Sept problèmes à résoudre

Chronique de Mathieu Gauthier-Pilote


Les 7 principaux problèmes concrets que le mouvement indépendantiste doit résoudre s'il veut atteindre son objectif :
1. Financement
Définition du problème  :
Le mouvement indépendantiste n'a pas les moyens de ses ambitions. Il faut qu'il développe son économie jusqu'à la prise du pouvoir. Une fois au pouvoir, il faut qu'il utilise les fonds publics et les moyens de l'État en plus.
Le problème est d'amener le mouvement indépendantiste à jouir du niveau d'indépendance financière nécessaire à l'atteinte de son objectif ultime. Le mouvement doit donc augmenter ses revenus sans pour autant perdre sa liberté d'action en se mettant à la merci de prêteurs.
En plus de se doter de plans visant à augmenter leurs revenus, les différents groupes et les individus qui forment le mouvement doivent se concerter et mettre en place des moyens de mutualiser leurs ressources financières, matérielles et logicielles.
Travail initial  :
Faire le portrait détaillé des moyens financiers, des revenus et des dépenses du mouvement indépendantiste dans son ensemble.
À évaluer  :
Faut-il mettre à l'essai des modes de financement complémentaires aux adhésions des membres et aux dons de personnes généreuses? Par exemple, des marchands patriotes ne pourraient-ils pas annoncer que pour chaque produit vendu, un montant d'argent X sera versé dans un fonds commun quelconque?
Que faut-il faire pour accélérer l'adoption de systèmes informatiques qui permettent de simplifier, pour nos organisations, la gestion des relations avec les membres, les donateurs, les bénévoles, les employés, etc.? Ces systèmes sont essentiels à la gestion de la croissance de nos groupes, qui doivent tendre à se déployer sur l'ensemble du territoire nationale et à pénétrer le maximum de réseaux sociaux.
2. Pouvoir médiatique
Définition du problème  :
Le mouvement indépendantiste n'a pas le contrôle des grands médias du Québec. Il faut qu'il se dote d'une force médiatique à la mesure de son objectif, qui requiert qu'une majorité de Québécois fasse le choix définitif de l'indépendance. Une fois au pouvoir, il doit utiliser les moyens de l'État en plus (Télé-Québec national).
Augmenter la force médiatique du mouvement indépendantiste et contrer celle de l'adversaire avec les moyens limités dont dispose le mouvement, contre une machine puissante en partie financée, comme nous le savons, par nos propres impôts.
Travail initial  :
Faire le portrait détaillé des médias indépendantistes militants, des médias sympathisants, des médias neutres, des médias biaisés, des médias hostiles.
À évaluer  :
Faut-il considérer l'organisation d'une grande campagne de boycott des médias de nos adversaires (Groupe Gesca et Radio-Canada)? La publication massive d'un hebdomadaire gratuit reprenant le meilleur de Vigile.net? Une chaîne de télévision indépendantiste sur Internet?
3. Plan d'action commun
Définition du problème  :
Le mouvement doit se doter d'un plan d'action commun à l'ensemble des groupes qui le constituent. Ce plan doit se concrétiser sous la forme d'un contrat dans lequel chaque groupe comprendra quelle est sa place et quelles sont ses responsabilités face au mouvement (et au peuple québécois). Il faut proposer et faire adopter un plan d'action auquel tous les groupes voudront s'associer car ils y trouveront leur place, leur intérêt et le sentiment de ne pas être laissé pour compte.
Travail initial  :
Faire le portrait détaillé des groupes, de leur fonctionnement interne, de leurs militants, de leurs actions passées (succès et échecs), etc.
À évaluer  :
Des États-Généraux du mouvement indépendantiste? Un pacte social indépendantiste?
4. Unité d'action
Définition du problème  :
Sur le terrain, le mouvement doit être capable de réaliser son unité d'action, sur la base du plan d'action commun et en dépit de la fragmentation, de la compétition entre les groupes, des divergences de vue des chefs, etc. Concrètement, il faut entraîner les différents groupes du mouvement indépendantiste à la collaboration en vue de la réalisation des grandes actions inscrites au plan d'action commun.
Travail initial  :
Faire l'inventaire des moyens d'action, de formation, de coordination dont dispose le mouvement au pays et à l'étranger.
À évaluer :
Un bon test de nos capacités de coordination à grande échelle serait l’organisation, à partir d'ici, d'une marche mondiale pour l'indépendance du Québec, de la Catalogne et de l'Écosse.
5. Ennemi extérieur
Définition du problème  :
L'expérience ayant démontrée à plusieurs reprises que les véritables ennemis du mouvement indépendantiste sont prêts à tout pour le vaincre, il n'est que conséquent qu'il voit à se prémunir convenablement contre les tentatives d'infiltration et de déstabilisation qui ne manqueront de venir, surtout s'il progresse dans la bonne direction.
Tenant compte du fait qu'il n'est pas concevable de doter le mouvement de véritables moyens d’espionnage et de contre-espionnage, mettre en pratique, dans toutes nos organisations, une politique de sécurité informatique (protection de nos communications privés, sauvegarde des données vitales, redondance des serveurs essentiels à notre mission, surveillance permanente et audit régulier de nos mesures de sécurité, etc.)
Travail initial  :
Faire le portrait détaillé des moyens dont dispose notre ennemi extérieur pour nous freiner, nous faire dérailler, nous réprimer, nous terroriser, etc.
À évaluer  :
L'utilisation généralisée des signatures numériques sur les messages envoyés par courriel; faire appel à des professionnels de l'informatique libre pour que le mouvement s'approprie véritablement ses moyens informatiques.
6. Ennemi intérieur
Définition du problème  :
Il est important que le mouvement sache comment réagir s'il a de bonnes raisons de soupçonner des personnes de travailler contre l'indépendance alors qu'ils sont dans les rangs de nos organisations.
Tout aussi important, il faut que le mouvement se donne des garanties quant à la loyauté des députés indépendantistes après leur élection.
Concrètement, il faut faire adopter par toutes les organisations une politique d'action concernant l'expulsion de l'ennemi depuis l'intérieur et se donner les plus hautes garanties de loyauté de nos députés indépendantistes.
Travail initial  :
Rassembler la documentation sur tous les cas connus d’espionnage et d'infiltration des indépendantistes et en tirer des leçons.
À évaluer  :
Faire signer un contrat aux députés indépendantistes.
7. Internationalisation
Définition du problème  :
Constituer un mouvement de sympathie à la cause québécoise à l'échelle internationale. Face à un ennemi qui nous sali et nous ridiculise quotidiennement dans les médias de langue anglaise du Canada et chaque fois qu'il peut dans les médias des États-Unis et du Commonwealth, il est important que le mouvement occupe le plus de place possible sur la scène internationale et ne se limite pas à l'action au Québec et dans la Francophonie.
Concrètement, il faut constituer un réseau de collaborateurs internationaux qui parleront en bien de la cause de l'indépendance du Québec dans les médias, qui participeront à nos manifestations depuis l'étranger.
En particulier, il faut adopter et mettre à l'essai un plan de communication avec le monde anglophone, quitte à faire abstraction et à passer par-dessus le Canada anglais.
Travail initial  :
Faire le portrait de nos appuis internationaux passés et présents, faire l'inventaire de nos militants et de nos sympathisants capables de traduire la pensée indépendantiste québécoise dans les grandes langues internationales.
À évaluer  :
Comment assurer la diffusion de la pensée indépendantiste dans le monde anglophone, particulièrement aux États-Unis et au Royaume-Uni? Peut-on s'allier d'une quelconque façon avec les Franco-Américains, les indépendantistes écossais?
Juillet 2011
_ Révisé le 23 août 2011
_ Mathieu Gauthier-Pilote
_ mathieu.g.p@republiquelibre.org


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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2011

    A Mr Trempe
    À la fin… savez-vous vraiment lire ou êtes vous simplement atteint de dyslexie ?
    Je vous concède que bien des gens savent que Lévesque fut journaliste de guerre… Peu par contre savent qu’il le fut à titre d’AGENT DE LIAISON de ce qui fut l’ancêtre de la CIA.
    …et en ce qui concerne le premier référendum… celui portant précisément sur la permission accordé ou non au gouvernement Lévesque d’entamer des négociations sur la réforme de la fédération canadienne («souveraineté»-«association»… qui n’est rien d’autre qu’une autre forme de fédération…) sous le couvert de discours «indépendantiste»… et bien oui… rétrospectivement, et avec les révélations de l’affaire dite «Morin» (ministres des affaires intergouvernementale et «négociateur» constitutionnel en chef péquiste... père de l’approche dite «étapiste»…) et sachant que cet homme de confiance de Mr Lévesque admit avoir été en contact avec la GRC entre 1974 et 1977, et avoir reçu de l'argent de l'institution…
    Sans vouloir vous manquez de respect… À moins que vous fassiez preuve d’une énorme naïveté… Tout porte à croire qu’effectivement… la GRC fut derrière cette imposture référendaire ayant berné toute une génération de véritable indépendantiste…
    http://archives.radio-canada.ca/guerres_conflits/securite_nationale/dossiers/1500-10095/
    Parlant de mauvaise foi… pour ne pas dire de démagogie… Où avez-vous lu que j’avais écrit que Mr Parizeau aurait été membre du M 16 ?
    Pour conclure, je réitérais en affirmant que le PQ fut dès la journée de sa fondation une imposture visant simplement le noyautage, pour ne pas dire l’arrêt complet du véritable mouvement indépendantiste québécois engagé politiquement entamé avec l’Alliance Laurentienne et le RIN quelques dix ans plus tôt. L’histoire du PQ en est mon meilleur argument. Évidemment, cette histoire s’étale sur 43 ans. Je ne saurais vous en faire un «rapport» circonspect de par ce commentaire…
    D’un «parano fini» !!!
    Sylvain Marcoux

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2011

    @ Sylvain Marcoux
    Oui ! Bien sûr !
    Et M. Parizeau était un agent du MI6, c'est évident il a étudié à la "London School of economics". Et en preuve je peux vous présenter une copie de son diplôme !
    Les deux référendums étaient téléguidés par la CIA.
    Tout le monde sait que M. Lévesque a été journaliste de Guerre !
    De la à sous-entendre que c'était un espion, il y a quand même bien des limites !
    Faites-vous par exprès pour être de mauvaise fois ou êtes-vous vraiment un parano fini ?

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2011

    A Mr Trempe,
    Vous devriez alors alerter les autorités responsables du site web de l’Assemblée Nationale du Québec qui mentionnent clairement le passage de Mr Lévesque au sein de cet Office ancêtre de la CIA… Ils n’ont certainement pas appliqué toute la rigueur nécessaire en se basant simplement sur les dire de l’homme qui a vu l’homme qui a vu l’Ours…
    «…Agent de liaison et correspondant de guerre pour l'armée américaine en 1944 et en 1945 à l'Office of War Information…»
    http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/levesque-rene-4219/biographie.html
    Mille fois désolé pour cet impair Mr Trempe… il m’arrive parfois de m’abreuver à des sources peu fiables comme celle-ci…
    263.2 General Records of the Central Intelligence Agency
    1894-1980
    «History: Office of the Coordinator of Information established with the appointment of William J. Donovan as COI by Presidential order, July 11, 1941, to collect and analyze intelligence information and make it available to the President and selected agencies. Simultaneous with the transfer of Foreign Information Service Branch of OCOI to newly established Office of War Information, by EO 9182, June 13, 1942...»
    «... Central Intelligence Group established under the National Intelligence Authority by Presidential directive, January 22, 1946, to plan and coordinate foreign intelligence activities. By National Intelligence Authority Directive 4, April 2, 1946, NIA assumed supervision of the SSU dissolution during spring and summer 1946, assigning some components to Central Intelligence Group at request of Director of Central Intelligence, and effecting incorporation of the remaining units into other War Department organizations. SSU officially abolished by General Order 16, SSU, October 19, 1946...»
    http://www.archives.gov/research/guide-fed-records/groups/263.html
    Mille fois désolé Mr Trempe... à l’avenir, je veillerai à vérifier mes sources…
    L’illustre inconnu… Sylvain Marcoux

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2011

    @ Sylvain Marcoux
    Bon ça y est !
    Là c'est René Lévesques qui était agent de la CIA.
    Bourgault, lui c'était sûrement un agent du KGB.
    Oui ! Oui !
    La voisine de la cousine de mon oncle Rodrigue l'a dit à l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'Ours. Et L'autre fois j'ai rencontré l'Ours qui avait appris à parler lors de son entrainement qu'il était allé suivre avec AlQaeda en Afganistan et il m'a confié ce secret.
    Misère !
    De plus en plus pathétique !
    Il faut vraiment être assis devant un écran et ne pas avoir peur du ridicule pour attaquer l'intégrité des gens ainsi sans aucune gêne !
    Surtout quand on est un illustre inconnu !

  • Archives de Vigile Répondre

    26 août 2011

    Je pense que cette tribune de Monsieur Gauthier-Pilote arrive au bon moment. Il a toujours manqué aux indépendantistes des "institutions" propres. Bien des bonnes volontés sont présentement dispersées et ne demandent qu'à agir utilement pour l'indépendance. Je suis donc plutôt d'accord avec l'auteur et je pense que ses propositions pourraient donner lieu à la formation de "commmissions indépendantistes" dans différents domaines d'intérêt.
    Par exemple, une commission de l'information et de des médias avec Bernard Frappier, Jacques Noel, Jean-Yves Durocher, Caroline Moreno, etc.; une commission de la constitution et de la révision des institutions avec Danielle Fortin, Pierre Cloutier, Jean-Yves Pomerleau, etc.; Une commission des relations internationales avec Sylvain Racine, Serge Charbonneau, Oscar Fortin, etc.; une commission de l'éducation nationale avec L'Engagé, Bruno Deshaies, etc.
    Reliées entre elles, ces commissions pourraient servir à attaquer d'une manière plus organisée les problèmes immédiats, produire du "contenu" indépendantiste pertinent et servir en même temps à forger et à partager une vision du Québec indépendant de demain. Ce serait un premier geste pour se préparer à remplacer le Canada dans tous les domaines de compétence qu'exerce un État indépendant.
    GV

  • Jean-Charles Morin Répondre

    25 août 2011

    Cet article a le mérite d'évoquer un aspect de la lutte indépendantiste qui est rarement abordé: celui du fonctionnement efficace du mouvement indépendantiste. Bravo pour votre esprit pratique. Il va falloir y donner suite...

  • Archives de Vigile Répondre

    25 août 2011


    Mr Rhéaume,
    ... et les indépendantistes auront fait un grand pas lorsqu'ils admettront finalement qu'ils se sont fait berner avec René Lévesque, agent de liaison de OWI dès 44 (ancêtre de la CIA), propagantionniste à l'emploi de la CBC durant les années 50, porte valise de la haute-finance libérale durant les années 60... et imposteur pseudo-indépendantiste de 68 à 85.
    Sylvain Marcoux

  • Archives de Vigile Répondre

    25 août 2011

    J'aime bien ce texte de Mathieu. Pour une des rares fois dans un texte indépendantiste il est question de l'infiltration des groupes politiques du Québec qui est une des principales sources de la profondeur non pas de la division mais de la haine, la hargne, le désir de violence qui alimentent certaines actions soi-disant patriotiques.
    J'espère que d'autres suivront la voie tracée ici afin de ne jamais oublier que certains ont pour mission, vocation ou métier d'entretenir la haine dans nos rangs...
    gr

  • Mathieu Gauthier-Pilote Répondre

    25 août 2011

    Toute prétention de connaître la seule et unique bonne voie vers l'indépendance me semble franchement déraisonnable. On peut raisonnablement préférer une méthode à une autre, mais il n'y a que la mise à l'essai de cette méthode qui puisse nous permettre de découvrir ce qu'elle vaut vraiment, face au réel, implacable, qui se fiche de nos espoirs, de nos convictions, de nos sentiments, même de nos hypothèses les plus plausibles.
    Mon document d'analyse, qui ne fait que poser les problèmes concrets pour lesquels je n'ai pas la prétention d'avoir trouvé les seules bonnes solutions, repose sur la «philosophie» suivante :
    1) analyse globale, systémique, qui se veut objective;
    2) approche par résolution de problèmes définis de façon concrète;
    3) production «d'intelligence» (au sens CIA du terme, si je puis dire);
    4) propositions d'actions formulées suite à l'étude des faits fournis
    par l'intelligence;
    5) propositions d'actions obligatoirement accompagnées des moyens de
    mesurer les effets de ces mêmes actions;
    6) La mesure des effets produit des données brutes qui permettent
    d'évaluer le succès des actions et d'ajuster le tir;
    Le document d'analyse traite du point 2) et propose des pistes utiles
    pour se rendre le plus rapidement possible au point 3).
    C'est là que nous sommes rendu dans le mouvement.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 août 2011


    Pour ce commentaire, Mr Cloutier, et pour votre défense, je dois admettre que vous visez-juste.
    Cependant, il ne faudrait pas nier à Mr Gauthier-Pilote d'avoir démontrer l'importance de l'illustration d'un «chariot» (pour vous paraphraser... en faisant allusion à ces problèmes à résoudre) qu'il ne faudrait surtout pas négliger...
    Excellente analyse Mr Gauthier-Pilote !!!

  • Pierre Cloutier Répondre

    25 août 2011

    [1] Vous mettez la charrue avant les boeufs.
    [2] Le mouvement indépendantiste a besoin d'un porteur de ballon crédible et respecté.
    [3] Il a besoin de 125 candidats et candidates indépendantistes dévoués, sincères et connus dans leur communauté.
    [4] Il a besoin d'un simple projet de constitution transitoire d'un Québec souverain suivi par une constituante citoyenne.
    [5] Un leader, 125 candidats et un programme d'État simple.
    [6] Tout le reste va suivre.
    Pierre Cloutier