(Québec) «Si Québec solidaire était si en phase que ça avec la population, il n'aurait pas trois sièges au total [à l'Assemblée nationale]. C'est un flop assez monumental.»
Alors que son nouveau chef a profité de son discours de victoire pour inviter Québec solidaire (QS) à travailler main dans la main avec le Parti québécois (PQ) afin de battre les libéraux en 2018, Pascal Bérubé n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur la formation de gauche.
«Je suis toujours étonné des efforts que Québec solidaire place à critiquer le Parti québécois. [...] Pour les leçons de [Françoise David], elle devrait [plutôt] faire son travail d'opposition du Parti libéral», a-t-il déclaré en entrevue au Soleil, samedi.
Le député péquiste de Matane-Matapédia, qui a appuyé Jean-François Lisée durant la course à la chefferie ayant pris fin vendredi soir, a tenu ces propos lorsqu'il a été invité à répondre aux critiques de Mme David sur certaines positions manifestées par le nouveau chef péquiste ces derniers mois.
Au lendemain de la victoire de M. Lisée, elle a affirmé que le PQ se retrouvait pratiquement moins pressé que QS à lancer le projet d'indépendance du Québec. Jean-François Lisée écarte la possibilité de tenir un référendum dans un premier mandat s'il gagne les élections générales en 2018. Sa priorité est de «retrouver le chemin des victoires» en échange d'un report de la souveraineté. Les solidaires croient qu'il est possible de faire les deux en même temps.
«L'ironie du côté de M. Lisée»
«Je trouve que l'ironie est du côté de M. Lisée, qui dirige un parti souverainiste, mais qui, dans le fond, ne veut pas parler de souveraineté pendant deux ans. [...] Tout ça est tortueux et contradictoire. Disons que c'est compliqué», a-t-elle commenté en entrevue téléphonique.
La députée de Gouin estime qu'il y a des positions difficiles à concilier entre les deux formations politiques sur l'identité et l'immigration. Elle a rappelé que M. Lisée, durant la course, a fait plusieurs déclarations sur des enjeux «sensibles» et polarisants.
Le nouveau chef a notamment reproché à son adversaire Alexandre Cloutier, en juillet, d'avoir souhaité une bonne fin de ramadan aux musulmans du Québec. Il a de plus demandé un débat sur le bannissement du burkini, de la burqa et du niqab dans l'espace public. Puis, en septembre, M. Lisée s'est positionné pour un abaissement des seuils d'immigration.
«Ça donne une impression de quelque chose de malsain. [...] Il y a une partie de la population qui va se dire: "Finalement, est-ce qu'on en veut, des immigrants?"» a exprimé Mme David.
Elle a du même souffle appelé M. Lisée à la prudence lorsqu'il sera question de traiter de ces enjeux, surtout dans ses nouvelles fonctions. «Je l'invite maintenant qu'il est chef à tourner sa langue sept fois avant d'en parler. Quand on sait qu'il y a des sujets très divisifs, très émotifs, on fait attention. On redouble d'attention.»
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