilise la technologie pour lutter contre la géographie. Au lieu de rechercher partout l'économie, les impérialistes vont s'emparer des richesses de territoires mal défendus en remontant des côtes vers l'intérieur; c'est-à-dire en allant à contre-courant de grands fleuves comme le Saint-Laurent ou en escaladant perpendiculairement de hautes montagnes comme les Rocheuses (plutôt que de les éviter ou de les longer).
Loin de collaborer à cette mise en valeur artificielle de leur pays, les envahis s'y opposent d'ailleurs toujours avec la dernière énergie, car ils savent qu'on cherche à les voler. Alors qu'un continent en voie d'intégration s'organise avec le concours actif et intéressé des populations locales, un empire s'édifie en s'opposant à leurs volontés explicites. C'est parce qu'ils veulent s'enrichir que les peuples qui, à la veille de leur indépendance, faisaient sauter les ponts et les ports s'évertuent, dès le lendemain, à les réparer et à les développer pour se joindre aux réseaux économiques de leur région. Détail significatif cependant: ils les font alors fonctionner dans le sens inverse, soit de l'intérieur des terres vers l'extérieur.
Dans le cas de l'Amérique du Nord, les envahisseurs britanniques n'ont eu aucun mal à balayer des populations autochtones attardées au stade tribal. Du côté des Québécois, le problème fut réglé dès 1763 par l'expulsion de nos élites; une opération qui nous fit subir une profonde régression culturelle qui nous ramena au stade du village agricole. Pendant près de deux siècles, notre société décapitée allait d'ailleurs être cimentée par une idéologie adaptée aux besoins de ce stade géopolitique, soit celle de l'Eglise catholique. Profitant de notre impuissance passagère, nos envahisseurs, qui venaient quant à eux de passer au stade industriel, employèrent alors les chemins de fer, les canaux et les machines les plus modernes pour s'approprier les territoires de nos anciens alliés amérindiens.
L'épisode impérial britannique, qui s'est définitivement terminé après la grande guerre civile européenne de 1914-1945, avait déjà fait place depuis longtemps à une autre logique d'exploitation sur le continent nord-américain. Dès le 19ème siècle, les Américains et les Anglais nés au Canada travaillaient en effet à développer le territoire conquis de la façon la plus rationnelle et la plus rentable possible. Les populations comme les économies commencèrent alors à suivre les axes de développement dictés par la géographie. Les flux de marchandises et de populations se mirent donc à descendre de l'intérieur du continent vers les côtes. Au Canada, l'axe de développement impérial, d'est en Ouest, perdit peu à peu de son importance et les Maritimes se mirent à regarder vers l'Atlantique, l'Ontario vers la rive sud des Grands Lacs, les Prairies vers les futurs marchés pétroliers américains et la Colombie-Britannique vers le Pacifique.
Ne trouvant plus grand chose ou grand monde à voler au Canada anglais lui-même, les Anglo-Canadiens avaient simplement réalisé que leur enrichissement futur allait dépendre, non de la prédation, mais de la coopération volontaire des populations locales. Ils remplacèrent donc la dictature d'une pseudo-démocratie étrangère par une véritable démocratie locale. Reproduisant un phénomène observable dans tout l'empire, ils cessèrent d'être des prédateurs agressifs pour devenir de paisibles producteurs préoccupés d'économies et de profits.
Restait le problème du Québec, un territoire très peuplé et riche dont la population risquait de se servir de la démocratie pour reprendre à son profit le contrôle des principales voies d'accès au Canada central.
L'inévitable souveraineté du Québec
Le mouvement vers la souveraineté du Québec est tellement dans la nature des choses que les Canadiens anglais en ont eux-mêmes provoqué la naissance. Notre peuple, qui avait été artificiellement appauvri et marginalisé après l'invasion de 1760, avait en plus subi une deuxième défaire militaire lors de la révolte des Patriotes de 1837-1838. Démoralisés et vite mis en minorité par une forte immigration anglaise, nos ancêtres avaient même vu leur pays disparaître lors de l'union forcée des deux Canadas de 1840.
Le beau plan ethnocidaire du Canada anglais fit cependant long feu, car il ne tenait aucun compte du fait que ceux qu'on agresse se défendent toujours en usant de tous les moyens possibles et imaginables. C'est ce que firent les Québécois avec succès entre 1840 et 1867 en sabotant le développement du Canada uni tout entier. Soucieux d'efficacité, les Canadiens anglais durent alors reconnaître que la tentative d'unir par la force deux pays naturels distincts comme l'Ontario et le Québec était vraiment trop bête et improductive. Pour pouvoir développer sans interférences le reste du Canada, ils signèrent donc l'acte confédératif de 1867 qui redonnait un pays aux Québécois de même qu'un gouvernement provincial contrôlant tout ce qui affectait directement ses citoyens (santé, éducation, etc).
La Révolution Tranquille des années soixante allait suivre une autre tendance mondiale; celle de la modernisation (et de la décolonisation) des pays jadis conquis par les armées européennes. Ce mouvement culturel accrut de beaucoup la puissance et la capacité de nuisance des Québécois qui, de nos jours, ne se gênent même plus pour empêcher l'élection de gouvernements fédéraux majoritaires.
Désirant s'affranchir de la tutelle canadienne anglaise, les Québécois, en s'enrichissant, cherchèrent d'instinct à développer leurs liens économiques avec les Etats-Unis sans trop se rendre compte qu'ils se joignaient ainsi à un autre vaste mouvement de nature planétaire: celui de la continentalisation des économies. Le découplage progressif des économies québécoise et canadienne est présentement en bonne voie puisque tous les économistes s'accordent pour affirmer que, dans le cas du Québec, le libre-échange nord-américain s'est traduit par une croissance plus importante de ses échanges avec les Etats-Unis qu'avec le reste du Canada.
En réalité, cette intégration continentale, de sens Nord-Sud, est aussi une conséquence de la désintégration progressive des liens artificiels de dépendance impériale, de sens Est-Ouest, qu'avaient créés nos conquérants. Maintenant que l'immigration britannique en direction du Québec est devenue plus qu'anémique, le mouvement séculaire vers l'Ouest de notre minorité d'origine anglaise s'achève avec le lent départ de ses jeunes pour Toronto et de ses aînés pour l'au-delà. Le West Island, ce dernier bastion de nos envahisseurs, se vide inexorablement. Privée de cette efficace tête de pont, la prédation économique du Canada anglais perd en efficacité alors que les immigrants, faute d'alternative, sont forcés de se joindre à une majorité francophone sans cesse plus prépondérante. Oh, qu'elle est loin l'époque où il était rare d'entendre un immigrant parler un français correct!
***
En conclusion, on peut dire que la marche vers l'indépendance du Québec se continuera jusqu'à sa conclusion finale pour des raisons purement économiques. Elle sera rentable parce qu'elle mettra un terme aux immenses gaspillages d'énergie qui handicapent présentement notre économie. Les vols du Canada anglais vont prendre fin tout comme les querelles Québec-Ottawa, celles entre anglophones et francophones et celles, épuisantes, entre francophones fédéralistes et souverainistes. Les autochtones, les immigrants de même que nos capitalistes et nos élites les plus mesquines vont enfin arrêter de nuire pour travailler à l'unisson au développement maximal de notre richesse commune.
Si, par extraordinaire, les Québécois devaient échouer à réaliser leur souveraineté, il est plus que probable qu'une Amérique du Nord plus avancée dans la voie de l'intégration économique (celle du 22ème ou du 23ème siècle?) va la leur imposer parce qu'il sera alors dans l'intérêt de tout le continent de faire du Québec une machine économique plus performante. C'est précisément ce qu'a cherché à faire l'Europe intégrée de 2010 quand elle est intervenue à prix d'or pour assainir les économies en difficulté de pays ¨étrangers¨ comme l'Irlande ou la Grèce.
Dans le cas des Etats-Unis, son gouvernement de nature continentale, qui n'est pas contrôlé par la communauté et la loi internationales comme le seront tous les gouvernements de l'avenir, laisse déjà ses éléments constitutifs - ses villes et ses Etats - s'administrer eux-mêmes presque sans interférences. Il se contente d'empêcher les uns de voler les autres (comme c'est le cas dans le Canada actuel). Le résultat final de son action est un territoire parfaitement apaisé et une économie remarquablement intégrée et productive.
En dépit des retards, des piétinements et des régressions, toujours temporaires, qu'on peut observer dans l'Histoire et un peu partout sur la planète, c'est bien dans la direction générale d'une intégration VOLONTAIRE sans cesse plus poussée que marche l'humanité (et même la vie) depuis que le monde est monde. C'est une question d'enrichissement. C'est le vrai sens de l'Histoire.
Dans le brouhaha des musiciens qui se mettent en place, nous pouvons déjà percevoir les premiers accords de la mélodieuse symphonie que jouera un jour l'orchestre des peuples; des peuples enfin libres, mais soucieux d'atteindre au sublime.
Jean-Jacques Nantel, ing.
Janvier 2010
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10 commentaires
Archives de Vigile Répondre
22 janvier 2011En somme, ce qui empêche notre libération et notre enrichissement, comme celui de nos enfants, ce sont les ponts et les ports que nous bloquons, vers un continent en voie d’intégration économique.
Ça, le Canada s’efforce de nous l’enfoncer dans la gorge depuis le début. C’est le cœur même de notre RÉSISTANCE : minoritaires parce que DISTINCTS. Pour faire de notre pays un ensemble économique plus performant, il suffirait de franchir allègrement ces ponts, de s’intégrer à ce continent, et cesser de maugréer. La plupart des survivants de la Nouvelle-France l’ont finalement compris : dans l’Ouest canadien, en Acadie, en Nouvelle-Angleterre, en Louisiane. Sans douleur même : par mariages mixtes, dès la première génération, les enfants ont laissé tomber cette langue devenue inutile , le français !
Mais au Québec, nous poursuivons encore cette lubie datant de 400 ans : la langue et la culture française en Amérique. Lubie, parce que c’est la réalité, cette lutte inégale nous maintient dans un régime oppressif. Seule notre autonomie complète (qu’on nous empêche de prendre pacifiquement) nous permettrait de rendre notre langue indispensable aux immigrants. La résistance nous appauvrit, individuellement, bientôt géopolitiquement, mais comme nation, elle nous garde de l’assimilation.
Cependant, nos enfants sont peut-être en train de nous ramener à la raison, celle que vous préconisez : embrasser le continent en voie d’intégration économique. Après tout, l’Empire romain a bien passé, Louis XIV et Napoléon aussi…et au milieu du dernier siècle, on se moquait du péril jaune, qui ronge maintenant les É.U. !
Jean-Jacques Nantel Répondre
22 janvier 2011Je n'ai aucun plaisir à me morfondre dans la désespérance.
Mon texte explique ce que sont les tendances lourdes dont dépend l'avenir du Québec. Si notre peuple a résisté à toutes les énormes vagues d'immigration passées, ce fut certes à cause de son haut taux de natalité, mais aussi et surtout parce que le Québec était alors surpeuplé par rapport aux autres parties du continent nord-américain. En un mot, les immigrants finissaient par foutre le camp à cause de notre pauvreté relative; une pauvreté en partie causée par les vols du Canada anglais (qui n'ont toujours pas cessé).
Si, au contraire, nous vivons présentement une crise démographique (d'ailleurs en rémission partielle) et si nous sommes envahis par des masses d'immigrants, c'est parce que le peuple québécois a entrepris avant beaucoup d'autres peuples (et après plusieurs autres) sa mise à jour démographique et économique. Or, comme je le montrerai dans un prochain article, le même phénomène est en train de se produire partout ailleurs sur la planète et en plus rapide encore à cause de l'accélération de l'Histoire. L'écart de richesses qui attire les immigrants est en train de se fermer. L'immigration va alors s'arrêter ou presque, mais sans arrêter les départs.
Pour terminer, disons que les Québécois pourraient très bien décider de continuer à pleurnicher sans rien faire. (C'est ce que font les dirigeants souverainistes actuels.) Ils pourraient même lutter contre les lois de la géographie et de la géopolitique pour empêcher leur libération, par exemple dans le cas où un continent en voie d'intégration économique exigeait un jour d'eux qu'ils fassent de leur pays un ensemble économique plus performant. Pour empêcher leur libération et leur enrichissement, ils pourraient alors faire sauter les ponts et les ports, etc.
Evidemment, le plus simple et le plus naturel serait de s'appuyer sur les grandes tendances historiques actuelles pour réaliser leur indépendance et enrichir leurs enfants.
Jean-Jacques Nantel,ing.
Janvier 2011
Archives de Vigile Répondre
19 janvier 2011J'éprouve toujours un certain malaise devant les propos de ceux qui, périodiquement mais avec ténacité, nous présentent l'indépendance comme une chose inévitable et, ici, comme une évolution qu'il nous faudra même accepter malgré nous. Si l'indépendance était si inéluctable, le Québec le serait depuis 1995, car jamais avant cette date, ni depuis d'ailleurs je le rappelle, les forces tournées vers ce changement radical de régime ne furent plus nombreuses et plus déterminées. J'ai le sentiment que nous vivons depuis une douce déprime post-référendaire qui s'étire dans le temps. La pression de la marmite est relâchée depuis belle lurette et les leaders du temps, voulant libérer les Québécois d'une angoisse référendaire inconfortable, ont décidé de «soulager le peuple» d'une vilaine lutte politique en passant à autre chose. L'optimisme est une belle qualité mais compte tenu du discours souverainiste prépondérant, il est clair, selon moi, que monsieur Nantel rame à contre-courant. Son optimisme est peut-être de bon aloi mais il s'inscrit en faux avec Pauline Marois et l'État-major du Parti Québécois pour qui l'indépendance est promesse de jours sombres et conséquemment, un objectif éloigné sur lequel on préfère ne pas élaborer. La pensée quasi magique de Monsieur Nantel est également en rupture avec la détermination historique et profondément ancrée du Canada britannique de maintenir le Québec dans le cadre canadien (non réformable et non négociable) et de compléter l'oeuvre d'assimilation entreprise de longue date et déjà fort avancée des Canadiens-français, désormais décimés et circonscrits, comme les Gaulois d'Astérix, au seul Québec. Le seul endroit encore où leur nombre constitue une nuisance.
Je voudrais bien vibrer aux lendemains qui chantent, mais dans les circonstances du réel, les propos jubilatoires ne valent que pour désarmer celui qui les écrit et ceux qui les lisent en les prenant pour argent comptant. Ce qui se déroule sous nos yeux c'est la continuité d'une assimilation planifiée, inscrite dans une volonté historique délibérée qui ne donne aucun signe de relâche. L'analyse politique de M. Nantel est certes une bonne pilule analgésique, mais il faudra plus que des dragées pour renverser le sens de l'histoire. Les Québécois qui veulent vivre pleinement et à la face du monde leur identité nationale devront lutter pour le faire et le Canada ne leur fera pas de quartier. Ne croyez pas à ceux qui vous invitent à une promenade sur le sentier fleuri de la libération où les intérêts du Canada coïncideront avec les nôtres. Cette pensée est profondément canadienne, profondément désarmante et, selon moi, se situe en totale rupture avec notre histoire pluri-centenaire d'âpre résistance. En tout cas, Monsieur Nantel n'est pas parvenu à me convaincre que le sens de l'histoire avait changé.
Gilles Verrier
Jean-Jacques Nantel Répondre
19 janvier 2011Où ai-je pris mes lunettes roses? Nulle part puisque, justement, je ne regarde jamais les situations avec des lunettes de myope. Je préfère les regarder de loin, d'une perspective historique.
Ainsi, au 18ème siècle, les Cantons de l'Est avaient une population anglophone alors que de nos jours, la région est francophone et assimilatrice. En 1861, 51% (!!!) de la population de la ville de Québec était anglophone alors qu'aujourd'hui, c'est 2%. De 1830 à 1865, Montréal était majoritairement anglophone et britannique alors qu'aujourd'hui la minorité d'origine britannique de tout le Québec est d'environ 5% alors que les anglophones forment moins de 8% du total.
Ces chiffres expriment ce que j'appelerais une tendance claire au départ et au vidage. Les taux d'émigration des diplomés des trois universités anglophones montrent exactement la même chose.
Quant aux immigrants, si beaucoup parlent anglais, c'est uniquement parce qu'il s'agit de la lingua franca du monde moderne. Dans la vaste majorité des cas, il ne s'agit pas de leur langue maternelle. Mieux: comme ils sont venus ici pour s'enrichir et non pour servir les intérêts du Canada anglais, ils se placeront toujours du côté beurré de la tartine. Or, nous ne sommes plus un peuple de porteurs d'eau; nous comptons même parmi nous des milliardaires comme Péladeau, Desmarais,Beaudoin ou Guy Laliberté. En réalité, notre prépondérance économique s'accentue au Québec. Il suffit d'enlever ses lunettes noires pour s'en rendre compte.
Mais quand les Québécois arrêteront-ils de pleurnicher pour enfin passer à l'action?
Jean-Jacques Nantel, ing.
Archives de Vigile Répondre
17 janvier 2011Et pourtant... où peut-on trouver les lunettes roses qui vous ont donné cette conclusion:
"...Le West Island, ce dernier bastion de nos envahisseurs, se vide inexorablement. Privée de cette efficace tête de pont, la prédation économique du Canada anglais perd en efficacité alors que les immigrants, faute d’alternative, sont forcés de se joindre à une majorité francophone sans cesse plus prépondérante. Oh, qu’elle est loin l’époque où il était rare d’entendre un immigrant parler un français correct !
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En conclusion, on peut dire que la marche vers l’indépendance du Québec se continuera jusqu’à sa conclusion finale pour des raisons purement économiques. Elle sera rentable parce qu’elle mettra un terme aux immenses gaspillages d’énergie qui handicapent présentement notre économie. Les vols du Canada anglais vont prendre fin tout comme les querelles Québec-Ottawa, celles entre anglophones et francophones et celles, épuisantes, entre francophones fédéralistes et souverainistes. Les autochtones, les immigrants de même que nos capitalistes et nos élites les plus mesquines vont enfin arrêter de nuire pour travailler à l’unisson au développement maximal de notre richesse commune."
L'engagé Répondre
17 janvier 2011Bonsoir,
Votre réponse est appréciée et certains classiques m'étaient inconnus. Je vous remercie pour votre réponse prompte et votre commentaire étoffée. Sans flagornerie, vous lire m'instruit.
Salutations!
Archives de Vigile Répondre
16 janvier 2011¨Je crains l’homme d’un seul livre¨, disait je ne sais plus qui)
Thomas D'Aquin:'' Timeo homini unius libri''
JCPomerleau
Jean-Jacques Nantel Répondre
16 janvier 2011Mes lectures? Je vais vous en donner une idée. Mais avant cela, je dois dire que je considère que le plus important pour un intellectuel est ailleurs.
Si j'ai eu la chance de prendre un certain recul par rapport à notre déprimante situation nationale, cela tient d'abord à la vie que j'ai menée jusqu'à ce jour. D'abord, j'ai reçu une formation de géologue. Or, penser à l'échelle du million d'années, cela aide à prendre du recul par rapport aux petits débats mesquins qui agitent notre intelligentsia. D'autre part, je suis un passionné d'histoire et de préhistoire.
Ensuite, j'ai beaucoup voyagé et longtemps (quinze ans de voyages, plus de cent pays visités, quatre langues parlées, etc). Je viens d'ailleurs de revenir au Québec, il y a six mois, après dix ans passés à l'étranger dont cinq ans au Brésil et trois en Chine. Rien ne fait plus prendre du recul par rapport aux vols qu'on fait subir à notre patrie que d'assister soi-même à la glorieuse montée en puissance d'un géant comme la Chine. Les Chinois, eux, ne mettent jamais de gants blancs pour défendre leurs intérêts; ce serait plutôt le contraire. De la même façon, on se rend facilement compte de la parfaite stupidité des arguments que nous rabâchent nos élites sur un sujet comme l'immigration quand on a soi-même été un immigrant dans un autre pays. (On se fait dire des trucs...) De telles expériences sont éclairantes et donnent à réfléchir pour beaucoup plus qu'une vie.
Quant à mes lectures, elles ont toujours été classiques. Ainsi, j'achète rarement des best-sellers, ces livres qui tendent à se démoder plus rapidement que la mode. Pire, comme je suis un collectionneur d'idées, je lis souvent les mêmes livres importants (¨Je crains l'homme d'un seul livre¨, disait je ne sais plus qui).
Les meilleurs livres que j'aie lus et relus? Essentiellement des classiques faciles à trouver et à emprunter puisqu'ils n'intéressent personne.
Le Prince de Machiavel
L'art de la guerre de Sun Zi
Techniques du coup d'Etat de Malaparte (tout Malaparte en fait)
Le phénomène guerre de Gaston Bouthoul
L'histoire universelle de René Grousset
L'histoire universelle de Karl Grimberg
L'histoire de l'Afrique de Cornevin
Le passé de l'Afrique du Nord de Gauthier
L'histoire de la Chine
L'histoire de l'Inde (n'oublions surtout pas l'Inde, cette corne d'abondance de la pensée philosophique)
Variations et mutations sociales de Gaston Bouthoul
L'homme, cet inconnu d'Alexis Carel
Etc.
N'oublions pas les inévitables géants: La bible, le Coran, le Capital, Le manifeste du Parti communiste, etc. On ajoute à cela, Platon, Montesquieu, Rousseau, un peu de Voltaire, Nietzsche, Malthus, Keynes, Darwin et, en fait, tous ceux qui ont créé des idées neuves. Il existe d'ailleurs des collections intitulées ¨Idées¨ chez les éditeurs. Enfin, vous avez déjà compris! Il n'y a là rien de mystérieux!
Pour le reste, il suffit de se servir de sa petite jarnigouène pour comprendre beaucoup de choses. La seule condition essentielle est de ne pas se laisser submerger par les préjugés de son époque. Moi, j'ai toujours passé plus de temps à réfléchir qu'à lire. Notre cerveau est encore et de loin notre meilleur outil.
Salutations,
Jean-Jacques Nantel, ing.
Archives de Vigile Répondre
16 janvier 2011Merci, Merci un gros merci
c'est la meilleure leçon d'Histoire qu'on m'aura enseigné?
roch gosselin je l'ai copié dans mon ordi je vais la faire lire ?
L'engagé Répondre
15 janvier 2011Un excellent texte et une vision originale tout en étant éco-géographiquement très appuyée.
Vous avez un talent rare pour synthétiser des systèmes complexes et trier l'information pour que les données les plus pertinentes soient examinées.
Vos textes sont différents de ce qu'on peur lire habituellement, on dirait que vous regardez la situation de «plus haut».
J'ai une faveur à vous demander. Pouvez-vous nous faire des suggestions de lectures?
Je serais très curieux de connaitre certaines de vos influence.