Promesse vide

Québec 2007 - ADQ

Dans Le Devoir du 6 février, on pouvait lire: «L'Action démocratique du Québec promet de réinvestir dans chaque région le quart des redevances provenant des ressources naturelles». Or, il semble bien que l'auteur de cette promesse électorale ignore totalement ce dont il parle. S'il l'avait su, il se serait bien gardé d'ouvrir la trappe, sinon pour dénoncer le système colonial de redevances que nous subissons, particulièrement pour les ressources minières qui nous laissent des miettes insignifiantes.

Sur le site Internet du gouvernement du Québec, les renseignements sont bien minces sur ce dernier point. Parmi quelques brefs paragraphes, on peut lire: «... À peine 40 % du potentiel minéral du sous-sol québécois est actuellement connu. [...] En 1999, la valeur des expéditions minérales du Québec a atteint quelque 3,6 milliards de dollars.» Mais, avec le développement récent de nouvelles mines peu connues du Grand Nord québécois, extrêmement riches en métaux précieux (nickel, cuivre, cobalt, platine, palladium... ), ce montant doit être maintenant largement dépassé. Mais qu'en retirons-nous? Là est la question.
En cherchant ce que rapportent les redevances minières, on peut trouver une réponse précise dans le Journal des débats de l'Assemblée Nationale du 11 février 1998 [...]. On n'en trouve pas de plus récente. En réponse à la demande d'un député de l'opposition, on a fait venir un haut fonctionnaire qui a révélé que les redevances minières s'élevaient à 13,7 millions en 1996-1997, en baisse de 2,3 millions depuis l'année précédente.
On peut penser que ces chiffres tout à fait ridicules reflètent toujours la réalité actuelle. De plus, ces quelques petits millions sont loin de payer pour tous les services fournis par nos ministères à l'industrie minière. Par exemple, en 1997, d'après cette même édition du Journal des débats, le Centre de recherches minérales du Québec dépensait à lui seul 10 millions pour venir en aide à cette pauvre industrie minière étrangère qui expédie le minerai grossièrement traité à l'extérieur du Québec. Et encore: on apprenait récemment que le Québec s'apprêterait à dépenser des dizaines de millions pour nettoyer les centaines de tonnes de débris et ordures laissés par ces entreprises dans le Grand Nord.
Et pourtant, cette situation typiquement coloniale laisse à peu près tout le monde indifférent, à commencer, bien sûr, par M. Dumont qui l'ignore! [...] Le minerai, le bois et l'eau sont des ressources naturelles au même titre que le pétrole, et devraient normalement nous rapporter au moins cent fois plus chaque année. Ne serait-il pas temps de mettre fin à ce régime colonial? [...]


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