Petit regard d'un Québécois sur l'Écosse et autres idées

Personnellement, si je vivais en Écosse en tant qu'immigrant, je serais un souverainiste

Écosse et indépendance

Lors de mon récent séjour en Écosse (pour une troisième fois), je me suis en quelque sorte senti chez-moi, et ce, même si on n'y parle pas français. Étrangement, je me sens sincèrement 100 fois plus écossais que canadien. Enfin, après trois séjours, dont deux de plus de quatre mois, j'y ai ressenti une fierté et une soif de liberté plus grande qu'au Québec.
Dès mon premier séjour en Écosse, j'avais été marqué par le fait que les banques écossaises impriment des billets de banque sans la face à claque de la Reine d'Angleterre.


Tout en étant une "province" du Royaume-uni, l'Écosse a assez de fierté pour ne pas avoir la face de la Reine Élizabeth II ou encore celles de Sirs loyalistes sur ses billets. Il me semble que le Québec pourrait faire de même. Pourquoi ne pas imprimer des billets de banque avec la tête à Papineau ou encore celle de René Lévesque?
Nous sommes ici dans la symbolique, mais sans les symboles, la mémoire s'efface. De plus, il ne faut surtout pas avoir peur de s'exprimer et d'étaler l'histoire de ses victoires ou encore de résistance, pas celle de la soumission et de la défaite. Par exemple, les Québécois ont le droit d'être fiers de l'idée derrière le mouvement du FLQ tout en dénonçant les assassinats. Quoiqu'il en soit, la résistance a un prix.
Ci-dessous, vous avez une photo d'un texte que j'ai pu lire dans au moins trois pubs (bars) à Édimbourg. Pour moi, ça ne fait aucun doute, l'Écosse est moins soumise à l'Angleterre que l'est le Canada, et aussi plus près de l'indépendance que l'est le Québec.

Non, la fierté et la liberté n'ont pas de prix. Alors, lorsque les Québécois votent non aux référendums sur la souveraineté par peur de perdre leurs pensions ou leurs jobs de fonctionnaire, ce sont des losers. Le Québec a pris et prend du recul depuis 1995, tandis que l'Écosse s'approche véritablement de l'indépendance. Pour preuve:
La représentation proportionnelle a permis l'élection de députés appartenant à de petits partis qui ne partagent pas les mêmes points de vue politiques, mais qui ont en commun de souhaiter l’indépendance de l'Écosse. Depuis les élections de 2007, les nationalistes sont à la tête de l'exécutif écossais, dirigé par Alex Salmond. Ils ont promis qu'ils organiseraient un référendum sur l'indépendance de l'Ecosse. Source

Au Québec, sans la représentation proportionnelle et avec deux partis séparatistes, où croyez-vous que ça va mener? Pour moi, c'est directement vers l'indifférence, la désillusion et la vente du Québec. Saviez-vous que l'Écosse aurait été vendue par des types du genre à la Trudeau, Pratte ou encore Jean Charest?
It is 300 years old and remains one of the strongest political unions in European history. But even now, no one is entirely agreed on why the union of Scotland and England happened. Some insist that a cabal of corrupt Scots noblemen sold out their countrymen, lured by £20,000 in English bribes. The decision by the Scots parliament on January 16 1707 to support the merger of parliaments was a profound act of treachery, say romantic nationalists, captured perfectly in Robert Burns' lines about the "parcel of rogues" being "bought and sold for English gold". Source

Le Québec a aussi été vendu, et revendu. Re-re-reporter au pouvoir le Parti libéral du Québec aux prochaines élections provinciales sera pour moi la conclusion triste: la vente finale.
Pour que la flamme souverainiste soit ravivée, il faut que chacun des membres et députés du Parti québécois prennent leurs plumes et écrivent avec vigueur leur désir de faire du Québec un pays.
J'ai une suggestion pour le PQ. Pourquoi ne pas envoyer un courriel à tous ses membres en les invitant à participer à un concours. On invite tout le monde à écrire un texte expliquant pourquoi vouloir faire du Québec un pays ou encore en demandant quels personnages pourrions-nous avoir sur nos billets de banques et pièces de monnaie ou encore rédiger le texte de l'hymne national du Québec et l'écriture la musique.
Bien sûr, il faudrait aussi des prix symboliques, mais certainement pas de l'argent. Ce pourrait être des livres d'histoire, des romans, des objets ayant appartenu à René Lévesque, etc. Une idée comme ça! Bref, le PQ doit sortir de l'apathie, AGIR.
Dernière chose, il faudrait cesser de blâmer l'immigration et Ottawa pour tous les maux du Québec. Personnellement, si je vivais en Écosse en tant qu'immigrant, je serais un souverainiste parce que, là-bas, il ne semble pas y avoir d'apathie au pouvoir. Après mûre réflexion, j'ai l'impression que si j'étais un immigrant au Québec, présentement, je ne serais pas souverainiste.
C'est une impression, mais peut-être ne suis-je pas le seul à l'avoir? Lorsque j'écris au PQ ou encore lorsque je prends le temps d'écrire des textes comme celui-ci et que je n'obtiens aucune réponse, vraiment, je comprends en quelque sorte pourquoi plusieurs souverainistes sont maintenant chez QS, chez l'ADQ ou encore préfèrent Stephen Harper à Gilles Duceppe. L'apathie fait fuir. Si j'étais un apathique impuissant, je comprendrais ma conjointe de me quitter pour un autre homme.
Si le PLQ est réélu une fois de plus en 2012, je serai le premier à demander l'abolition du Bloc Québécois, de la loi 101 et toutes autres lois protégeant artificiellement la culture québécoise. Une culture, une nation, ça se protège avec de la fierté, des actions concrètes, des efforts, en démontrant réellement l'envie d'être souverain. Pas en étant maternés, en jouant les victimes et les pauvres opprimés.
Si celles et ceux qui ont aimé me lire et partagent à divers degrés ma position envoyaient mon texte au PQ, peut-être que ça pourrait avoir un effet positif.
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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2010

    M. Bousquet,
    J'aimerais bien aussi, avoir une confédération, mais dès sa création (car c'était supposé d'être une confédération), le peuple Canadien-français, maintenant appelé Québécois au Québec, s'est fait leurrer. Depuis, il ne cesse de se faire leurrer, comme vous le savez avec 1982, Meech, etc.
    Donc, je crois qu'il y a bien des Québécois qui refusent de faire une lutte pour une "vraie confédération" parce qu'ils sont convaincus, avec raison, qu'ils vont encore se faire promettre terre et mer par Ottawa et certaines autres provinces, pour se rendre compte que rien ne change.
    Donc, l'ADQ, QS et le PQ, ce sont des options relativement différentes, de courants politiques différents, ce qui fait que nous sommes loin de la souveraineté ou de la vraie confédération. Non seulement faut-il s'entendre sur la question, souveraineté ou association, mais il faut aussi choisir le Parti politique pour qui voter.
    Admettons qu'on s'entend pour le PQ. Donc, y allons-nous pour la souveraineté absolue ou la confédération? Si on va pour la confédération, alors QS peut décider d'y aller pour la souveraineté absolue et le vote demeure divisé. Si le PQ y va pour la confédération, alors l'ADQ va aussi décidé d'y aller pour la confédération. Si tel est le cas, les centristes vont voter pour le PQ, les droitistes conservateurs vont voter pour l'ADQ.
    Voyez-vous l'impasse?
    C'est pour cette raison, selon moi, que le PQ doit démontrer une confiance, une très grande confiance, soit d'y aller pour la souveraineté aboslue. De plus, le PQ doit se battre dans les médias et à Québec pour promouvoir le mode de scrutin proportionnel plurinominal (également appelé représentation proportionnelle à scrutin de liste, ce que j'ai suggéré ici juste avant les élections provinciales de 2008.
    Je ne vois donc aucune autre option. Je suis très ouvert à la discussion, surtout aux arguments qui ne vont pas dans le sens de mon raisonnement, c'est ce que j'adore!

  • Gilles Bousquet Répondre

    14 janvier 2010

    M. Racine, l'ADQ ne préconise pas une vraie Confédération mais seulement de demeurer dans la fédération actuelle avec certains aménagements, ce qui devrait être plus difficile à réaliser parce que des changements dans la constitution canadienne actuelle, signée, sauf par le Québec, en 1982, c'est presque impossible.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2010

    "Je préconise une vraie confédération qui est formée d’États souverains, d’États indépendants, si vous aimez mieux, qui se donnent certains services communs."
    Alors il faut se munir d'une carte de l'ADQ.
    Le PQ, c'est la souveraineté. Les discours romantiques qui comparent les années 1960 et l'idée de Lévesque (souveraineté-association, ce qui revient à dire confédération) et aujourd'hui sont inconciliables. Se battre pour une confédération, c'est d'autres nuits des longs couteaux, d'autres Meech, etc. Si les Québécois sont trop pissous pour se battre pour avoir un pays, ils ne méritent pas plus de confédération. Comme je le disais, une confédération, c'est être un chien sans laisse dans un enclos.
    Il faut choisir, être des Hommes pas des chiens! En attendant, je choisis l'exil!

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2010

    Ce n'est pas la français qui est baffoué ici mais tout le Québec. Tout le Québec qui se voit humilier dans son sport national, sa grande fierté.
    Mais au PQ et au Bloc on n'a jamais compris l'importance du sport chez les Québécois. Pour eux, l'identité québécoise c'est la langue, la langue et la culture.
    En Écosse on parle anglais comme en Angleterre ou en Californie. L'identité écossaise c'est autre chose, et ça comprend le sport. L'Écosse est aux Jeux du Commonwealth et à tous les championnats européens. Le Québec, un demi-siècle après la Révolution tranquille est nulle part en sports. Ca n'a jamais été une priorité chez nos fumeux de pipe....

  • Gilles Bousquet Répondre

    12 janvier 2010

    M. Sylvain Racine, je ne critique pas et ne suis pas contre ceux qui veulent seulement l'indépendance pure et simple du Québec. Je suis d'accord avec l'idée sauf que je crois que cette option ne passera pas solidement dans un référendum. Si elle vient à passer, j'en serais fort aise.
    Je préconise une vraie confédération qui est formée d'États souverains, d'États indépendants, si vous aimez mieux, qui se donnent certains services communs.
    En passant, je ne critiquais pas l'Anonyme, c'était un message pour tous.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2010

    "Le PQ va mieux réussir si nous l’aidons de l’intérieur à la place de le critiquer inutilement de l’extérieur."
    C'est justement ce que l'auteur du texte exprime. La critique est constructive et la personne qui a écrit le texte amène des idées pour que le PQ agisse de l'intérieur.
    Ce que je ne comprends pas, ce sont certaines personnes qui défende le PQ tout en critiquant ceux qui veulent une souveraineté pure et simple. Certaines personnes sont plutôt pour une souveraineté-association. Le PQ n'est pas pour une souveraineté association. Il faut arrêter de vivre dans le passer. Je ne peux comprendre que des québécois nationalistes, mais pour une souveraineté-association, préféraient quand même voter NON et être dans le camp fédéral car ils ne voudraient pas de souveraineté totale. Si tel est le cas, ces personnes là ne méritent pas la souveraineté, ni la souveraineté-association.
    Un chien en laisse la plupart du temps à l'extérieur (Le Québec actuel) à qui l'on donne le droit d'enlever sa laisse lorsqu'il est dans un parc à cet effet (souveraineté-association) demeure un chien.
    Soyons des hommes et soyons libres!
    De plus, je suis d'accord avec le texte, l'Écosse semble plus près de la souveraineté que l'est le Québec. En Écosse, ils ont un gouvernement nationaliste qui promet un référendum. Au Québec, c'est un gouvernement Libéral depuis 2003, le PQ est dans l'opposition et aucun référendum n'est sur la table.
    Il fait être réaliste!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2010

    Le projet de souveraineté suppose qu'on assume 3 rapports de forces: Politique. économique et médiatique. Simple constat: Le PQ n'en assume aucun.
    Que faire. La politique n'est pas réductible aux partis politiques, elle est d'abord un mouvement. La politique nait de l'antagonisme et ne désigne que l'intensité des unités en présence. Ce sont ces unités qui vont devoir porter le combat.
    Et ce combat commence par la défense de l'État du Québec, squatté par de puissants réseaux d'intérêts, à qui Charest à ouvert la porte. Notre État est devenu une-Marie-couche-toi-là pour cette clique de profiteurs qui n'ont aucune loyauté envers l'intérêt supérieur du Québec.
    JCPomerleau

  • Gilles Bousquet Répondre

    12 janvier 2010

    À M. Noel qui écrit : «La semaine passée, Team Canada a encore une fois levé le nez sur le talent québécois. Pas un seul de nos 101 députés québécois n’a élevé la voix ! Pas un seul !»
    C'est vrai mais, si nos députés passent leur temps à élever la voix chaque fois que le français est bafoué au Canada, ils vont devenir aphones et comme l'histoire : À force de crier au loup en s’indignant de tout, plus personne n'écoute.
    Faut que les Québécois commencent par placer un parti politique souverainiste au gouvernement comme actuellement en Écosse. Si ce pays vote au référendum de 2 010 contre leur souveraineté, ça leur donne peu de choses d'avoir une équipe de sport écossaise de niveau mondial. Nos Indiens pourraient bien avoir une équipe de Crosse de niveau mondial, ça ne les libérerait pas de leur dépendance canadienne anglaise actuelle, non plus bien ça ait l'air d'un prix de consolation.
    La Livre écossaise n'a pas cours légal, quand même mieux que l’argent Canadien Tire.Seule la livre anglaise, imprimée en Angleterre, a cours légal en Écosse.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2010

    J'étais à Séoul en 1998 lors du Mondial qui avait lieu en France. Dans le petit hotel on avait sorti le téléviseur dans le centre de la cour afin que tout le monde puisse voir le match d'ouverture Écosse-Brésil. A l'hotel, il y avait deux Écossais. Bien sûr ils savaient que leur équipe n'avait aucune chance face au géant mondial du ballon rond. Mais Dieu qu'ils étaient fiers de voir leur équipe nationale ouvrir le tournoi devant 2 milliards de téléspectateurs!
    Dieu que je pouvais les envier, imaginant moi aussi un Québec-Russie à un Mondial de Hockey.
    La semaine passée, Team Canada a encore une fois levé le nez sur le talent québécois.Pas un seul de nos 101 députés québécois n'a élevé la voix! Pas un seul!

  • Gilles Bousquet Répondre

    12 janvier 2010

    Vous avez raison d’écrire : «Si le PLQ est réélu une fois de plus en 2012, je serai le premier à demander l’abolition du Bloc québécois, de la loi 101 et toutes autres lois protégeant artificiellement la culture québécoise.» Si les Québécois continuent à élire un parti carrément fédéraliste à Québec, ne pensons plus à sa souveraineté. Élire un gouvernement souverainiste est un pré-requis absolu. Faut juste avoir la simple stratégie de voter pour les candidats, dans chaque comté, qui ont plus de chances de défaire les candidats du PLQ sauf dans les comtés anglophones voués au PLQ à vie. Si les Québécois ne peuvent même pas le faire et s’éparpillent trop dans des petits partis qui divisent les votes souverainistes, ils ne méritent pas la souveraineté…simple.
    Au sujet de l’Écosse, depuis les élections de 2007, les nationalistes sont à la tête de l’exécutif écossais, dirigé par Alex Salmond. Ils ont promis qu’ils organiseraient un référendum sur l’indépendance de l’Écosse en 2010.
    Les partisans de l’indépendance de l’Écosse sont toujours divisés face au mouvement autonomiste. Celui-ci compte nombre de défenseurs de l’union qui souhaitent une délégation des pouvoirs dans le cadre du Royaume-Uni. D’autres considèrent le mouvement autonomiste comme transition vers l’indépendance, d’autres encore militent pour une séparation immédiate.
    Fait que, l’indépendance de l’Écosse n’est pas plus dans la poche que celle du Québec à ce moment-ici comme le dirait M. Chrétien. Nous allons le savoir si ce fameux référendum est tenu. Nous allons nous croiser les doigts en attendant et…espérer pour eux.
    Pour ce qui est du parti Québécois, il va très bien. Il prendrait le pouvoir si l’élection avait lieu demain. Mme Marois est bien vue, comme bon défenseur des Québécois, et le pourcentage de la souveraineté est en légère croissance.
    Faut pas oublier que les fédéralistes qui le sont encore sont assez irréductibles, assez difficile à convaincre de changer d’option constitutionnelle. L’assurance tranquille semble porter plus de fruits que les manifestations tapageuses. Le PQ va mieux réussir si nous l'aidons de l'intérieur à la place de le critiquer inutilement de l'extérieur.