Qui a gagné les élections?

La conclusion s'impose d'elle-même. Le PLQ a perdu les élections.

Québec 2007 - Résultats et conséquences

Pendant que les indépendantistes radicaux, les souverainistes durs, les
souverainistes mous, les indépendantistes-souverainistes de gauche, du
centre ou de droite s'entredéchirent dans de byzantins débats sur le sexe
des anges, on peut se demander qui a envahi Sainte-Sophie, pardon, qui a
pris d'assaut l'Assemblée Nationale. Bref, qui a gagné les élections.
Je pense que nous serons tous d'accord pour admettre, avec des
observations et des réserves de toutes natures, que le Parti Québécois sort
affaibli de la lutte. C'est là un euphémisme.
Mais Mario Dumont a-t-il vraiment gagné? Regardez-le attentivement. Il est
suivi comme son ombre par un certain M. Taillon, digne représentant du
patronnat québécois. M. Dumont ne répond qu'évasivement aux questions,
attendant sans doute des éclaircissements, pour ne pas dire des
indications, voire des directives. On a de plus en plus l'impression que le
chef de l'ADQ s'est mué en porte-parole.
Le PLQ a-t-il vraiment gagné? Calculez les pourcentages du vote, surtout
du vote francophone, comparez le nombre de voix obtenues cette fois-ci par
rapport à 2003, comptez le nombre de sièges obtenus. La conclusion s'impose d'elle-même. Le PLQ a perdu les élections.
Mais alors, qui a bien pu gagner? Qui?
Eh bien! Souvenez-vous. Qui a fait venir Charest d'Ottawa à Québec? Qui
l'a fait transiter du PPC au PLQ? Qui a assuré son succès à la chefferie de
ce parti? Quel était le programme de Charest au début de son mandat en
2003? Réponse : Remettre en question les acquis de la Révolution Tranquille
et hâcher menu les institutions de l'État. Manifestement, de 2003 à 2007,
il n'a pas réussi. Pourquoi?
Une trop forte résistance des groupes sociaux concernés. Une trop forte
résistance d'une opposition offcielle, certes battue, mais loin d'être
abattue. Sans doute même, une trop forte résistance de certains députés
libéraux, soit qu'ils craignissent de ne pas être réélus, ou qu'ils
fussent demeurés tout de même un peu fidèles à ce qui pouvait encore rester
des idéaux jadis et naguère défendus par les Lesage ou même les Bourassa.
Alors? Alors, quoi de mieux qu'un PLQ minoritaire avec, à sa tête, un
conservateur? Quoi de mieux qu'un tel parti épaulé par une opposition
officielle acquise aux mêmes conservateurs, et toute disposée à tenir la
garde de l'arme qui va sabrer dans les services publics? Notez que Dumont,
sans doute dûment chapitré, a déjà désigné le premier objectif auquel il
compte s'en prendre : Hydro-Québec. Gageons que le secteur privé, sous
couvert de néo-PPP, va s'engouffrer dans la brèche.
Les discoureurs sur le sexe des anges dans un Québec souverain (pardon,
indépendant) vont assister, impuissants, à la destruction du principal
sinon du seul outil de leur souveraineté : cet embryon d'État québécois
qu'on s'épuise à mettre sur pied depuis un demi-siècle.
Déjà, à l'époque où les grèves avaient mis à terre le quotidien
souverainiste «Le Jour», je m'étais fait cette réflexion désabusée qui se
confirme encore une fois : nous avons un don inégalé pour détruire de nos mains les instruments de notre libération.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2007

    Québec, le prix de la trahison (3)
    De par l’information qui nous parvient, il est évident que la raison d’être de l’ADQ et son principal objectif à réaliser –si ce parti parvenait à prendre le pouvoir– consisteraient à privatiser Hydro-Québec en favorisant des groupes étrangers, lesquels financeraient l’achat à même les profits générés par cette compagnie et provenant en partie des hausses tarifaires payées par les Québécois. Cette ingénierie financière –ayant dans la plupart des cas des dérivations frauduleuses– a déjà été et est encore appliquée sur le marché européen par les multinationales E.On, Enel, EGF…, afin de concentrer les actifs –oligopole– dans le secteur énergétique, ajoutant en plus les énergies renouvelables*.
    Voici un passage de l’une des dernières informations concernant l’objectif de Mario Dumont : ” Notez que Dumont, sans doute dûment chapitré, a déjà désigné le premier objectif auquel il compte s’en prendre : Hydro-Québec. Gageons que le secteur privé, sous couvert de néo-PPP, va s’engouffrer dans la brèche. ” Joseph Berbery
    http://www.vigile.net/spip/article5847.html#forum1027
    Autre information pour mieux saisir les enjeux qui motivent ceux qui contrôlent l’ADQ afin d’apporter leur aide à des groupes d’intérêt qui auraient à financer, une fois privatisée, l’acquisition de la multinationale québécoise sans practiquement n’avoir rien à payer : ” Hydro-Québec a versé 2,6 milliards de $ en dividendes au gouvernement. Ces profits viennent en partie de la vente d’actifs étrangers, du volume important des exportations mais, évidemment aussi, de la hausse des tarifs que les Québécois encaissent année après année “.
    http://www2.canoe.com/cgi-bin/imprimer.cgi?id=287914
    * En Espagne, E.On et Enel ont offert à travers d’une OPA –Offre Publique d’Acquisition– l’acquisition de la multinationale espagnole Endesa S.A., l’une des plus grandes compagnies d’éléctricité d’Europe, qui avait été privatisée par le gouvernement néolibéral d’Aznar en 2000. Cette “bataille” qui se prolonge depuis un an entre ces compagnies allemande et italienne, a déjà provoqué la démission de plusieurs hauts responsables d’organismes publiques et privés en raison de la corruption qui entoure cette OPA.
    _________________________
    Seule la convergence de la majorité des Québécois vers leur statut de souveraineté nacionale peut résoudre la crise de division sociale et politique que nous vivons aujourd’hui au Québec, afin d’éviter des lendemains beaucoup plus instables socialement et économiquement, dû à la mondialisation et aux pillages des ressources fiscales et naturelles du Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2007

    Québec, le prix de la trahison (2)
    Pour éviter de tomber dans le chaos, la réalité sociopolitique au Québec ne doit pas servir à fragmenter le PQ pour diviser les souverainistes en de multiples partis marginaux ou des “clubs” politiques fondés par des ex responsables péquistes
    «Jamais le Québec n’a été autant divisé, alors qu’un flot d’immigration sans précédent composé de races, de couleurs et de religions étrangères afflue de partout, le Québécois «d’origine» sent lui échapper sa propre identité.» Gilles Paquette — president du PRQ–
    http://www.cyberpresse.ca/article/20070405/CPACTUALITES/70405159/6488/CPACTUALITES
    http://www.pourunquebeclucide.com/cgi-ole/cs.waframe.singlepageindex
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    Seule la convergence de la majorité des Québécois vers leur statut de souveraineté nacionale peut résoudre la crise de division sociale et politique que nous vivons aujourd’hui au Québec, afin d’éviter des lendemains beaucoup plus instables socialement et économiquement, dû à la mondialisation et aux pillages des ressources fiscales et naturelles du Québec.