Pour la civilisation

Ohé ! Ohé ! GESCA est pour la vertu...Quand la «préférence nationale» est réduite au rang de racisme, on se demande bien quels intérêts sont ainsi servis par un tel «brouet» idéologique, fait d'amalgames et de banalisation, anti-québécois et anti-français. Oui, on se le demande... - Vigile



Les Français seraient-ils aussi racistes que les Québécois? C'est en tous cas le douteux honneur qu'ils revendiquent (!), à en croire un sondage remis, mardi, au premier ministre Dominique de Villepin par la Commission nationale consultative des droits de l'homme. Ainsi, 58% des Français confessent être racistes, une proportion tout à fait comparable aux 59% de Québécois qui avaient fait le même aveu (Journal de Montréal / Léger Marketing) en janvier dernier...
Bien entendu, à Paris comme à Québec, on peut faire dire beaucoup de choses aux sondages.
Ainsi, en France, ce n'est pas cet affreux pourcentage qui a été présenté aux médias, mais un autre, plus bénin Et d'un angle différent, on pourrait aussi statuer que 65% des Français et 82% des Québécois ne sont pas, ou pas très, ou faiblement, racistes. (Détail technique: la nature différente des choix multiples de réponse offerts aux uns et aux autres explique sans doute davantage que les attitudes réelles pourquoi nous apparaissons ici plus angéliques que nos cousins.)
Peu importe.
Le racisme, cette posture intellectuelle et émotionnelle consistant à cultiver la méfiance sinon l'hostilité face à ce qui nous est étranger, existe bel et bien. Et la Semaine d'actions contre le racisme, qui se termine aujourd'hui, aura été l'occasion d'en dresser un bilan, ici et de l'autre côté de l'Atlantique.
Ainsi, en France, malgré une baisse générale de la violence verbale ou physique à caractère raciste, les agressions physiques dirigées contre les juifs ont augmenté de 35% en 2006 par rapport à 2005 - allant jusqu'à la torture et au meurtre du jeune Ilan Halimi, en février. Au Québec, selon le B'nai Brith, les incidents antisémites ont augmenté de 70% au cours de la même période.
De retour en France, une étude du Bureau international du travail révèle que, à compétence égale, près de quatre employeurs sur cinq embaucheront un concitoyen "de souche" plutôt qu'un candidat dont le patronyme suggère qu'il origine du Maghreb ou de l'Afrique noire. Au Québec, on sait à quel point la longue course à obstacles des accommodements raisonnables se déroule sur une dangereuse corde raide.
À l'un et l'autre endroit, ces affaires démontrent que la résistance au racisme est et doit être un acte réfléchi. Un effort de compréhension et de volonté.
Car on fait totalement fausse route en soutenant que l'homme originel, le «bon sauvage» de Rousseau, n'est pas raciste. Et que la société, l'habituelle suspecte, le corrompt. C'est exactement le contraire. Chacun est instinctivement prudent, ou pire, vis-à-vis l'«autre». Cela se vérifie même dans le règne animal, tant il est vrai que l'Homme vit d'abord sous l'emprise de l'héritage comportemental des gènes qu'il partage avec les autres espèces. Mais la bibite humaine a l'avantage d'avoir pu construire une société sophistiquée qui, dans les meilleurs cas, «désapprend», contrôle, réprouve et réprime cet élan instinctif de méfiance et d'hostilité.
La recette est connue. C'est celle d'un brouet cuisiné à base d'éducation, de connaissance, de dialogue, éventuellement de compromis.
Bref, ce qu'il est convenu d'appeler la civilisation.


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