Ségolène Royal dit n'avoir fait preuve ni d'ingérence ni d'indifférence

Boisclair à Paris


La candidate socialiste à la présidentielle française, Ségolène Royal, assure ce mardi n'avoir fait preuve ni d'ingérence ni d'indifférence en évoquant sa sympathie pour la souveraineté et la liberté du Québec.
En entrevue à Europe-1, elle précise avoir voulu dire que, comme dans toutes démocraties, le peuple qui vote est souverain et libre. Elle ajoute que les Québécois décideront librement de leur destin le moment venu, s'ils en sont saisis.
Tentant de réparer ce que plusieurs considèrent comme un faux-pas diplomatique, Mme Royal souligne qu'il ne revient pas à la France de dicter aux Québécois et aux Canadiens ce qu'ils doivent faire. Elle ajoute toutefois que les principes de souveraineté et de liberté ne lui paraissent absolument pas contestables.
Face aux réactions des autorités fédérales canadiennes, la présidente de la région Poitou-Charentes a souligné qu'à aucun moment elle n'a évoqué les réformes institutionnelles.
Le président du Mouvement républicain et citoyen Jean-Pierre Chevènement a pris la défense de Ségolène Royal, estimant qu'elle n'avait fait que rappeler ce qu'ont dit beaucoup d'autres avant elle. M.Chevènement, un ancien ministre de la Défense, a alors nommé le général Charles de Gaulle, l'actuel président Jacques Chirac, Philippe Seguin et Alain Juppé.
Il a répété que la position de la France est qu'elle ne reconnaîtra la souveraineté du Québec que lorsque le peuple québécois l'aura décidé par référendum, et qu'en attendant, il n'y a pas d'ingérence. Il a aussi refusé de dire que Ségolène Royal manquait de connaissance des dossiers internationaux.
Interrogée sur le «Vive le Québec libre» que Charles de Gaulle a lancé à Montréal en 1967, Ségolène Royal a reconnu que c'est une belle phrase, mais elle ne le dit pas de cette façon-là, selon ses propres mots.
La candidate à l'élection présidentielle avait évoqué le sujet à Paris, après un entretien d'une quinzaine de minutes, lundi, avec le chef du Parti québécois, André Boisclair, en visite à Paris. Ce dernier doit rencontrer mardi l'autre candidat à l'élection, Nicolas Sarkozy.
Interrogée par des journalistes québécois pour savoir quelles étaient ses affinités avec le Québec, Ségolène Royal avait répondu qu'elles sont conformes aux valeurs communes, c'est-à-dire la souveraineté et la liberté du Québec. Elle a d'ailleurs dit croire que le rayonnement du Québec et la place qu'il occupe dans le coeur des Français va dans ce sens.
À Ottawa, le premier ministre canadien Stephen Harper avait aussitôt réagi de manière assez virulente, faisant valoir qu'il est tout à fait inapproprié pour un leader étranger de se mêler des affaires démocratiques d'un autre pays.
Le chef du Parti libéral du Canada, Stéphane Dion, a lui aussi dénoncé vivement les propos de Mme Royal, estimant que cela nuit à sa crédibilité et ajoutant qu'on ne souhaite pas le démantèlement d'un pays ami.
À Montréal, le premier ministre du Québec, Jean Charest, a été catégorique, déclarant que ce sont les Québécois qui décideront de leur avenir. Il a aussi dit avoir appris que Ségolène Royal n'était jamais venue au Québec de sa vie.


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