Accommodement raisonnable

Quel mal à ce que le peuple décide?

17. Actualité archives 2007

[Réponse à Pierre Anctil->3293]
Bien que la Charte québécoise des droits et libertés de la personne permette à des individus de trouver leur dignité dans notre société, il semble qu'à ce stade-ci, nous nous devons de la remettre en question et non pas de justifier sa raison d'être, comme s'applique à le faire monsieur Pierre Anctil dans son article «Quel accommodement raisonnable?» (Le Devoir, 11 décembre 2006). La population n'est pas si ignorante.
La réaction des gens aux incidents du YMCA et du CLSC ne relève pas nécessairement d'une incompréhension de la Charte, mais du fait que la majorité se sente lésée dans son choix social par tous ces accommodements qui heurtent fondamentalement ses valeurs. La goutte d'eau a simplement fait déborder le vase. Cela n'indique pas du racisme, mais le simple fait que la population a atteint sa limite dans sa capacité à ingurgiter trop de nouveauté en si peu de temps.
Du respect pour notre société
Naturellement, la population pense que les immigrants qui ont choisi le Québec devraient s'adapter en premier et réserver leurs prières à leur conscience personnelle, par respect pour notre société: nos croyances au Québec ne touchent pas l'espace public. Ce n'est pas par racisme ni xénophobie que la population s'irrite des accommodements, mais par le fait que la Charte brime ses choix en tant que majorité.
Aussi, dans une ère où la montée de l'intégrisme fait des ravages dans le monde, il apparaît plutôt périlleux d'accepter dans la Charte québécoise tout accommodement qui se rapporte aux religions. L'accommodement religieux devrait-il simplement être aboli, et ce, pour toutes les religions (y compris les déductions fiscales permises par nos gouvernants!)?
De plus, nous savons aujourd'hui que plutôt que d'aider certains immigrants à participer à notre société, ces accommodements les portent à se ghettoïser. Je vous invite donc à une remise en question de la Charte plutôt qu'à une justification des prétendus bienfaits d'accommodements religieux.
Limite atteinte
Le message qu'envoie la population aux juristes, c'est qu'elle comprend la nécessité de protéger le citoyen, mais qu'elle a atteint sa limite. Et il me semble malsain aujourd'hui que le juridique continue de décider seul, par-delà la capacité du peuple à digérer cette immense vague d'immigration, de ce qui heurte ou non les valeurs présentes chez nous et qui font partie de notre identité culturelle.
Les questions du kirpan, du voile et de l'erouv, pour ne nommer qu'eux, ont démontré que la majorité était en désaccord avec cette trop grande expression du religieux sur la place publique, mais la Charte a gagné sur le peuple.
C'est justement cette insistance de nos juges à imposer leurs vues au peuple devant une décision qu'il rejette qui finit par agacer. Pourquoi une poignée de personnes continuent-elles de décider seules de ce qui est raisonnable et de rester sourdes au fait que la majorité ne peut plus digérer? L'individu ne devrait pas l'emporter quand le collectif fait une indigestion.
Le collectif doit guérir avant d'aller plus loin. Poursuivre dans cette voie du cas par cas sans s'apercevoir que l'on a usé la population, montre finalement que les juges sont déconnectés d'elle. Et ces accommodements effriteront la paix sociale par la faute de ceux qui accusent le peuple de racisme alors qu'il n'est tout simplement plus capable de cumuler l'ampleur de ces changements culturels.
Laissez-nous donc le temps de digérer au lieu de nous faire perdre notre propre identité dans cette immense vague d'immigration de l'intégration de laquelle la majorité comprend la nécessité. C'est au peuple de donner le rythme du vivre ensemble et non aux juges.
Les Québécois combattent déjà depuis 400 ans l'hégémonie anglo-saxonne, d'autres se sont joints à nous pour poursuivre notre combat historique. Laissez-nous donc le droit de résister! Et voyez dans cette résistance, non pas un manque d'intelligence ni du racisme, mais le simple instinct de ne pas mourir.
Sylvie Bergeron, Auteure de Vue de l'intérieur, la crainte de l'assimilation (Éd. La Guaya, 2005).


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