Pourtant, c’est l’temps en sacramant !

Je suis de ceux qui se considèrent comme pressés d’en finir. Er qu’on passe aux vraies affaires. C’est pourquoi je serai au congrès de fondation de l’Option nationale demain.

Option nationale

«Pourtant, elle tourne», aurait maugréé Galilée après que l’orthodoxie vaticane l’eut menacé d’hérésie pour avoir seulement osé penser que la terre tourne autour du soleil. «Pourtant, c’est l’temps en sacrament», maugréent ceux qu’on appelle «les pressés et qui tremblent devant les conséquences d’une planète Canada s’éloignant de plus en plus de la planète Québec alors que l’orthodoxie péquiste s’acharne toujours à ne parler que de gouvernance souverainiste.

Quelques fois, un mal intolérable mérite bien un gros juron issu de notre culture religieuse tant un tel gros mot semble bien décrire notre frustration devant l’incompréhension et, quelques fois même la bêtise, de personnes que l’on pensait raisonnables autour de nous. Le présent texte cherche à décrire ce pourquoi, nous les pressés, sommes en….

Un Québec dont on conspue la Quiet Revolution

En 2009, dans Fearful Symmetry – The Fall and Rise of Canada’s Founding Values, Brian Lee Crowley réclamait rien de moins que la fin de l’apaisement face à la capricieuse planète appelée Québec. «Revenons aux valeurs fondatrices du Canada, nous libérant d’une fâcheuse asymétrie qu’a engendrée le besoin de toujours satisfaire aux revendications du Québec » peut-on ainsi résumer tout le contenu de ce pamphlet anti-Québec qui, dans le temps, avait fait tout un tabac dans le ROC.

Deux ans plus tard, Stephen Harper gagnait les élections en propageant la sainte frousse d’une éventuelle prise de pouvoir par une coalition PLC/NPD/Bloc. «Sans ma réélection comme premier ministre, répétait sans cesse Harper, c’est une coalition broche à foin qui va prendre le pouvoir, une coalition dont feront partie les séparatistes du Bloc et les socialiste du NPD.»
Message bien reçu : les conservateurs forment maintenant un gouvernement majoritaire avec l’appui de seulement cinq députés québécois. Crowley a raison. Pour s’emparer du pouvoir à Ottawa, aucun des partis dits «nationaux» n’a vraiment plus besoin de faire élire un seul candidat au Québec.

La question nationale au scrutin du 2 mai

Malgré cette très envisageable éventualité, le Bloc québécois ne fit campagne que sur la seule nécessité d’empêcher les conservateurs de former un gouvernement majoritaire. Les électeurs québécois ont répondu à l’appel. Et ils ont voté NPD, d’autant plus que ce parti avait un chef tellement sympathique.

Pendant la campagne électorale, la question nationale était bien loin d’être sur l’écran radar du Bloc puisque lors du congrès du Parti québécois, Gilles Duceppe s’était déclaré totalement en accord avec la gouvernance souverainiste. Ce n’est que quelques jours avant le fatidique 2 mai que, suite à la parution d’un désastreux sondage, lui et la chef péquiste ont lancé un gros SOS. Aux électeurs souverainistes de se faire un devoir d’aller voter, ont-ils clamé. On connait la suite.

Il est grandement temps de se poser la question : le Canada tel qu’il se définit dorénavant ne suffit-il pas aux instances péquistes pour mettre en dormance la gouvernance souverainiste qui, somme toute, a été intégrée au programme à peine deux semaines avant un 2 mai 2011 où tout a bougé? Où tout a changé?

Le modèle Harper : l’École de Calgary

L’actuel premier ministre du Canada est tout imprégné des idées des Tom Flanagan, Barry Cooper et David Bercuson, ce groupe d’intellectuels de droite appelé «l’École de Calgary». Une école dont ferait sûrement partie Brian Lee Crowley s’il ne se réclamait pas tant comme Maritimer.

Les trois de l’École de Calgary, plus Crowley, forment à eux quatre ce qu’on appelle un «think tank ». En français : un laboratoire d’idées. Et il arrive que l’influence de cette «bande des quatre» sur le premier ministre s’exerce sur deux fronts, le premier étant de faire en sorte que le gouvernement canadien cesse d’agir comme si la province de Québec devait être traitée différemment des autres provinces; le second : qu’Ottawa cesse de pratiquer une politique différente pour la seule minorité canadienne-française de ce pays. En somme, un gros niet à la Loi des langues officielles.

Le premier front est la zone de combat de Crowley. Dans Fairful Symmetry, l’auteur prêche un retour aux valeurs qui ont présidé à la fondation du Canada et qui auraient été perdues avec la Révolution tranquille au Québec.

Un gros niet à PET

Le second front est mené de mains de maîtres par Bercuson et Cooper. Dans le très partitionniste essai Deconfederation – Canada without Quebec paru en 1992, ces deux compères prenaient déjà position contre la Loi des langues officielles. Vingt ans plus tard, Harper nomme deux unilingues anglais aux plus hautes fonctions de l’appareil fédéral, l’un à la Cour suprême, l’autre comme vérificateur général. Il semble bien que soit définitivement tombé aux oubliettes le grand rêve de Trudeau d’un Canada bilingue from coast to coast.

L’entourage de Pauline Marois doit savoir que ce n’est point uniquement Bercuson et Cooper qui pensent ainsi, comme l’a démontré la volée de prestations qui a suivi la publication d’une récente étude de l’Institut Fraser estimant que le bilinguisme officiel coûte plus de deux milliards de dollars aux contribuables.

Et si ce n’était pas assez, David Frum, ex-rédacteur des discours de George W. Bush, s’est récemment réjoui que, bientôt, il ne soit plus nécessaire qu’un premier ministre du Canada sache parler français [(David Frum, The dénouement of French Canada, The National Post, 11/02/2012)->45522]. Il semble bien révolu le temps où on nous disait que faire l’indépendance du Québec, c’était laissé à leur triste sort les minorités françaises des autres provinces

Une symétrie asymétrique

Mais revenons à un Crowley dont la pensée est assez généralisée dans le ROC. Cet intellectuel insiste. Le Québec est une «taking province» qui se comporterait comme la cigale de la fable de Lafontaine. Elle dépense, mais pas toujours à bon escient. À preuve, son programme de garderies et ses trop faibles droits de scolarité. Et c’est en prenant dans les poches des fourmis que sont les contribuables des «Giving provinces», celles de l’Ouest surtout, que cette cigale maudite tente ensuite de regarnir ses coffres.

Fairful Symmetry, début de titre du livre de Crowley, sous-entend, que les Canadiens doivent cesser de craindre un Canada symétrique, façon de sermonner les politiciens qui, depuis la Révolution tranquille au Québec, n’ont cessé de d’aller à l’encontre les valeurs plus conservatrices du ROC pour l’unique raison de plaire à la province délinquante. Cette première année de gouvernance majoritaire des conservateurs semble pourtant démontrer que ce gouvernement semble accepter une certaine forme d’asymétrie, mais en autant que ce ne soit point le Québec qui en bénéficie. Pour les provinces restantes, cela reste le jeu des rapports de force entre ministres. Et entre bâilleurs de fonds du parti.

C’est ainsi que, pour palier au soubresaut de la crise économique de 2008, le gouvernement s’est cru obligé d’accorder une aide de dix milliards à l’industrie automobile de l’Ontario. Quant au Québec, on repassera pour la symétrie : c’est moins de cent millions qui lui ont été accordés pour son industrie forestière en péril. Jamais Crowley ne criera au scandale tant il se satisfait que le courant électrique généré par les chutes Churchill puisse se rendre aux États-Unis sans passer par le Québec.

A bit afraid of separatism

Le Parti québécois se doit de comprendre un fait brutal. Tant que la menace de sécession perdure un tant soi peu, un gouvernement canadien - de quel parti politique qu’il soit -, y trouvera toujours son compte à désavantager le Québec et à avantager les autres provinces dans ses politiques de redistribution. Point de surprise alors dans l’annonce des faramineux contrats pour la construction de bateaux de guerre où notre chantier maritime de la Davies reste désert. Quant aux pertes d’emploi au Québec, les chômeurs n’ont qu’à déménager en Alberta.

On pourrait croire que cette tant dénoncées asymétrie ne devrait plus avoir cours contre un Québec qui semble maintenant tourné dans un temps où le mouvement indépendantiste semble, du moins pour certains, être complètement terrassé. Penser ainsi, c’est oublier le rôle majeur que jouent les élites de la minorité anglo-québécoise, tant dans le ciel politique québécois que dans le canadien.

Le lobby anglo-québécois

Pour ces élites, le retour d’avant la Révolution tranquille semble toujours signifier l’abandon de la loi 101, et donc le retour au libre choix de la langue d’enseignement. Malgré les discours lénifiants de certains de ses membres, une forte majorité n’a jamais digéré que, par une simple loi de l’Assemblée nationale, on a inversé la situation qui prévalait avant 1977, l’époque où 80% des enfants de Néo-Québécois recevaient leur enseignement primaire et secondaire en anglais.

Suite à l’adoption de cette Charte, ces élites de notre «minorité historique» ont en vain tenté d’infléchir le gouvernement canadien pour qu’il utilise la clause de désaveu inscrite dans la Constitution de 1867 et rendre ainsi ultra vires la Charte maudite. Le fait, par contre, d’utiliser ainsi le désaveu contre la loi 101 à la veille du premier référendum aurait été fort dangereux pour le camp fédéraliste. D’autant plus que les souverainistes auraient alors pu lui mettre le nez dans le caca du passé, le temps où Ottawa laissait foire nos minorités alors que l’une après l’autre chacune d’entre elles abolirent le droit à l’enseignement public en français.

Devenu premier ministre en promettant aux Canadiens français qu’ils se devaient désormais de se sentir partout chez-eux au Canada, Trudeau ne pouvait donc pas utiliser le désaveu contre la loi 101. D’autant plus que deux commissions d’enquête avaient démontré que les Canadiens français étaient économiquement très désavantagés même dans la seule province où ils étaient majoritaires.

Plutôt que d’utiliser le désaveu, Trudeau préféra donc s’appuyer sur sa Loi des langues officielles en subventionnant largement tous les groupes et personnes habilités à judiciairement contester la loi 101. Opération pas suffisamment réussie? Alors Trudeau s’est repris en inscrivant une Clause Canada dans sa Charte des droits et libertés. Une Charte inscrite dans une constitution qu’on a entrée de force dans la gorge des Québécois.

Cette fameuse Clause Canada permettra d’élargir la notion de «minorité historique» à toute personne d’une autre province s’établissant au Québec. Il importe peu qu’elle soit d’origine britannique ou autre, ukrainienne ou chinoise par exemple. Il suffit qu’elle ou son conjoint ait eu un enseignement en anglais dans la province qu’elle quitte pour que tous ses descendants fréquentent l’école anglaise. C’est ainsi que Trudeau nous remerciait d’avoir voté non au référendum de quatre-vingts !

Imaginez : le Québec se faisait imposer une constitution qui limitait son action dans un domaine aussi vital que la langue d’enseignement; et, ceci, sans recours à la clause dérogatoire afin de s’en démettre dans un domaine pourtant vital pour assurer la survivance d’une si fragile nation dans une Amérique du Nord massivement anglaise.

Une minorité qui sait quand sortir ses griffes

Un autre revers du Québec démontre bien le culot de Don Macpherson voulant faire croire qu’il soit faux de prétendre que la minorité anglaise du Québec est la plus protégée des minorités au Canada (Don Macpherson, [“The best-treated minority” ? Think again->45524], The Gazette, 19/01/2012). En 1990, il n’a suffi au gouvernement québécois d’utiliser qu’une seule fois le fameux nonobstant pour contrer un jugement de la Cour suprême sur l’affichage commercial pour que, grâce à sa grande capacité d’influence, notre si faiblarde «minorité historique» réussisse à littéralement casser l’Accord du lac Meech qui n’aurait pourtant accordé au Québec qu’un déjà trop simplet statut de société distincte dans le Canada.

Ce qui diffère le plus dans les rapports de force qui subsistent entre la majorité franco-québécoise et sa « minorité historique », c’est que celle-ci, contrairement à celle-là, utilise de plein fouet la plupart des médias en sa disposition pour tenter de revenir à une situation pré-Révolution tranquille, au temps où existait au Québec le libre choix quant à la langue d’enseignement, permettant ainsi à notre dite « minorité historique» de pouvoir intégrer la quasi-totalité des immigrants à sa langue et à sa culture.

La honte de Fleury Mesplet

Et c’est le journal The Gazette qui a toujours donné le ton à cette permanente campagne. Encore aujourd’hui et à toutes les occasions lui semblant stratégiquement opportunes, son équipe de direction pond un éditorial faisant la promotion de la proposition Chambers, une proposition qui voudrait qu’on élargisse la Clause Canada à tous les enfants d’immigrants provenant des pays anglophones. Des États-Unis à l’Australie, en passant par le Royaume-Uni. Rien que cela! Le fait qu’aucun gouvernement québécois ne soit tombé dans ce piège à cons devient un signe pour la bande des quatre que la Quebec Question n’est point réglée. Et que nous avons un grave problème d’asymétrie au Canada.

Depuis les premières associations de Camille Laurin avec Goebbels jadis trop souvent entendues sur les ondes de certaines stations de radio anglo-québécoises, les stéréotypes d’intolérance, et de racisme, délibérément collés à l’image de nos politiciens, ont permis à The Gazette de noircir suffisamment la société francophone et de se gagner ainsi la faveur d’un grand nombre de Néo-Québécois qui, sans cette insidieuse et permanente propagande, auraient probablement été plus nombreux à s’intégrer au groupe majoritaire. Et vous, les « patients », êtes surpris que les «pressés» sacrent autant?

Le champion des dénigreurs

Don Macpherson reste présentement celui qui, parmi tous les chroniqueurs de The Gazette, réussit le mieux ce travail de sape. À preuve, son texte [The PQ gets an assist from the Habs->44015] du 21 décembre où il accuse la très patiente Marois d’être raciste et xénophobe sur l’unique compte de sa promesse d’exiger aux nouveaux arrivants une acceptation des valeurs inhérentes à la société québécoise.

Le 28 janvier dernier, Don Macpherson a pété les plombs. Il s’est en effet permis d’attaquer de front l’épouse de Pierre-Karl Péladeau. À l’émission Star Académie du dimanche précédant, July Snyder avait félicité un candidat ontarien pour sa facilité à s’exprimer si bien en français. Rien jusque là n’avait de quoi irrité notre chroniqueur. Mais ce fut grand bouleversement dans sa caboche quand l’animatrice s’est permis d’ajouter : «Mais comment est-ce possible? Nous avons des anglophones à Montréal qui ne peuvent dire un mot français alors qu’ils sont nés ici, alors que vous…. »

De cette petite phrase anodine, Macpherson en a fait tout un plat. Elle n’avait pourtant rien d’outrageante puisqu’il est exacte de dire que sont très nombreux encore les anglophones nés au Québec qui ne parlent pas français et ceci, même si, comme le précise le chroniqueur, leurs enfants ont maintenant appris à se débrouiller dans la langue de Molière.

Rien d’outrageant là-dedans, mais Macpherson tient à ce que les lecteurs de The Gazette y sentent une forte odeur d’anglophobie et - oh scandale! - en pleine heure de pointe du dimanche soir comme le titre de son texte, Anglo-basing goes prime time, tient à le signaler.

Mais l’accusation d’anglophobie ne s’arrête point qu’à la pétillante animatrice puisqu’Il accuse tous les journalistes ayant traité de cette première cuvée 2012 de Star Académie de n’avoir pas, sauf celui de La Presse, condamné des propos aussi impertinents à son avis.

Même volonté que la bande des quatre

Mais, outre le fait que Macpherson va jusqu’à monter la petite phrase anodine de July Snyder au même niveau que les insanités de Don Cherry, on se doit, dans cette vue d’ensemble du Canada face au Québec, de s’attarder davantage sur ce texte de ce 28 janvier du principal analyste de The Gazette en matières de politique québécoise. En grattant alors un peu plus le vernis de son discours, on détecte vite qu’il est essentiellement de la même farine que celui de la bande des quatre, à savoir que tous les cinq, souhaitent ardemment le retour du Québec d’avant la Révolution tranquille.

C’est ainsi que Macpherson reproche à la direction de TVA d’avoir permis à Gilles Vigneault d’interpréter sa nouvelle chanson au titre d’un seul mot, «Debout». Et que Céline Dion la chante avec lui. Notre chroniquer décrète que cela ne devrait se faire qu’à la Saint-Jean.

Le message est clair et est spécialement dédié aux lecteurs néo-Québécois de The Gazette. «Voyez l’outrecuidance de la majorité, leur dit Macpherson. Avec ce «Debout» de ce Vigneault, cet icône nationaliste, elle tient toujours à se donner des droits qu’elle vous refuse. À vous, Italo-Canadiens! À vous, Germano-Canadiens!»

Gilles Vigneault a dit qu’il a composé cette chanson pour que les Québécois comprennent l’importance de préserver leur langue. Et a ensuite encouragé les candidats de Star Académie à chanter en français. Faire de telles recommandations durant une émission regardée par plus d’un million de téléspectateurs serait donc un gros péché. Preuve évidente que Vigneault n’aime pas les Anglais.

Serait également anglophobe, le gérant et mari de notre Céline nationale. Car René Angélil a également conseillé aux candidates et candidats qu’en chantant dans leur langue maternelle, elles et ils amélioreraient leurs chances de gagner. Serait donc anglophobe celui qui a tellement bien géré le talent d’une petite adolescente de Charlemagne que, devenue star de renommée mondiale, celle-ci est maintenant en mesure de renflouer les coffres d’une mégalopole. Où tout est à l’anglais !

Récupérer les Enfants de la Loi 101

Le problème avec des gens comme Macpherson, c’est que le message passe. À force de crier que le peuple québécois est anglophobe et raciste, notre distingué francophobe réussit à convaincre bien des Néo-Québécois que la chose est vraie.

Un tel discours, répété jour après jour non seulement par Macpherson, mais par également par bien d’autres Galganov de notre radio anglo-québécoise, fait que nombreux sont parmi ceux que l’on appelle « les enfants de la Loi 101» qui préfèrent fréquenter le cégep Dawson plutôt que le Maisonneuve. Avant d’en arriver à ces choix, plusieurs de ces enfants nés en Chine, en Inde ou au Pakistan, avaient eu l’opportunité d’apprendre la langue de la majorité en arpentant les mêmes corridors d’école que les «tricotés serrés».
Combien d’entre eux font le choix de fréquenter le cégep anglophone suite aux propos anti-québécois de Macpherson? Ils sont plus nombreux, là où un exemplaire de The Gazette traîne sur la table du salon. Inscrits à Dawson ou à Vanier, puis plus tard à Concordia ou à McGill, il y a fort risque que ces «enfants de la Loi 101» tournent définitivement le dos à la culture québécoise, ne lisent ni La Presse ni Le Journal de Montréal. Ne trouveront aucun intérêt à savoir qui a gagné à Star Académie.

Tourner le dos à la culture majoritaire, c’est également toujours voter PLQ. Une tendance qui, si elle se maintient, il viendra un temps où, comme au fédéral, ce parti n’aura aucunement des « de souche » pour conquérir le pouvoir. Et s’y maintenir. Quand ce sera fait, le Parti des Anglais n’aura plus besoin de faire semblant de protéger le français. Il n’aura qu’à décréter que la Loi 101 est une loi d’une autre génération.

W’ill have them by immigration

Un influent ministre du gouvernement Chrétien a déjà déclaré que grâce à l’immigration, la menace de sécession du Québec se règlera par elle-même. L’homme avait sans doute en mémoire comment la carte de l’immigration s’est avéré un excellent atout lors du référendum de 1995 alors qu’on avait assisté à une surchauffe de la machine à naturaliser.

Il faut l’admettre : le ministre en question avait raison. Car si nous atermoyons notre décision de se donner un pays, si surtout nous n’osons même pas en parler en pleine campagne électorale, eh bien, notre «minorité nationale» aura gagné son combat. Elle le gagnera grâce à l’immigration. Et le journal The Gazette se manifeste déjà triomphaliste chaque fois qu’il se dit porte-parole des non-francophones. Pour ce journal, c’est qu’il est le seul garant des intérêts des immigrants.

À chaque occasion, The Gazette leur dit qu’il faut toujours voter PLQ. Or, à chacun des rendez-vous électoraux, on est bien obligé de la constater que le message passe. Il ne s’agit qu’il y ait un certain pourcentage de «non-francophones» dans chacune des circonscriptions de la grande région de Montréal, pour que le vote bascule en faveur des Libéraux.

Il semble difficile de changer ces comportements. Après tout, même si le Québec a maintenant quelque chose à dire dans le choix des immigrants, il reste que c’est le Canada qui les reçoit et, avec tout son faste, les cérémonies de naturalisation sont là pour ne pas qu’ils l’oublient. On les fait d’ailleurs jurer fidélité à la reine et à la Constitution. Comment être surpris qu’ils puissent ensuite avoir de la difficulté à rompre leur serment en votant pour un parti dont l’objectif est l’Indépendance du Québec. Devant un tel constat, les indépendantistes ont tendance à baisser les bras. Et pourtant…

Une récupération faisable

Il y a présentement des signes annonciateurs d’une situation qui serait en train de changer. Comme la récente sortie de Justin Trudeau. Le fils de PET a été élu dans la circonscription de Papineau où la population est multiethnique. Et qui a déjà accepté d’avoir une députée bloquiste en la personne de Viviane Barbeau, première haïtienne à être élue au fédéral.

Contrairement au père qui n’avait aucune crainte quant à sa réélection dans le château-fort libéral de Mont-Royal, il est certain que, dans Papineau, Justin se doit de tenir compte de son électorat multiethnique. Un électorat définitivement aucunement fermé à l’idée d’indépendance. Or, autre preuve que le Canada s’éloigne du Québec, tous les journaux du ROC, notre bonne vieille Gazette comprise, ont condamné Justin pour avoir «lâché le Canada».

Le Parti québécois se doit de rappeler aux Néo-Québécois que c’est grâce à l’opinion publique québécoise que Jean Chrétien a décidé de ne pas entrer en guerre contre l’Irak. Il est certain qu’un Québec indépendant ne suivra pas non plus l’absurde politique d’Ottawa face au conflit israélo-palestinien. Le refus par le Parti québécois d’une laïcité dite « ouverte » qui porterait flanc à toutes formes d’accommodements déraisonnables est beaucoup plus près des préoccupations des jeunes arabes qui ont envahi les places publiques du Maghreb en 2011.

Ajouter à cela le tout récent refus du gouvernement Harper à ce que le Québec récupère le registre des armes à feu, tout cela a de quoi faire réfléchir bien des jeunes néo-québécois fréquentant Dawson et Concordia. Une chose est sûre : même si un jour le gouvernement Harper est battu, l’écart entre opinions publiques québécoise et canadienne ne rétrécira pas. Qu’on se rappelle d’une seule chose : il est un jour arrivé que le gouvernement ontarien a passé proche d’accepter que la charia règle les conflits entre musulmans.

Un certain nombre de Néo-Québécois – que nous aurions avantage à accroître - pourraient donc suivre la majorité si celle-ci se décidait enfin à se donner un pays. Mais encore faut-il que cette majorité se décide. De ce côté-là, le PQ doit prendre acte que les choses bougent, grâce surtout à l’actuelle guerre larvée qui, actuellement, a cour entre les deux principaux empires médiatique du Québec.

La télévision : faiseuse et défaiseuse de révolutions

Le commun des mortels ne semble pas toujours saisir l’important rôle que jouent les médias dans le façonnement de l’opinion publique. Quand il y a début de révolte quelque part, les insurgés se précipitent toujours vers les studios de télévision, question de s’adresser directement au peuple, question de le convaincre de la justesse de la contestation du régime en place.
Point de soubresaut de la sorte en Laurentie. Dans les années cinquante pourtant, la télévision naissante a joué un rôle fondamental dans l’évolution des mentalités devant déboucher sur la Révolution tranquille. Pas toujours en bien cependant, le petit écran avait détrôné la chaire paroissiale. À tel point que Robert Rumilly s’en était publiquement ému. Selon l’ami et biographe de Duplessis, Radio-Canada était devenu « un repère de socialistes et d’impies».

Rumilly n’avait pas tort. Au début des années cinquante, les libéraux au pouvoir à Ottawa avaient confié la direction de CBFT à des amis ayant peu d’affinité avec le premier ministre du Québec. Et ces nouveaux patrons ont engagé des réalisateurs qui avaient des atomes crochus avec les cosignataires du Refus global, tout autant qu’avec André Laurendeau et Camille Laurin. Grâce à la magie du petit écran, tous ces intellectuels, alors pourtant peu connus de la population, entraient par la grande porte dans les salons et les cuisines du Québec. Et s’exprimaient en toute liberté.

Tous ces « gauchisants» y prêchèrent la modernisation de la société québécoise en promouvant un plus grand rôle de l’État dans la société civile. Et ils ont réussi. En peu d’années, cet État avait pris le relais de l’Église dans les domaines aussi vitaux que la santé et l’éducation.

Autre fait majeur de l’époque, se sentant en danger face au nouveau média, la direction de La Presse avait décidé de se mettre au diapason. Elle invita les mal-aimés de Rumilly à s’exprimer dans ses pages. Le journal s’était transformé radicalement. Quelques fois, on allait jusqu’à placer à la une des caricatures de Normand Hudon transformant Daniel Johnson en Danny Boy avec garcette à la main.

Il fallait bien rire après tant de décennies d’un cléricalisme triomphaliste et souvent trop étouffant depuis la défaite des Patriotes en 1837. Signes évidents du pourquoi nos jurons ont tant une consonance religieuse.

Ti-Paul sonne la cloche

Mais la fin de la récréation sonna brusquement quand Paul Desmarais décida d’acheter La Presse. Ce richissime franco-Ontarien n’appréciait guère le rôle joué par René Lévesque dans la nationalisation de l’hydro-électricité. Encore moins la dérive nationaliste des élites québécoises. De casser cette dérive, il s’en donna la mission, prenant la décision de ne jamais engager de séparatistes comme éditorialistes. Il n’a jamais dérogé à sa résolution.

Il reste que Desmarais voulait être plus qu’un simple vendeur de papier. Tout en restant dans l’hombre, il souhaitait devenir un important rouage de la scène politique. Première manifestation de ce désir: l’obligation donnée au premier ministre du Québec de venir le rencontrer à Hawaï. Question de reprocher à Daniel Johnson d’avoir donné trop de panache à la visite au Québec d’un certain général.

Plus que Desmarais encore, on s’inquiétait fort à Ottawa de l’évolution des mentalités au Québec. Suite à la ferveur populaire qu’avait provoquée le « Vive le Québec libre » de de Gaulle, on se demandait si on n’avait pas ouvert une boîte de Pandore en donnant les rennes du nouveau média à des anti-duplessistes notoires. Après tout, avant la Révolution tranquille on s’accommodait très bien de la priest-ridden society.

Conclusion : si La Presse sous la vindicte de Desmarais avait réussi un virage à 180 degrés, pourquoi donc la télé perpétuerait-elle la dérive? Quelle chance! Quelques années auparavant, un homme providentiel était parmi ceux que les réalisateurs s’arrachaient. Les ex-jésuites, comme les appellera bientôt Michel Chartrand, ont vite saisi ce qu’a voulu dire le «Finies les folies» de Trudeau. Et ce qui avait derrière la menace faite aux journalistes d’avoir un jour à frotter les vases chinois. L’autocensure venait d’entrer par la grande porte à «Radio-Cadenas», ce nom qu’avec raison donnera Falardeau à la noble institution.

Dans les officines bytownnienne, on a vite réalisé que, malgré cette censure des idées infligée au réseau français, le virus séparatiste continuait à se propager. Et risquait de mettre à bas le pays. Imaginez. Un séparatiste qui devient chef de la loyale Opposition de sa Majesté en 1993! Et Jacques Parizeau qui devient premier ministre un an plus tard. Summum de l’horreur : une presque victoire des « séparatistes en 95.

Il fallait museler davantage les séparatistes au Québec. Quelqu’un s’est alors rappelé comment l’alliage de la télévision naissante et de La Presse avait, dans le passé, grandement contribué à la défaite du duplessisme. Pourquoi ne pas en renouveler l’expérience? D’autant plus que le propriétaire actuel est un fier Canadien prêt à tout pour terrasser la bête infâme.

On a alors passé de la parole aux actes en obligeant les autorités radio-canadiennes à signer une entente d’entraide entre les réseaux français de radio et de télévision et les journaux Gesca. Une entente secrète dont rares sont ceux qui la mettent en doute, la chose étant si évidente. C’est ainsi que, chaque année, nous avons droit à un insipide Gala des personnalités La Presse/Radio-Canada. C’est ainsi qu’hebdomadairement, André Pratte vient faire sa «très neutre» analyse de l’actualité chez René Homer-Roy. Et cetera, et cetera.

La boucle était bouclée. Les fédéralistes semblaient enfin pouvoir dormir sur leurs deux oreilles. D’autant plus que jouait sur le même registre de propagande pro-Canada la revue L’Actualité, propriété de Rogers. Ajouté à cela les postes privés de radio qui, quand ils ne sont pas eux-aussi, la propriété de Torontois, ont toujours peur que quelques annonceurs dévoués à la Cause, leur fassent faux bonds quand un animateur a des propos qui vont plus loin que la simple défense de la langue française dans ce beau Canada.

Mais voilà que, depuis quelques temps, les choses se compliquent. Tant Radio-Canada que Gesca sont en conflit ouvert avec Quebecor. Une guéguerre qui, après ce presque demi-siècle, risque de fissurer la cloison anti-séparatiste de nos médias.

Peu de grondements pkpiste avant la tempête

L’étanchéité anti-séparatiste de nos médias venait surtout du fait que, tandis que Radio-Canada et Gesca bossaient à abattre l’hydre, Télé-Métropole est demeurée d’abord une télé de divertissement. Cependant, depuis quelques années et surtout depuis l’achat par Quebecor de TVA et Videotron, le nombre d’émissions d’analyses et d’opinions s'est considérablement accru. À la populaire émission JE se sont ajoutées Laroque-Lapierre, les interviews human interest de Denis Lévesque, la page éditoriale de Denise Bombardier. Ce qui caractérise surtout Télé-Métropole-TVA, c’est que n’ayant pas un mandat de promouvoir l’unité nationale, elle n’avait pas à faire une propagande exagérée d’un Canada coast-to-coast.

Quant au Journal de Montréal et son pendant à Québec, ils n’ont jamais produit d’éditoriaux et, pendant longtemps, pas de colonne d’opinions non plus. Sauf, dans les années soixante-dix, du temps où voulant aider un René Lévesque sans-le-sou, le père de Pierre-Karl, l’avait invité à s’exprimer dans les pages de son journal. La chronique s’est terminée au lendemain même de victoire du PQ en 1976.

Avec le temps, PKP a commencé à penser que les syndicats en menaient trop large dans la société québécoise. Et que l’État était devenu une immense pieuvre accaparante. De ces craintes, est venue l’invitation faite à Nathalie Elgrably-Levy de venir chaque semaine nous démontrer les vertus du néolibéralisme. L’invitation a ensuite été lancé à un Éric Duhaime qui n’a cessé d’écrire que la souveraineté était dépassée et qu’il fallait passer «aux vraies affaires».

Effets collatéraux d’une guéguerre

Tout est chambardé avec un premier conflit qui se dresse la tête entre Quebecor et Radio-Canada d’abord, suivi d’un second entre nos deux principaux empires médiatiques, Quebecor et Gesca. Il ne sera pas question ici de chercher à savoir qu’elles ont été les origines de ces conflits. Disons que le premier est relié à une question de gros sous, à savoir comment distribuer entre télé publique et télés privées les subventions fédérales et les redevances des réseaux de câbles et de satellites.

Ce qui est important de savoir, c’est qu’à mesure que la bataille s’amplifie entre d’une part, Quebecor, et d’autre part, Radio-Canada/Gesca, Pierre-Karl Péladeau offre de plus en plus d’espace dans les pages de ses journaux aux opinions de nationalistes québécois. Ils sont de plus en plus nombreux à faire partie de l’écurie PKP.

Certes, on peut y lire encore des fédéralistes inconditionnels, tels un Benoît Aubin affichant un souverain mépris à l’égard du nationalisme québécois. Mais Aubin tout autant que Jean-Jacques Samson sont de plus en plus isolés, encadrés qu’ils sont pas les textes des Mathieu Bock-Côté, Joseph Facal, Éric Bédard, Gilles Proulx, Christian Dufour et Sophie Durocher.

Et c’est cette dernière qui, la première, montera aux créneaux. Dans sa chronique Les copains d’abord du 17 juin, elle accuse Gesca de se servir de Radio-Canada pour faire des pressions auprès des autorités pour que le débat des chefs avant les élections du 2 mai soit diffusé gratuitement sur cyberpresse.

La guerre est déclarée. En plus de poursuivre Sophie Desrochers, l’émission Enquête du 3 novembre est consacrée entièrement à Quebecor. Pour y dénoncer surtout le mauvais côté de la payante convergence qui fait que tous les médias, câble, journaux, télé, magazines de PKP travaillent tous à l'unisson souvent malsain et contre une certaine objectivité.

La descente aux enfers de Paul Desmarais

Il n’en fallait pas plus pour que, de part et d’autre, on sorte les gros canons. Le 7 février, Richard Martineau pose une question directe à ses lecteurs : Avez-vous lu La Presse hier? C’était surréaliste. Martineau attaque André Pratte. Il trouve inacceptable que l’éditorialiste défende la visite du PDG de la Caisse de Dépôt au domaine Sagard. « La sortie d’André Pratte est d’autant plus sidérante, écrit Martineau, que La Presse ne s’est jamais gênée pour dénoncer la trop grande proximité qui existe entre le monde politique, le monde syndical et le monde de la construction.»

Le printemps commence tôt cette année au Québec. Alors que son ami Nicolas ce-n’est-pas-mon-truc Sarkozy se démène comme un diable pour remonter dans les sondages, de ce côté-ci de l’Atlantique, Desmarais subit une véritable descente aux enfers. Et c’est un ex-ancien ministre qui donne la charge. Sur le site Vigile, Richard Le Hir démontre avec brio que la famille Desmarais s’est servi de son influence sur Michael Sabia pour que notre Caisse de Dépôts investisse encore davantage dans les sables bitumineux. Ouf! C’est bon pour l’économie du Québec cela?

Une gouvernance souverainiste périmée

Au bout de cette longue réflexion qui nous a permis de voir comment le Canada anglais ne veut plus rien savoir du Québec, maintenant qu’il sait que la société distincte est de plus en plus politiquement faible au sein du Canada, le Parti Québécois peut-il vraiment revenir au pouvoir en ne proposant autre chose qu’une simple gouvernance souverainiste.

N’avons-nous pas enfin compris que si, grâce à sa radio et à ses journaux, notre «minorité historique» réussit à convaincre tous les Anglo-Québécois de souche ainsi que de nombreux Néos à voter pour un seul parti, même si tout le monde sait qu’il est corrompu jusqu’à l’os, il serait peut-être temps que nous fassions de même.

Mais comment voter pour le seul parti indépendantiste qui possède toute l’infrastructure pour gagner une élection mais qui, en même temps, ne veut pas parler d’indépendance. Un parti qui accepte que les Pratte et Dubuc gribouillent que c’est un parti de la chicane, alors que les Beaudoin, Lapointe, Curzi ont, au contraire, démontré comment il et elles avaient placé haut leur façon de concevoir la démocratie. De faire de la politique autrement, comme aime chanter Drainville.

Je suis de ceux qui se considèrent comme pressés d’en finir. Er qu’on passe aux vraies affaires. C’est pourquoi je serai au congrès de fondation de l’Option nationale demain.

Quel paradoxe, alors que j’ai dû passer par la petite porte pour assister à cette assemblée tellement, des jeunes surtout, s’y pressent, les médias sont muets sur l’événement. On préfère parler de la CAQ!

Pourtant, c’est l’temps en sacramant!


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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2012

    Oui, GV, comme au beau temps de Parizeau. Reprenons nos affaires en main!
    Madame Bussières, vous avez raison. Foin de la gouvernance souverainiste!
    Et vive Option Nationale qui nous permet à nouveau de non seulement rêver, mais aussi de s'atteler à la tâche!

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2012

    @ G.P.
    L'indépendance c'est prendre en mains son destin.
    Donc, nouvelle constitution élaborée par des «délégués» exempts des influences politiques, économiques et médiatiques.
    Recrutement d'officiers de la marine, de l'infanterie et de l'aviation québécoises à partir, entre autres, des membres des Forces armées canadiennes qui poseront leur candidature à ces postes et prêteront serment de loyauté envers la constitution du Québec.
    Création d'une monnaie nationale adossée sur l'or et reconnaissance d'un panier de devises étrangères pour le règlement des échanges internationaux.
    Politique économique favorisant les chaînes de transformations industrielles et manufacturières complètes à partir de nos ressources naturelles, de nos talents et de nos atouts.
    Ce ne sont pas les idées qui manquent. Imaginons que la saison des idées bourgeonnera comme le plus beau printemps.

    GV

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    25 février 2012

    @ Claude G. Charron:
    «...ce groupe d’intellectuels de droite appelé « l’École de Calgary »...».
    Hum... Des «rednecks» de l'Ouest canadien, qui prônent un retour à un capitalisme primaire, et qui se permettent sans se poser de questions, de mêler le fait de gouverner un pays ou état, avec une foi religieuse protestante, et fort réactionnaire, seraient des intellectuels?
    Appellons donc un chat un chat: ce sont des idéologues de droite, simplistes, avec de bien grandes gueules.
    Leur succès actuel, en termes d'influence, vient sans doute du fait que même le Rest of Canada n'en peut plus, que d'être le pays bizzare, la créature artificielle créée par Trudeau, uniquement pour contrer le mouvement souverainiste québécois. Le Canada anglais, est bien fatigué, en un mot. Il se cherche des alternatives.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2012

    Après avoir lu le Référendum Volé de Robin Philipot,m'être tapé La Guerre Secrète contre l'Indépendance du Québec,les six segments-vidéos suggérés par Dominique Frappier au sujet de Robert Bourassa et du livre de Jean-François Lisée,le Tricheur,puis finir avec Point de Rupture(3 heures),eh bien je veux bien définir ma plate-forme,mon programme pour faire l'indépendance du Québec, mais je ne peux le faire sans avoir en mémoire quels moyens ont été pris par le Rest Of Canada,les amérindiens et les valets québécois pour nous en empêcher à quatre reprises.1970,1980,Meech et 1995.
    Le SCRS espionnant sans mandat,le vol de la liste des membres du PQ ,Carole Devault ses bombes et ses faux communiqués associant le PQ à la violence,Claude Morin ministre du parti indépendantiste de l'époque payé par la GRC,Robert Bourassa premier ministre du Québec(et agent double???)ayant fait dérailler le train de la souveraineté lorsque même une majorité de libéraux auraient suivis en 1992 suite à l'échec du Lac Meech,Bourassa ayant renié sa signature après avoir pris soin de demander un avis juridique sur les conséquences d'un tel geste.
    L'immigration accélérée en 1995 pour leurs donner leur citoyenneté et le droit de voter en échange de l'allégeance à sa majesté et du retour d'ascenseur pour le non.
    Des budgets démesurés comparés à ceux du Québec,d'une Cours Suprême qui s'immisce dans nos juridictions identitaires comme la loi 101,la loi sur la clarté etc etc...bref,
    que nul part on ne parle du type d'adversaire cochon,vicieux sans respect pour les lois ou simplement la forme de biodiversité que nous sommes, me fait penser que malgré notre bonne volonté,nous ne semblons pas avoir en mémoire la gagne de bandits qui nous attend dans le détour,prêts à tout pour nous étouffer pour de bon.
    L'énergie doit autant être distribuée au projet d'indépendance qu'aux magouilles qui exploseront au Québec et dans le reste du Canada.
    Dans Point de Rupture,je revoyais le poodooll à Charest,vice-président du comité du non au Québec hurler sa gloire à la Reine d'Angleterre et là je réalise que nous québécois,l'avons élu trois mandats d'affilés.
    Comme un coup de masse.
    Comme si la majorité des québécois n'avait aucune mémoire de sa jeune histoire et que son cerveau était devenu un organe lavable à la machine de la propagande fédérale.
    Est-ce que maintenant ce sera collectivement un combat féroce ou le contraire?
    Caline de blues(faut que j'te jouse)
    http://www.youtube.com/watch?v=N_2SepDTelI

  • Marcel Haché Répondre

    25 février 2012

    @ Ghislaine Bussière
    La gouvernance souverainiste ne leurre personne. Les québécois et les québécoises savent depuis 40 ans que le P.Q. veut faire le Pays mais n’y a pas réussi. Je puis me tromper, bien évidemment, mais si les québécois et les québécoises ne savent pas trop ce qu’ils veulent, ils savent par contre très bien ce qu’ils ne veulent pas : ils ne veulent pas se faire picosser de sitôt par un référendum. La gouvernance souverainiste est parfaitement comprise par l’électorat comme une proposition politique qui ne bousculera personne.
    Les indépendantistes n’ont jamais rien gagné à énerver l’électorat par des appels incendiaires. C’est en prenant le Pouvoir d’un état provincial qu’ils pourront se donner un état national, un pays. Bref, les québécois sont tannés. Et les indépendantistes sont légitimement plus tannés encore. Mais que les québécois soient tannés, cela ne signifie pas qu’ils sont nonos, comme pourrait le suggérer votre mise en garde.
    L’électorat québécois est ainsi fait qu’il se donne un gouvernement et qu’il observe ensuite ce qui lui est suggéré calmement. L’électorat peut s’impatienter, mais reste calme malgré tout. C’est très calmement que cet électorat a donné congé à Gilles Duceppe. Et c’est de cette façon qu’il signifiera la même chose à Jean Charest s’il ne quitte pas avant l’élection.

  • Georges Paquet Répondre

    25 février 2012

    Si M. Charron mettait autant d'effort et d'espace à nous dire ce que contiendrait son projet d'indépendance, il pourrait peut-être arriver à convaincre quelques lecteurs. Par exemple, il pourrait commencer par dépondre aux questions de Jacques Parizeau.
    -Questions posées par Jacques Parizeau dans sa lette au Devoir du 28 mars 2008: ««Le Québec a-t-il les moyens d'être un pays indépendant? Comment compense-t-on la suppression de la péréquation? Que deviendra le mode de vie des Québécois? Quelle sera la monnaie d'un Québec souverain? Une fois débarrassé de la tutelle de la Cour suprême d'Ottawa, comment va-t-on assurer l'avenir du français et le développement de la culture québécoise? Y aura-t-il des forces armées québécoises? Quel rôle joueront-elles? Quand le Québec récupérera tous ses impôts, quelle part sera réservée aux régions et aux municipalités? Quelles nouvelles tâches leur seront confiées à l'égard par exemple du développement économique ou de la protection de l'environnement?»»
    Et j'ajouterais comme considération essentielle, l'inévitable constat de la Chancelière allemande. Réflexioin partagée par tous les pays membres de l'Union européenne. Angela Merkel soutient: "On ne peut pas avoir, en même temps, une monnaie commune et des systèmes de sécurité sociale hétérogènes." On doit ajouter, ni des politiques économiques et fiscales différentes.
    G.P.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 février 2012

    Ce n'est pas en leurrant les Québécoises et les Québécois
    avec une gouvernance souverainiste que l'on va gagner
    le respect.C'est en parlant des vraies choses;c'est à dire
    la souveraineté du peuple du Québec et l'indépendance
    du Québec.Nous voulons renverser la pyramide de la
    domination.

  • Marcel Haché Répondre

    24 février 2012


    @ J.C.Pomerleau.
    Diviser le vote ? À peine. Aussi peu qu’a pu le faire le P.I. Mais en contrepartie d’une minime division, quel incommensurable avantage au P.Q. d’avoir accès au centre de la patinoire, et à la gouvernance souverainiste de passer sous le radar…
    Il s’agit de Faire ce qu’il y a à Faire. Et ça commence par prendre le pouvoir.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    24 février 2012

    Un long texte pour dire que le Canada se définit sans nous. Et que conclusion, il faut se définir sans lui. Mais comment ? :
    " Pendant que le Canada se définit sans nous, le Plan Marois propose de redéfinir résolument le Québec sans lui. Au bout du parcours de ces deux États qui s’éloignent l’un de l’autre, on peut entrevoir le point de rupture. C’est pour nous placer dans un rapport de force favorable pour ce rendez-vous avec l’histoire que ce plan prend toute sa pertinence.
    Non il ne s’agit pas d’un éloignement de la souveraineté, au contraire, il représente la seule voie réaliste qui y mène.
    http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
    .................
    Vous reprochez au PQ de ne pas parler d'indépendance; il ne s'agit plus d'en parler, il s'agit de la faire. Et cela n'arrivera pas en divisant le vote.
    Tout ce que ça prends c'est simplement un mandat de gouvernance souverainiste.Point.
    Vous dites que la Révolution tranquille a "bogué" le ROC, imaginé ce que le déclenchement de la Révolution tranquille phase 2 aura produira comme réaction.
    ....
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2012

    Monsieur Charron, ne soyez pas pessimiste. J'ai entendu Jean Lapierre dire ce matin qu'il y sera, ainsi qu'Antoine Robitaille du Devoir. Donc, je pense que le congrès sera bien couvert.
    Nous y serons également, malgré la tempête annoncée.
    À demain!