LE MODUS OPERANDI DES SPOLIATEURS (23)

Québecor dérange les intérêts de Power

La suite promet d’être palpitante

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Chronique de Richard Le Hir

Il y a à peine trois semaines, dans le contexte de l’acquisition Bell-Astral, j’attirais votre attention sur la propension systématique de l’Empire Desmarais à servir ses intérêts en se servant de ses journaux et de son éditorialiste à La Presse, André « Tartuffe » Pratte, dit aussi « La Gaffe » http://www.vigile.net/Andre-Pratte-lance-et-compte-dans , ce dernier surnom mérité pour avoir malencontreusement associé Paul Desmarais à Silvio Berlusconi dans une phrase qui fera certainement date dans la petite histoire du journalisme quand on connaît l’usage politique que Desmarais fait de ses médias,

« Si M. Berlusconi a mauvaise réputation, ce n’est pas parce que ses médias sont importants, mais parce qu’il s’est servi de ceux-ci pour atteindre ses fins politiques. ».

Au cours des derniers jours, La Presse récidive en tirant une fois de plus à boulets rouges sur Québecor. Prétexte cette fois-ci, la transaction en vertu de laquelle Québecor Media rachète à la Caisse de dépôt la moitié des actions qu’elle avait acquise pour lui permettre d’acheter Vidéotron et empêcher que cette dernière ne tombe entre des mains non québécoises.
Sont mobilisés pour la cause Pratte lui-même http://www.lapresse.ca/debats/editoriaux/andre-pratte/201210/03/01-4580054-sortie-de-secours.php, le chroniqueur Jean-Philippe Décarie http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/jean-philippe-decarie/201210/04/01-4580123-caisse-et-quebecor-media-a-quand-les-profits.php, et la journaliste Hélène Baril http://affaires.lapresse.ca/economie/quebec/201210/04/01-4580119-quebecor-media-transaction-a-lencre-rouge-pour-la-caisse.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=lapresseaffaires_LA5_nouvelles_98718_accueil_POS16, autant dire un bataillon de choc.
Mais, si le nombre peut faire impression, encore faut-il avoir raison et ne pas prêter flanc à une accusation de diversion ou de servir ses propres intérêts.
Pour ce qui est d’avoir raison, les arguments de La Presse font systématiquement abstraction des avantages économiques pour le Québec et les Québécois d’avoir empêché que Vidéotron ne tombe entre les mains de Rogers ou de tout autre acheteur non québécois.
En aidant Québecor à acquérir Vidéotron, le gouvernement de l’époque, un gouvernement dirigé par le PQ, a fait preuve de vision stratégique et démontré qu’il avait à coeur les intérêts supérieurs du Québec.
Ce que les Québécois ont pu perdre d’un côté parce que la Caisse a dû immobiliser avec son placement dans Québecor Media des capitaux qui auraient pu être mieux rémunérés ailleurs est de bien peu d’importance en regard des retombées à long terme de la création d’un joueur québécois de taille dans l’industrie des communications, que ce soit sur le plan économique ou culturel, et surtout en regard de ce qu’il aurait pu perdre s’il n’avait pas posé un tel geste.
Pour s’émanciper, se développer et prendre son essor, une société a besoin de leviers, et la société québécoise ne fait pas exception à cette règle. C’était à l’origine, et c’est encore, le sens du placement de la Caisse dans Québecor Media.
Power Corporation est bien placée pour le savoir, elle qui a demandé et obtenu la collaboration du gouvernement québécois (alors dirigé par le PQ) vers la fin des années 1970 pour lui permettre d’acquérir le Crédit Foncier Franco-Canadien, alors également convoité par le financier Reuben Cohen du Nouveau-Brunswick. Quand ça fait son affaire, c’est bon, mais quand ça ne fait pas son affaire, c’est épouvantable.
Le procès fait par les journaux de l’Empire Desmarais est donc un faux procès. En effet, en analysant le comportement de La Presse dans le traitement de plusieurs dossiers, on découvre que ses indignations sont bien sélectives et qu’elles visent toujours à promouvoir ou dissimuler ses intérêts ou ceux de ses alliés selon la stratégie la plus opportune dans les circonstances. Et l’Empire ne semble même pas se rendre compte que certains de ses silences équivalent à des aveux.
Il est quand même stupéfiant que la Presse, si prompte à décrier le mauvais usage de la Caisse de dépôt, ait été si peu loquace dans l’affaire des pertes survenues à la Caisse en 2008, comme je l’ai encore souligné dans un article récent http://www.vigile.net/Caisse-de-depot-Un-mystere-de-la , et qu’elle n’ait pas manifesté dans ce dossier la même pugnacité que celle qu’elle affiche dans le dossier de la corruption à Montréal ou encore contre SNC-Lavalin ou Québécor.
Ainsi, pas un mot sur le fait que les fameuses pertes de 2008 étaient attribuables à la décision du gouvernement Charest de modifier le mandat de la Caisse en 2004. Surtout ne pas poser les questions « à l’instigation de qui » et « au bénéfice de qui ». Pas un mot sur Coventree, cette officine spécialisée dans la distribution du papier commercial, à l’origine d’une proportion importante de ces pertes, même après que cette entreprise et ses dirigeants aient été trouvés coupables de malversations par la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario.
À ce sujet d’ailleurs, il faut espérer que Pauline Marois donnera suite à l’engagement qu’elle avait pris de faire toute la lumière sur cette affaire au moment où elle a éclaté http://pq.org/actualite/communiques/caisse_de_depot_et_placement_du_quebec_jean_charest_veut_balayer_sous_le_tapis .
Et lorsque La Presse dénonce les dérives de SNC-Lavalin en Libye, elle omet de mentionner que Total, la pétrolière dans laquelle Power détient des intérêts importants, s’est rendue coupable du même délit, à une échelle bien plus importante, comme je l’ai rapporté dans un article qui date d’avril dernier http://www.vigile.net/L-incommensurable-hypocrisie-de-l.
Et pendant qu’elle met en relief les liens de SNC-Lavalin avec les entreprises de Tony Accurso, elle oublie de mentionner que Marc Bibeau, membre du conseil d’administration de la Société Financière Power, président de son comité de vérification, ami personnel de Jean Charest et président de Shockbéton, a été identifié par Jacques Duchesneau devant la Commission Charbonneau comme étant à la tête d’un des sept groupes qui ont été dans la mire de l’Unité anti-collusion (UAC) du ministère des Transports (MTQ) http://www.ledevoir.com/politique/quebec/353028/titre .
Le rappel de cette affaire nous permet de souligner au passage les intérêts que Power détient dans le grand groupe cimentier français Lafarge. On comprend donc que les grands travaux d’infrastructure et la demande pour le ciment au Québec ne la laissent pas indifférente, et qu’il est toujours plus agréable de faire affaire avec des amis que des étrangers. Mais ne comptez pas sur La Presse pour rappeler les intérêts de sa société mère lorsqu’elle traite de ces sujets.
Saviez-vous que la mauvaise humeur de Paul Desmarais à l’endroit de SNC-Lavalin est liée en grande partie au refus de cette dernière de renoncer au nucléaire pour laisser la place à Areva, la grande entreprise française du secteur que Sarkozy lui avait promis de privatiser en sa faveur et en celle de son ami français Martin Bouygues http://mobile.agoravox.fr/actualites/politique/article/depuis-hier-la-france-a-perdu-son-68870 ?
Et serez-vous surpris d’apprendre que la déroute de SNC-Lavalin ces derniers mois ait favorisé l’émergence de rumeurs évoquant sa reprise éventuelle par un groupe du même secteur http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/services-professionnels/snc-lavalin-pourrait-etre-vendue-avance-une-analyste/548464 ? Serez-vous aussi surpris d’apprendre que le groupe repreneur pourrait être le spécialiste français du BTP (Bâtiment et Travaux Publiques, selon la désignation européenne) Bouygues dont les hauts dirigeants sont très proches des Desmarais http://www.lapresse.ca/actualites/201111/08/01-4465640-jacqueline-desmarais-recoit-la-legion-dhonneur.php .
Ce développement nous permet de comprendre au passage combien il serait dangereux pour le Québec, sous le prétexte légitime de procéder à un nettoyage en règle dans l’industrie de la construction, de rendre la situation impossible à nos petits entrepreneurs et de favoriser l’irruption massive de grands groupes internationaux sur notre marché.
La corruption à grande échelle n’est en rien préférable à celle qui se pratique à petite échelle, et elle encore plus difficile à traquer.
Et n’êtes-vous pas surpris de voir La Presse couvrir le scandale dans l’attribution des contrats au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) sans poser la question de savoir si la même chose n’aurait pas pu se produire au CHUM ? Comme par hasard justement, Power et ses partenaires stratégiques français détiennent des intérêts dans le contrat de gestion du CHUM en PPP.
Et puis, vous n’avez jamais vu les journaux du groupe Power donner le moindre écho aux poursuites criminelles intentées contre Total et son président Christophe de Margerie dans le scandale onusien « pétrole contre nourriture » en Irak. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/08/02/01016-20110802ARTFIG00464-petrole-contre-nourriture-pasqua-et-total-seront-juges.php .
Ils se sont également bien gardés d’évoquer la fraude de 1 million de dollars commise dans ce dossier par celui qui était alors secrétaire-général associé des Nations-Unies, Maurice Strong, après avoir été président de Power pendant quelques années et avoir siégé au comité consultatif de son conseil d’administration pendant plusieurs années http://www.vigile.net/L-acharnement-suspect-de-La-Presse .
Quand à l’information parue récemment en France selon laquelle le duo Desmarais/Frère faisait l’objet d’une plainte au criminel http://www.vigile.net/Le-duo-Desmarais-Frere-face-a-une , La Presse et ses publications soeurs se sont bien évidemment abstenues d’en parler, pas même pour démentir les faits allégués dans la plainte.
Il n’y a pas beaucoup d’exemples de groupes financiers qui traînent une telle odeur de souffre dans leur sillage, et c’est pourquoi il faut comprendre que les attaques répétées des médias de l’Empire Desmarais contre Québecor sont dictées par de toutes autres considérations que celles de l’orthodoxie économique du soutien qui lui a été accordé par la Caisse de dépôt.
En effet, dans le rôle de défenseur de la moralité en affaires, la crédibilité de l’Empire Desmarais avoisine le zéro absolu. C’est le loup en charge de la bergerie.
Québecor dérange les desseins cachés de Power Corporation, et gageons que ce n’est pas qu’une affaire de hockey à Québec. Gageons également que ce n’est pas non plus uniquement à cause de l’opposition de Québecor à l’acquisition d’Astral par Bell alors que Power y est favorable. Il y avait déjà « du sang sur les murs » bien avant l’annonce de cette transaction.
Alors ? Alors, comme dans toute bonne série télévisée, la suite promet d’être palpitante. Déjà, la transaction intervenue ces deniers jours entre Québecor Media et la Caisse se trouve à réduire la vulnérabilité stratégique du groupe que dirige Pierre-Karl Péladeau.


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7 commentaires

  • Grarlam Répondre

    12 octobre 2012

    Ce serait bien désirable que le PQ commande une enquête, ou une commission parlementaire sur la perte de 40 milliards de dollars par la caisse de dépot. Ne fut-ce que pour instruire bien des profanes comme plusieurs d'entre nous, à savoir , comment fonctionne les mouvements de capitaux entre les grosse institutions; qui sont les joueurs, quels sont les intérêts en cause, pourquoi tel ou tel investissement plutôt que tel autre.
    La caisse de dépot a-t-elle des analystes ou est-ce qu'elle se fie totalement aux agences de cotation?
    Parait-il que dans le cas des papiers commerciaux, personne n'y comprenait rien, et qu'une chatte y aurait perdu ses petits et qu'on se fiait aux agences de cotation.

    Tout le monde , y compris les élus non initiés à la haute finance en apprendrait beaucoup et serait plus en mesure de formuler des critiques intelligentes.
    On dit que la haute finance a développé un vocabulaire particulier incompréhensible aux non initiés, avec le résultat que nous n'y comprenons plus rien et que c'est voulu ainsi.
    Aidez-nous.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 octobre 2012

    Bonjour Mr.Le Hir.
    J'apprécie toujours vos annalyses,mais cette fois je mets un bémol.Pour Power corporation,vous voyez juste,mais moi je pense que Québécor vise les mêmes objectifs que Power corporation,les journaux de Québécor ne sont pas très critiques des actions de cette dernière.Je crois que dans le dossier de l'amphithéâtre de Québec,Québécor s'est comporté,comme l'aurait fait Gesca.
    Michel Grenier.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2012

    M. Le Hir, je continue de vous remercier pour votre très précieuses contribution à faire la lumière.
    Nous vous diffusons le plus possible.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 octobre 2012

    J'apprécie votre analyse, M. Le Hir. Je souhaite, malgré tout , le départ de Michael Sabia. Voici le rémunération
    de ce cerveau : http://argent.canoe.ca/lca/affaires/quebec/archives/2012/04/retour-des-primes-pour-michael-sabia.html
    La transaction avec Québécor est a l'avantage de....M. Sabia. Il revend a perte....pour faire baisser la pression
    développée par Québécor. (Québécor le suivait de trop près
    .....a Sagard !) Ce ne sont que des apparences, une diversion. Il demeure le pantin de John James Charest donc de l'empire Desmarais. Ne pas renouveler son contrat sera la meilleure option.
    On me dit que le contrat de M. Vandal a été renouvelé pour
    5 ans.....par John James Charest....juste avant sa défaite !
    Il faut savoir que M. Vandal est l'ancien président de la commission jeunesse du PLQ. Mettre fin a son contrat serait
    irréaliste sur le plan financier. Mme Marois serait plus avisée de transférer ce dernier dans un poste de vice-président ...a la caisse de dépôt. Voici la rémunération de ce serviteur de l’État (!) .....oups de ce serviteur du PLQ ! : http://www.google.ca/url?sa=t&rct=j&q=nouveau%20contrat%20vandal&source=web&cd=1&cad=rja&ved=0CCIQFjAA&url=http%3A%2F%2Fcommuniques.gouv.qc.ca%2Fgouvqc%2Fcommuniques%2FGPQF%2FOctobre2012%2F03%2Fc3978.html&ei=lTNzUJHpBarD0AHO_YBI&usg=AFQjCNGh_mZ5qeakO_XGXUg-A_vCjznBJQ

  • @ Richard Le Hir Répondre

    8 octobre 2012


    Une lecteur, que je remercie, m'a fait parvenir le lien d'un article du National Post qui fait état de la condamnation au civil l'an dernier d'une entreprise du groupe Power.
    Évidemment, les journaux de Gesca se sont bien gardés d'en parler.
    Je vous cite l'article au complet :
    Ontario Court of Appeal upholds award to London Life policyholders but cuts amount
    Court of Appeal for Ontario reduced the amount Great-West Lifeco Inc. must pay to former London Life Insurance Co. policyholders for illegally using money from their accounts to finance a 1997 takeover.
    The appeal court cut the award given by a trial judge to $220-million, subject to some adjustments, from $390-million. The court upheld the trial judge’s decision that the acquisition of London Life by Great-West failed to comply with Generally Accepted Accounting Principles and the Insurance Companies Act.
    Harrison Pensa LLP and Bates Barristers, the lawyers representing the policyholders, said Thursday in a statement that they “are gratified by the decision.” They said they “look forward to resuming the prosecution of all remaining matters to a conclusion before the trial judge.”
    Two former London Life actuaries and a Great-West policyholder sued on behalf of 1.8 million people, accusing the companies of illegally using their money to help pay for the $2.9-billion acquisition. They sought as much as $1-billion in damages, including repayment of their money with interest and penalties.
    Testimony during a three-month trial that ended in January 2010, in London, Ontario, showed the companies used $220-million of the policyholders’ funds to help Great-West make the acquisition.
    “The defendants have done indirectly what was prohibited from being done directly” by transferring money from the account holders’ accounts, Ontario Superior Court Judge Johanne Morissette said in her October 2010 ruling.
    The case is Jeffery and Rudd v. London Life Insurance et al. SC46300, Ontario Superior Court of Justice (London, Ontario).
    http://business.financialpost.com/2011/11/04/ontario-court-of-appeal-cuts-award-to-london-life-policy-holders/

  • Francis Déry Répondre

    8 octobre 2012


    Et serez-vous surpris d’apprendre que la déroute de SNC-Lavalin ces derniers mois ait favorisé l’émergence de rumeurs évoquant sa reprise éventuelle par un groupe du même secteur http://www.lesaffaires.com/secteurs... ? Serez-vous aussi surpris d’apprendre que le groupe repreneur pourrait être le spécialiste français du BTP (Bâtiment et Travaux Publiques, selon la désignation européenne) Bouygues dont les hauts dirigeants sont très proches des Desmarais http://www.lapresse.ca/actualites/2... .
    Richard Le Hir
    Pas vraiment. Évidemment, je doute aussi que cela résout le problème de fond : une réduction de la compétition via un cartel. Combien de géants sont issus de la fusion de compétiteurs qui se sont mis à s'associer via des ententes de cartels ? Ces ententes obligent les patrons à adopter des cultures corporatives assez semblables. Bref, c'est comme une confédération qui évolue en une fédération. Puis, il vient des forces unionistes.
    En théorie des graphes, on peut procéder à une réduction du graphe relationnel qui lie le gouvernement-client aux diverses compagnies à une relation entre le gouvernement-client et le cartel. Déjà dans mon idée, le gouvernement-client est une réduction de l'État et de ses diverses paliers municipaux ou d'agences.
    Les compagnies étant "Québécoises" en principe, mais dont j'ignore le véritable statut via les Paradis fiscaux des Antilles ou Caraïbes, devraient être contrôlables et retourner les profits dans l'économie québécoise. Ce qui ne serait pas le cas si le marché est ouvert à des joueurs extérieurs. Nous pourrions aussi bien avoir à faire avec des parasites cherchant juste un bon coup d'argent et déguerpir, ou bien des compagnies étrangères dont des intérêts locaux détiennent des parts importantes. Une relation parasitaire sur le long terme peut aussi se produire. Je doute que l'on puisse prouver une amélioration de la compétitivité. L'intérêt de joueurs extérieurs, c'est plutôt l'apport d'un savoir-faire qui nous manquerait.
    Frapper à coups d'amendes pourrait punir une compagnie en la rendant non-compétitive, ce qui la forcerait à fermer ses portes. Tout comme l'exclusion de futures contrats, cela n'arrange pas la situation de l'Etat-client.
    Je vois une autre solution. Une nationalisation sans vergogne des compagnies fautives et leur amalgamation en une agence de travaux publics. Cette agence serait le fournisseur principal en matière de services d'infrastructures. Et elle pourrait repasser des contrats à ses compétiteurs lorsqu'elle ne peut disposer des ressources elle-même, ou former des consortia.
    La nationalisation ne toucherais pas les sous-contracteurs et travailleurs autonomes qui gravitent autour des grands joueurs. Ils sont nombreux et je le sais de première main.
    J'écris sans vergogne parce que ces compagnies se sont engraissées via fraudes et déceptions aux dépens des contribuables. Si une compagnie n'a qu'un comportement délinquant limité, alors l'État devrait prendre une part limitée et y imposer un de ses observateurs sur le conseil administratif.
    ---------

    Un chroniqueur de Gesca profite de la charge contre Québecor, pour dénoncer l’éventuel influence politique sur la Caisse de dépôt sous un gouvernement du Parti Québecois :
    "C’est dans la foulée de ce placement dans Québecor Média qu’on a voulu édulcorer le rôle que devait jouer la Caisse dans le développement économique. Un rôle que le PQ veut réactualiser en demandant à la Caisse de créer un fonds de blocage d’OPA hostiles sur des entreprises québécoises."
    --JC Pomerleau
    Un Américain francophobe semble plutôt blâmer Jean Charesr.
    http://www.magic-city-news.com/Kenneth_Tellis/1-Billion_Kebec_Fund_Plan_to_help_home-grown_Kebecois_foreign_companies_firms_buy16249.shtml
    Maintenant je comprends que sa francophobie procède d'un mariage raté avec une Beauceronne.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    7 octobre 2012

    Gesca : Une mauvaise foi crasse
    Cyberpresse et Coventree
    En 2008, Coventree fut au coeur du pire scandale du commercial (PCAA non bancaire), pour lequel la Caisse de dépôt a radier 6 milliards d'actifs en 2009. En 2011 Coventree est trouvé coupable d'avoir trompé ses actionnaires et ses clients; la Caisse fut son principal actionnaire et son principale client :
    http://www.vigile.net/La-question-qui-tue,41992
    La dernière fois que Cyberpresse a mentionné le nom de Coventree, c'est en 2007, pour en faire la recommandation ! (C'est ce qu'on obtient comme résultats en inscrivant sur Google (Cyberpresse et Coventree Capital Group) :
    La future bombe boursière du Québec (titre Cyberpresse)
    Publié le 19 mars 2007 à 00h00
    "Des six entreprises en lice, une seule n'est pas québécoise: Coventree (T.COF). Notre objectif était de cibler des entreprises du Québec, mais l'on s'est permis une digression étant donné l'originalité de Coventree.
    L'entreprise de Toronto est le chouchou du gestionnaire de portefeuilles Claret et est appuyée par la Caisse de dépôt du Québec. Elle s'occupe de la titrisation d'actifs. La titrisation est le regroupement et la revente de créances d'un même type..."
    (...)
    http://affaires.lapresse.ca/economie/200901/06/01-690991-la-future-bombe-boursiere-du-quebec.php
    Un an après cette recommandation de Cyberpresse sur cette "futur bombe boursière", elle explosait dans la Caisse. Depuis, silence radio sur Coventree ; et, sur ce qui pourrait bien être la fraude du siècle.
    ....
    Un chroniqueur de Gesca profite de la charge contre Québecor, pour dénoncer l'éventuel influence politique sur la Caisse de dépôt sous un gouvernement du Parti Québecois :
    "C'est dans la foulée de ce placement dans Québecor Média qu'on a voulu édulcorer le rôle que devait jouer la Caisse dans le développement économique. Un rôle que le PQ veut réactualiser en demandant à la Caisse de créer un fonds de blocage d'OPA hostiles sur des entreprises québécoises."
    http://affaires.lapresse.ca/opinions/chroniques/jean-philippe-decarie/201210/04/01-4580123-caisse-et-quebecor-media-a-quand-les-profits.php
    Ce que ce chroniqueur feint d'ignorer, c'est que jamais l'influence politique sur la Caisse n'aura été aussi grande que lors du passage au pouvoir de Charest (et ;a quel coût), lequel a modifié la Loi sur la gouvernance de la Caisse de dépôt (Loi 78),en prenant prétexte de la transaction de Québecor Média : "Jamais le bureau du Premier ministre n'a eu autant de pouvoir sur la Caisse" et cette loi a eu pour effet de "Transformer un fond de pension en fond spéculatif" (J. Parizeau).
    Conséquences : Sur les 40 milliards de pertes inscrites par la Caisse en 2009 ; 30 sont dues à la crise et 10 a la surexposition aux risques, dont le fameux papier commercial (6 milliards d'actifs radiés et pertes incidentes directes de 3 milliards ! Les détails sont ici :
    http://www.vigile.net/La-Caisse-Tripotage-politique-et
    Gesca reproche à ce placement de la Caisse dans Québecor Média d'avoir eu un rendement à peu près nul. Or les livres ne sont pas fermés, elle détient encore 25% du capital qui pourra produire un rendement sur l'ensemble du placement le jour ou cette compagnie privé fera une émission publique d'actions. Surtout si P K Péladeau obtient un club de hockey pour bonifier l'offre. On ne pourra en dire autant du placement dans le papier commercial !
    JCPomerleau