PQ : une démarche essentiellement perdante

Tribune libre - 2007


Chère Caroline,
Votre mot m'invitant à [exiger la démission d’André Boisclair->4034], au nom de la crédibilité de mon engagement indubitable dans notre lutte pour l'indépendance, témoigne de votre confiance en moi. Je m'en réjouis et vous en remercie.
Il témoigne aussi de votre surévaluation de mon pouvoir d'influence.
Or, il est nul, je vous l'assure.
Les membres du Parti québécois n'ont jamais accepté ma vision de la lutte pour l'indépendance, non plus que l'ensemble des "supposés" indépendantistes qui appuient l’objectif – et la stratégie afférente - de ce parti, fondé, en 1967, sur la "souveraineté-association", c'est-à-dire, précisément, sur la négation de la possibilité de l'indépendance, puisqu'il la soumettait d'emblée à l'approbation et à la collaboration du maître Canadian pour la réaliser… à demi. La suite de l'histoire n'est que la conséquence de ce mauvais début. André Boisclair n'est à mes yeux que le petit politicailleur qui mène tout droit et à grande vitesse à la mort du projet péquiste, à cette démarche essentiellement perdante.
Bref, à mes yeux, André Boisclair est simplement la cerise sur le sunday de l'inévitable débandade.
L'avènement de l'indépendance dépend moins que jamais d'une prise du pouvoir par le Parti québécois, en son état passé et actuel.
Peut-être, pouvons-nous encore espérer que tous les indépendantistes s'en emparent pour le transformer radicalement, sans souci d'une prochaine prise du pouvoir, animés par la seule volonté de mobiliser le peuple québécois dans une véritable lutte de libération nationale. Mais je crains que cette réorientation radicale ne s'avère impossible.
Peut-être, devons-nous, d’ores et déjà, nous regrouper afin de nous donner une nouvelle puissance de combat.
Andrée.

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Andrée Ferretti124 articles

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"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "

Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.





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4 commentaires

  • webmestre Répondre

    31 janvier 2007

    Bonsoir, cher monsieur Frappier,
    Je viens de voir qu’il y a eu trois commentaires à ma lettre à Caroline. L’une d’elle est signée par Daniel Pelletier qui souhaite lire un de mes articles. Selon ce qu’il dit, je crois deviner qu’il s’agit de "La souveraineté.-association, ultime effet de notre esprit colonisé". Il est paru dans le Devoir, édition du 15 mars 1979. Il fait partie de mes textes publiés dans La passion de l’engagement, Lanctôt éditeur, Montréal 2002.
    Si vous avez l’adresse électronique de ce lecteur, je vous saurais gré de lui transmettre l’information.
    Merci beaucoup,
    AF.
    http://vigile.net/ds-souv/docs2/02-4-14-ferretti-qf.html

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2007

    Merci chère Andrée.
    Nous sommes d'accord sur plusieurs points, et ce, dès le début de mon implication. J'ai toujours défendu le point que le combat politique pour l'indépendance se déroule au sein du Parti Québécois, véhicule que nous sommes en mesure d'investir afin de l'amener sur la voie que le R.I.N. a tracée bien avant lui. Malgré les échecs répétés de cette démarche, et peut-être par mon jeune âge, je crois et j'ai cru qu'il était possible d'y arriver. Par contre, je dois te le concéder, une force doit émerger hors du parti afin de nous donner une nouvelle force de combat. Est-ce que le MES est un de ces éléments? Certainement pas assez « terrain » pour l'instant, par contre bien rodé intellectuellement, peut-être sera-t-il en mesure de répondre finalement à l'aspiration du peuple du Québec et réaliser l'indépendance avec lui.

  • Jacques Bergeron Répondre

    31 janvier 2007

    Andrée Ferretti quoi qu'elle dise, possède beaucoup plus d'autorité qu'elle ne peut le prétendre. Qu'on ne l'ait pas toujours écoutée au PQ et ailleurs, cela ne doit pas nous surprendre, puisque les gens qui font une meilleure analyse des événements et des individus que le commun des mortels sont peu écoutés.Dans l'état actuel des événements, il est certain qu'une demande de libération de l'espace politique adressée à André Boisclair serait bienvenue et pourrait aider à éclaircir la présente situation. Car, ne l'oublions pas, si André Boisclair n'abandonne pas le poste qu'il occupe, des milliers d'indépendantistes comme moi sont prêts à voter pour un autre parti, étant tous certains que cet individu ne peut que faire reculer notre idéal et la date de l'indépendance. Comme nous ne voulons pas d'autre Lucien Bouchard, dit Lucien le lucide néo-libéral, il serait souhaitable que M. Boisclair quitte dès aujourd'hui le poste qu'il occupe.Sera-t-il assez lucide et assez «humble» pour comprendre qu'il nuit à la cause qu'il prétend promouvoir? Tout comme Lucien avant lui, pourra-t-il saisir que l'indépendance du Québec est plus importante que la personne qui prétend la promouvoir?.

  • Archives de Vigile Répondre

    31 janvier 2007

    Ferretti est une visionnaire! Et cela ne date pas d'hier! Je me souviens encore très bien de l'un de ses brillants discours en 1978-79 ou elle remettait déjà en cause la stratégie référendaire péquiste de Monsieur Lévesque. Genre "Chronique d'une défaite annoncée..." Ferretti prédisait que le gouvernement Lévesque se dirigeait tout droit vers un mur, les yeus fermés avec sa stratégie étapiste souverainiste-associationniste... Le temps lui a donné raison! Mais bon... à l"époque Andrée Feretti comme Pierre Bourgault étaient considérés pas l'Establishment du Parti et ses apparatchiks du dimanche, comme des empêcheurs de tournés en rond... J'aimerais bien mettre la main sur le discours d'Andrée... Je vais retrouver le titre, genre "La souveraineté-association premiére étape de queque chose??? Aidez-moi Miss Ferretti! S.O.S.