En complément à ma réponse à Michel Gendron

Pour faire le pays d'ici deux ans

Le 4 septembre, débarrassons-nous des provincialistes et carriéristes

Tribune libre

À tou(te)s les lecteurs et lectrices de Vigile.net,
Comme Michel Gendron l'a légitimement confié ici (http://www.vigile.net/Voter-strategique-peut-aussi-s), le 4 septembre prochain sera une élection critique pour l'avenir du Québec, mais également pour la pérennité du Québec français et du mouvement indépendantiste.
Dans ma réplique à son article, j'ai énoncé que le scénario idéal pour réaliser rapidement l'indépendance n'est pas, contrairement à l'avis de plusieurs, l'élection d'un gouvernement majoritaire péquiste dirigé par Pauline Marois mais passe plutôt par l'élection initiale (le 4 septembre prochain) d'un gouvernement minoritaire libéral ou caquiste avec la balance du pouvoir assumée par Option nationale et Québec solidaire.
La deuxième étape du plan est un renouvellement de l'équipe porteuse du projet d'indépendance passant nécessairement par une sérieuse remise en question du Parti québécois, à commencer par l'éviction de sa cheffe Pauline Marois.
Enfin, la dernière étape, au bout d'une période de cogitation et de réorganisation politique au sein de la mouvance indépendantiste, est le déclenchement d'une élection décisionnelle décisive pour la réalisation de l'indépendance au moment que la balance du pouvoir (ON et QS) le jugera favorable.
Bien sûr, comme tou(te)s les beaux rêveurs et rêveuses que nous sommes, l'idéal serait l'élection, dès le 4 septembre prochain, d'une majorité de député(e)s résolument et ouvertement indépendantistes (d'Option nationale ou d'une coalition ON-Québec solidaire et peut-être quelques péquistes ayant clairement rompu avec l'étapisme et la soi-disante "gouvernance souverainiste"), ce qui permettrait illico de procéder avec l'indépendance. Mais, à moins que l'électorat biaise systématiquement les maisons de sondage, les projections de 2% pour le parti de Jean-Martin Aussant, de 8% pour le tandem David/Khadir contre 35% pour le PQ-Marois ne nous laissent pas d'illusions.
Aussi, advenant la véracité des prévisions du dernier sondage, je propose les recommandations suivantes aux électeurs pour favoriser la réalisation de mon nouveau plan de "trois périodes":
1. Pour un comté "rouge" (libéral par défaut, pratiquement):
C'est on ne peut plus simple: on vote selon sa conscience (ON pour les indépendantistes, QS pour les progressistes). Selon la Loi électorale, ça donnera $1,75 du vote au parti, ce qui l'aidera à financer la prochaine élection;
2. Pour une forteresse péquiste (où les libéraux et caquistes sont faibles):
a) Si le (la) candidat(e) péquiste est proche de Pauline Marois, connu(e) pour être strictement carriériste et partisan(e) de la "gouvernance souverainiste" ou du "référendisme", on vote systématiquement pour le (la) candidat(e) d'ON - ou de QS si il (elle) a plus de chances d'être élu(e) et on encourage nos "ami(e)s" fédéralistes à appuyer le parti ou le (la) candidat(e) le (la) plus fort(e) - CAQ ou CAQ;
b) Si le (la) candidat(e) est plutôt tiède vis-à-vis Pauline Marois, sa "gouvernance souverainiste" et son "référendisme", on juge de qui, entre ce(tte) candidat(e) et celui (celle) d'ON et QS, lequel (laquelle) aurait le plus de crédibilité ou d'influence pour faire la promotion de l'indépendance. Les "ami(e)s" fédéralistes, oubliez ça, ce ne sont pas des ami(e)s. On s'en câl...!
3. Pour un comté "chaud"
a) Si le (la) candidat(e) péquiste est proche de Pauline Marois, connu(e) pour être strictement carriériste et partisan(e) de la "gouvernance souverainiste" ou du "référendisme": Idem à 2. a);
b) Si le (la) candidat(e) est plutôt tiède vis-à-vis Pauline Marois, sa "gouvernance souverainiste" et son "référendisme": On appuie sans réserve le (la) candidat(e) péquiste!
4. Pour le comté de Charlevoix-Côte-de-Beaupré (celui de Pauline Marois):
On vote massivement pour le (la) candidat(e) le (la) plus populaire entre le PLQ et QS. En passant, la candidate libérale est très belle (Claire Rémillard), elle ressemble à Julie Bélanger! On se bouche le nez cette fois-ci!
Nous pourrons nous en reparler après l'élection!


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8 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    20 août 2012

    À Mario,
    Ça m'amuse de vous lire, car votre ton dénote une agressivité, une arrogance et des arguments fallacieux qu'on est habitué(e)s d'entendre venir des libéraux ou des fédéralistes. J'aurais posé les mêmes postulats pour défendre le Parti québécois et sa "gouvernance souverainiste", vous n'auriez même pas douté de leur objectivité. Votre problème, c'est que vous accusez les autres de ce que vous faites vous-même: c'est vous et le PQ qui croyez que le Québec passera pour un martyr en provocant la colère du Canada anglais. Les oeillères, c'est vous qui les portez en croyant naïvement au succès d'un plan aussi cousu de fil blanc et irresponsable. La "gouvernance souverainiste" - auparavant appelée "gestes de souveraineté" - est un détournement malhonnête et carricatural des "gestes de rupture" proposés par Robert Laplante en janvier 2004 et qui ont été rejetés par la garde rapprochée de Bernard Landry lors du congrès national du PQ l'année suivante.
    Prenons justement votre exemple de la charte de la laïcité, proposée par Jean-François Lisée (justement un opposant aux "gestes de rupture" à l'époque, lors de la Saison des idées). Advenant un jugement défavorable de la Cour suprême du Canada, il préconise le recours à la clause dérogatoire... de la constitution de 1982 de Trudeau et Chrétien que nous n'avons JAMAIS SIGNÉE! Ce faisant, il répète l'erreur de Pauline Marois en 1998 lorsqu'elle a négocié un amendement constitutionnel à cette même loi inique pour remplacer les commissions scolaires confessionnelles par les commissions scolaires linguistiques.
    Quand on se fait "passer un sapin" par le Canada comme cela a été fait le 5 novembre 1981 avec cette constitution illégitime et sa charte des droits et libertés de la personne conçues expressément pour instrumentaliser les immigrants et les minorités ethniques contre nous, le moins que le gouvernement du Québec devrait faire c'est de ne jamais toucher à ce torchon de papier, même au bout d'une perche de 100 pieds! Négocier avec le Canada sur la base de cette constitution et de cette charte, c'est reconnaître implicitement leur valeur légale et leur légitimité!
    La première différence entre les "gestes de souveraineté" - ou la "gouvernance souverainiste" si vous préférez - avec les "gestes de rupture", c'est que Jean-François Lisée et Pauline Marois n'osent pas contester la validité et la légitimité de ce texte de loi fondamental qui n'a jamais été reconnu par AUCUN premier ministre ni chef de parti au Québec depuis 1982. Les "gestes de rupture", au contraire, c'est agir déjà comme si nous étions un État indépendant.
    L'autre différence pour la "gouvernance souverainiste", contrairement aux "gestes de rupture", c'est que Pauline Marois ne réclame AUCUN MANDAT des électeurs pour "rompre" avec la légalité canadian. Donc, si le Canada anglais conteste les initiatives du Québec en dehors des champs de compétence que lui reconnaît le Canada, il est en droit de le faire et l'éventuel gouvernement péquiste n'aurait aucune légitimité pour dénoncer l'hostilité du Canada aux récriminations du Québec. Par contre, si elle avait annoncé, sans détour, lors de la campagne électorale son intention de défier la légitimité de la constitution de 1982 et de sa charte après que les Québécois(e)s aient élu une majorité de député(e)s à l'Assemblée nationale et proclamé, ipso facto, le Québec indépendant, elle aurait disposé d'un mandat clair et d'une légitimité incontestable auprès des Québécois(e)s. C'est précisément le sens des vrais "gestes de rupture". En ayant répudié solennellement la loi fondamentale du Canada avant de poser ces gestes, le Québec peut légitimement en appeler auprès de l'ONU pour intervenir en cas d'escalade, ce qu'il ne pourrait pas en acceptant tacitement de réagir en invoquant des articles d'un document écrit sur mesure pour régler le cas de la différence québécoise. Dans ce cas, l'ONU décréterait sans doute qu'il s'agit d'un différend strictement canadien puisqu'aucune des parties n'aura mis en doute la légitimité de la loi fondamentale du pays-membre de cet organisme qu'est le Canada.
    Vous faites preuve d'une malhonnêteté crasse en affirmant que le programme du PQ et d'ON est à peu près identique et que vous voteriez pour le parti de J.M. Aussant s'il était près du pouvoir. Vous faites abstraction de l'essentiel qui sépare la vision de ces deux partis. Le Parti québécois ne sollicite le pouvoir que pour gérer une PROVINCE. Option nationale n'acceptera le pouvoir que dans un contexte de PAYS.
    Si Pauline Marois prend le pouvoir avec, mettons, 80 député(e)s, le mieux qu'elle pourrait faire serait de tenir un référendum - et encore, si au moins 15% des électeurs le réclament. Si Option nationale faisait élire 64 député(e)s, le processus vers l'indépendance s'enclencherait automatiquement (nouvelle constitution rédigée par une assemblée constituante représentative de toutes les régions du Québec et référendum d'entérinement de cette constitution). Le Parti indépendantiste (PI) est encore plus clair: dès l'élection de 64 député(e)s et plus, déclaration d'indépendance et remplacement de la constitution de 1982 par une constitution provisoire. Fini le Canada et l'ingérence d'Ottawa! Pour le PI aussi, une constituante populaire proposerait aux Québécois(e)s une nouvelle constitution définitive. Cependant, contrairement à ON, le référendum qui suivrait ne remettrait pas en cause le principe de l'indépendance du Québec. Si le peuple vote NON au référendum, on retourne à la table à dessin et on propose des correctifs à la constitution. On ne retourne plus en arrière comme province du Canada. Quant à lui, si le NON l'emportait, un gouvernement d'Option nationale pourrait devoir démissionner et déclencher une nouvelle élection, puisqu'il ne prévoit faire la déclaration d'indépendance qu'à la suite d'un OUI à la constitution populaire.
    En fait, ce n'est pas l'indépendance que vous voulez, mais le retour des péquistes pour gérer la province de Québec. Vous êtes à nouveau très malhonnête lorsque vous prétendez que les candidat(e)s d'ON sont aussi carriéristes que celles et ceux du PQ. À ce que je sache, les sondages n'accordent - au mieux - que 3% à ON contre 33-35% au PQ. Pour ceux et celles du PI, c'est encore pire. Les maisons de sondage les occultent systématiquement de leur écran-radar. Si les candidat(e)s d'ON ou du PI étaient tant des carriéristes, pourquoi ne choisiraient-ils (elles) pas un parti ayant plus de chances de gagner (comme le PLQ, la CAQ ou le PQ)?
    Contrairement à vos prétentions, les candidat(e)s des soi-disants "petits" partis se lancent essentiellement en politique pour réaliser des idéaux, comme le faisaient celles et ceux du PQ avant que Claude Morin ne débarrasse le parti du "boulet" que constituait pour lui l'indépendance. Au lendemain de l'élection de 1973, on ne cherchait plus qu'un "bon gouvernement", la "souveraineté-association" - concept émasculé et flou tout comme la "souveraineté-partenariat" - devenant un "idéal" à atteindre lorsque rentable électoralement seulement. Aujourd'hui, il n'y a plus aucun engagement envers cet "idéal" à l'article 1 du programme du parti. On n'en parle occasionnellement que pour chauffer le moral des bénévoles lors des assemblées partisanes. On n'a dorénavant besoin que de travailleurs d'élection et non plus de militant(e)s convaincu(e)s et convaincant(e)s.
    J'ignore si j'ai été plus véridique dans mes propos, je laisserai les lecteurs en juger. Chose certaine, avec votre perception des motivations des politicien(ne)s, pas surprenant que les gens en aient ras le pompon de la politique!

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    18 août 2012

    @ Luc Bertrand:
    «Cependant, mon scénario n’envisage que l’hypothèse d’un gouvernement MINORITAIRE d’un des deux grands ennemis du Parti québécois (et de notre peuple)...».
    C'est le genre d'hypothèse qui est moins cauchemardesque que celle d'un gouvernement majoritaire, pour l'une de ces deux formations politiques-là... les deux semblant toutefois être contrôlées par nos ennemis...
    Mais je dois vous avouer que depuis que j'ai vu nos frères et soeurs Québécois saborder le Bloc, pour se lancer dans les bras d'un souriant manipulateur, qui ne leur avait rien promis de bon (leur offrant simplement des sourires et des mots en français approximatif), je me dis que tout, ou presque, est possible, en temps d'élections au Québec.

  • Mario Boulet Répondre

    18 août 2012

    À Monsieur Luc Bertrand,
    Votre pavé, vous le lancez dans la marre sans savoir réellement l'étendu de vos propos biaisés par la campagne d'Option Nationale. Vous êtes aveuglé vous-même par les oeillères de ce parti politique.
    Vos points que vous énumérez sont subjectifs. Ils peuvent porter à interprétation. C'est ce que vous faites tout en croyant qu'ils sont objectifs.
    Par exemple, vous comparez la gouvernance provinciale à celle de la gouvernance souverainiste. C'est de la gouvernance provinciale est de nature passive. Tandis que la gouvernance souverainiste est agressive et calculée. C'est justement la stratégie que vous déplorez en 1980 qui fut inexistante.
    Prenez la charte de la laïcité. On a vu que dans le reste du Canada, on entend déjà des propos racistes à notre endroit. On force les fédéralistes à nous montrer leurs réels défauts (racisme, injustice, désintéressement à nos propos, ...). Elle permettra aux Québécois de voir la réaction des Canadiens à notre endroit. La tension montera en flèche. Le reste du Canada ne voit qu'au Québec, une province qui les aide à payer des impôts au Canada. Nous sommes du « Cheap Labor ». C'est ce que les Québécois ne voient jamais. Plusieurs québécois pensent que le reste du Canada est en amour avec nous. Pour le Canada tout entier, nous ressemblons à la petite grosse boutonneuse qui tente de séduire en restant dans sa chambre. Ça ne les effraie pas. Mais quand cette même fille sort de sa chambre, elle effraie les p'tits gars canadiens car ils ne veulent rien savoir d'elle. Les injures ne sont plus faits dans son dos, mais en pleine figure.
    Au lieu d'échaffauder des scénarios et des définitions à vos concepts politiques, vous devriez regarder la réalité en pleine figure. Les programmes du Parti Québécois et d'Option Nationale sont à peu de choses près identiques. Si Option Nationale était plus près du pouvoir pour faire bouger les choses, je voterais pour eux. Mais étant donné que ce sont les candidats du Parti Québécois qui sont le plus près du pouvoir, voire très près, je voterai pour eux.
    Ce qui m'importe c'est de ramer au plus calvaire pour atteindre le rivage.
    En passant, comme si Option Nationale n'avait malheureusement pas de carriéristes. Il me semble en effet!!! Les candidats des différents partis politiques, peu importe celui-ci, possèdent des buts définis. À part être ministre où un salaire important leur est octroyée, être un simple député n'est pas très payant comparativement à être embauché par l'entreprise privée.
    Tentez d'être véridique par vos propos!

  • Luc Bertrand Répondre

    18 août 2012

    À Jean-François-le-Québécois,
    Vous avez totalement raison si le mandat libéral ou caquiste était de 4-5 ans. Ce serait effectivement une catastrophe après laquelle ce serait très difficile de revenir.
    Cependant, mon scénario n'envisage que l'hypothèse d'un gouvernement MINORITAIRE d'un des deux grands ennemis du Parti québécois (et de notre peuple), et ce en espérant qu'une part importante des indécis(e)s et des péquistes désenchanté(e)s de Pauline Marois passent aux mains d'Option nationale ou de Québec solidaire. C'est capital, mais non sans espoir (par exemple, si Pauline Marois choisissait elle-même de quitter ou était éjectée au lendemain d'une nouvelle défaite péquiste), que la balance du pouvoir soit tenue par un ou les parti(s) indépendantistes, non seulement pour tenir le gouvernement provincial à l'oeil et causer sa chute au moment opportun, mais surtout pour disposer enfin d'un rapport de force avec l'ex "navire-amiral" de la souveraineté qu'était le Parti québécois.
    Définitivement, si le mandat des fédéralistes était de 4-5 ans, les atouts indépendantistes du Québec seraient en danger et nous aurions plus de difficultés à forcer le PQ à entendre raison et à rassembler tou(te)s les indépendantistes sous la même bannière pour l'élection suivante (dans 1-2 ans), avec un programme résolument indépendantiste. Quant à l'hypothèse d'un gouvernement majoritaire péquiste, Pauline Marois et ses fidèles lieutenants seraient bien trop confortables dans leurs nouveaux postes de ministres pour nous écouter.

  • Luc Bertrand Répondre

    17 août 2012

    À Mario et François Lacombe,
    Ne vous en faites pas pour moi, avec le PQ à 37% selon un sondage électronique (moins fiable que les sondages téléphoniques à cause de l'impossibilité de pondérer les résultats selon l'âge, la scolarité, le revenu, la région, etc.), je m'attendais certainement à recevoir toute une volée de bois vert de la part des péquistes. Surtout à la veille des débats des chefs (20-23 août), un moment-clé des campagnes électorales, surtout lors d'une course aussi serrée.
    Pour avoir été péquiste jusqu'en 2007 (je me bouchais le nez déjà depuis l'arrivée de Lucien Bouchard comme chef, mais André Boisclair a été la goutte qui a fait déborder le vase), ce n'est certainement pas de gaieté de coeur que j'en suis venu à cette proposition pour le moins surprenante, du moins pour les inconditionnels du PQ et de leurs chefs.
    De un, mon objectif fondamental n'est pas de voir une bande de carriéristes se disant souverainistes gérer ad vitam aeternam la province de Québec, en ayant peur de leur option et en misant essentiellement sur l'écoeurement du peuple envers la pire bande d'escrocs de notre histoire à avoir dirigé la destinée de notre peuple, mais de nous voir sortir du carcan canadian avant qu'il ne soit démographiquement plus possible de le faire.
    De deux, si j'avais eu le moindre espoir de voir, en Pauline Marois et son programme mal nommé de "gouvernance souverainiste", la cheffe capable de réaliser notre indépendance, croyez-moi, je n'aurais certainement pas lancé un tel pavé dans la marre des sympathisant(e)s du PQ. Je suis très conscient qu'un nouveau mandat majoritaire de John James Charest serait fatal pour toute chance de redressement de notre État national.
    Pour en arriver à la stratégie en trois temps que je propose, voici les postulats que j'ai posés:
    1. Lorsque le Québec a eu les meilleures chances de devenir un pays, trois facteurs entraient en ligne de compte:
    a) Un chef indépendantiste crédible, déterminé et charismatique;
    b) Une stratégie claire et mobilisante;
    c) Un repoussoir pour l'option fédéraliste.
    En 1980, c'est la stratégie qui a "foiré" (projet trop flou et présenté trop tard en cours de mandat) et Trudeau disposait encore d'une crédibilité auprès des fédéralistes québécois(e)s. En 1990 et 1992, nous n'étions pas au pouvoir et c'étaient les fédéralistes qui contrôlaient l'agenda. En 1995, trop de Québécois(e)s se méfiaient de Jacques Parizeau et les fédéralistes ont carrément bafoué notre démocratie et nous ont volés;
    2. À chaque fois que le Parti québécois a remis son option au rancart et s'est contenté de la stricte gouvernance provinciale, l'appui à l'indépendance a reculé dans les sondages;
    3. La "pâte" du Parti québécois n'a jamais levé depuis que Pauline Marois en est devenue la cheffe. Ses erreurs de jugement et contradictions comme ministre et comme cheffe de parti et les apparences de favoritisme envers son mari Claude Blanchet l'ont discrédité aux yeux d'une importante partie de la population. De plus, son intransigeance avec les démissionnaires du PQ (pur(e)s et dur(e)s dispersé(e)s au sein du PI et ON; progressistes avec QS) ainsi que ses distances avec les alliés traditionnels du PQ (centrales syndicales) sont trop profondes pour rallier toute nouvelle "coalition arc-en-ciel" susceptible de relancer la marche vers l'indépendance;
    4. Le seul moment où Jean Charest a été forcé à la prudence avec son plan de démantèlement de notre État national (la fameuse "réingénierie de l'État" et les PPP), c'était pendant son gouvernement minoritaire entre 2007 et 2008;
    5. La Coalition Avenir Québec (CAQ), tout comme son géniteur l'ADQ, représente la solution de rechange de l'Oligarchie au PLQ. Il faut briser l'illusion qu'elle peut solutionner les problèmes du Québec sans changer notre statut de province. Pour y arriver, il faut lui donner la chance de devenir un troisième "repoussoir" du fédéralisme (les deux premiers étant le Canada depuis que Harper est majoritaire et, bien sûr, le PLQ). En le plaçant en position minoritaire, on limite les dégâts en contraignant Legault et sa bande de faux prestidigitateurs à la prudence;
    6. Québec solidaire (6-8%) et Option nationale (2-3%) provoquent la différence entre un gouvernement minoritaire ou majoritaire péquiste. Amir Khadir a su gagner la sympathie d'une frange non négligeable de la population simplement en siégeant comme seul député de Québec solidaire. En dépit des médias qui tentent de le faire passer sous l'écran radar, Jean-Martin Aussant est très populaire auprès des jeunes et, par sa formation d'économiste et ses talents de pédagogue, il constitue indiscutablement la force montante du mouvement indépendantiste;
    7. Tant que le Parti québécois existe et qu'il entretient l'illusion (avec la complaisance des médias) qu'il constitue, devant l'électorat et même les souverainistes eux-mêmes, le seul parti capable de faire l'indépendance, aucune alternative ne peut se constituer pour le concurrencer lorsqu'il ne donne pas satisfaction. Étant donné la nature humaine, les meilleurs prospects indépendantistes sont tentés de se joindre au PQ, percevant leurs chances d'élection plus grandes qu'avec les partis ouvertement et résolument indépendantistes. Cette situation, attribuable au danger de division du vote francophone face au vote quasi monolithique des anglophones et allophones en faveur du PLQ, compromet les chances de réussite des alternatives au Parti québécois et prive ces partis de tout rapport de force avec le PQ;
    8. Il y a une proportion très élevée d'indécis et une grande partie de l'électorat "rangé" est volatil. Les sondages démontrent également une forte volonté de changement et un rejet des partis traditionnels (PLQ-PQ). Seule l'arrivée de Jacques Duchesneau avec la CAQ - dans la foulée de la Commission Charbonneau sur la corruption - a apporté un nouveau sursis à ce parti qui commençait déjà à désenchanter l'électorat qui y fondait ses espoirs d'incarnation du changement;
    9. Les réseaux sociaux et la blogosphère constituent des moyens de communication et d'information émergents, qui échappent encore en bonne partie au monopole fédéraliste des médias de masse. La marge d'erreur des sondages au moyen de ces nouvelles technologies est incertaine, étant donné la difficulté à pondérer les données de l'échantillon aux variables socio-économiques.
    En analysant ces faits et en soupesant les conséquences prévisibles des différents scénarios au soir de l'élection, c'est ainsi que je suis arrivé à la conclusion que, à moins d'un miracle, les chances d'élection d'un gouvernement nous conduisant inexorablement vers l'indépendance étaient à peu près nulles. Par la suite, étant donné la gravité de la situation pour le mouvement indépendantiste et l'urgence de le relancer vers l'avant, je me suis questionné sur le comment on pourrait faire en sorte que "la prochaine fois" soit la bonne, sans que l'intervalle de temps avant cette échéance ne soit trop long pour voir les fédéralistes réduire davantage notre potentiel de redressement. De là l'idée que, à défaut de pouvoir réussir cette année, on place l'échiquier de manière à optimiser nos chances la prochaine fois.
    Donc, avant de m'accabler d'insultes de manière aussi désinvolte, prenez donc plutôt le temps de méditer là-dessus, évidemment après avoir enlevé vos oeillères péquistes. On s'en reparlera après l'élection!

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    17 août 2012

    @ Luc Bertrand:
    «...le 4 septembre prochain sera une élection critique pour l’avenir du Québec, mais également pour la pérennité du Québec français et du mouvement indépendantiste...»
    Je crois personnellement, comme je l'ai écrit plus d'une fois sur Vigile, qu'en septembre 2012, ça passe ou ça casse, car le Québec que nous connaissons et aimons, après 10 ans de régime Charest, ne pourra survivre à 4 années de plus, sans être sérieusement altéré. Et que notre mouvement indépendantiste ait reçu un coup mortel.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 août 2012

    C'est pas mal compliqué votre affaire. Autant se dire que chacun vote comme il pensait avant votre plan. La dernière chose qu'on veut entendre le 5 septembre, c'est que l'idée d'indépendance a mangé une claque sur la gueule. Ce qui arrivera si le PQ est défait.
    Mon plan: Si Pauline se plante, Lisée, Drainville ou Aussant comme chef du PQ. Si Pauline gagne, tant mieux. Je suis de la marche toujours par en avant.

  • Mario Boulet Répondre

    17 août 2012

    Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il existe non pas des rêveurs, mais des romanciers-scripteurs dans la société. J'ai le regret de vous signaler que vous avez écoutez beaucoup trop « Lance et Compte » dans votre vie.
    Je présume fortement que le total des comtés amassés par ON et QS sera d'environ deux. Peut-être même un seul. Je ne vois pas comment les Libéraux ou les Caquistes possèderont alors la majorité avec la coalition des deux autres partis politiques.
    De plus, vous parlez d'un pays nommé le Québec d'ici deux ans. Vous croyez que les Libéraux et les Caquistes feront la promotion d'un Québec? Vous y croyez sérieusement?
    Sans nul doute, qu'il n'y a plus grand chose à faire avec vous.